La Nuit du bombardier, précédemment publié chez Denoël dans la collection "Présence du fantastique" en 1989 bénéficie ici d'une réédition en poche. L'occasion de retrouver l'écriture et l'imaginaire d'un écrivain majeur aux multiples facettes.
Traumatisme sur deux échelles.
David, treize ans, presque quatorze, est un survivant. Il a été blessé par un traumatisme objectif (il a assisté à l'agression de sa mère) mais est rongé, plus profondément encore par un sentiment de culpabilité : il n'a rien pu faire pour l'aider et a été moins atteint dans sa chair que la jeune femme, enfermée désormais dans un asile psychiatrique.
C'est cet adolescent perturbé qui arrive en train au pensionnat de Triviana-sur-mer. L'institution, connue pour ses règles strictes, apparaît plus sévèrement policée par les lois secrètes des corporations d'étudiants. Ce n'est pas dans ce lieu qu'il trouvera à se distraire.
Le village ne vaut guère mieux. Ravagé, peuplé d'un nombre incroyable d'estropiés, il ressemble à David. Mais cette fois, le traumatisme initial reste à élucider. Que s'est-il passé, trente ans plus tôt, lors de la nuit du bombardier ? Quelle sorte d'aéronef a explosé sur le parc d'attraction, désormais en ruine ? David se passionne pour la question et se rapproche de ceux des villageois qui ressassent, chacun à sa façon, les événements de la sinistre nuit.
Du fantastique, entre autres...
La Nuit du bombardier est un récit déroutant. On n'a pas sitôt fait de s'attacher à David, petit bonhomme blessé, à son combat intime, à ses métaphores si particulières, à ses amitiés plus ou moins douteuses et à sa soif d'exister, que l'on se trouve embarqué dans une aventure fantastique ; un déferlement d'événements dont on se demande s'ils n'ont pas lieu que dans l'esprit malade du garçon. Difficile, une fois dépassé ce questionnement, de résumer les calamités qui s'abattent sur lui, repoussant loin derrière ses propres soucis et les minimisant.
La Nuit du bombardier rappelle par bien des côtés (un héros adolescent, un petit village américain, un mystère qui obsède les vieux...) les récits fantastiques tels qu'ont pu les écrire Stephen King, Dan Simmons, Ray Bradbury et bien d'autres. Cependant, refusant de se cantonner aux passages obligés du genre, Brussolo, d'une certaine manière, va plus loin. Dans La Nuit du bombardier, il y a aussi de la science-fiction, de l'aventure, de la magie, de l'horreur, et des morceaux entiers de vie.
Âmes trop sensibles, s'abstenir.
Si la quatrième de couverture, relativement explicite, opère déjà un tri parmi les lecteurs potentiels de La Nuit du bombardier, elle ne dit évidemment pas tout. Rien sur les récits imagés des malheurs des membres du "club des survivants", rien sur les manifestations spectaculaires de la folie de la mère de David ; rien non plus sur les diverses formes que peut prendre la mort, au cours de la fameuse nuit et, beaucoup plus tard, sous les yeux de l'enfant.
Tout au long du récit, fleurissent des scènes d'horreur, parfaitement justifiées, mais terriblement réalistes. Les lecteurs trop sensibles s'abstiendront donc ou, au moins, s'arrangeront pour lire La Nuit du bombardier à la lumière du jour et dans un lieu public. Les autres connaîtront de véritables frissons de terreur, au risque de ne plus jamais voir une fourchette du même œil.
La Nuit du bombardier : un surprenant voyage d'enquête vers un mystère nimbé de science-fiction, à bord d'un vaisseau fantastique dont les hublots s'ouvrent sur l'horreur.
L'exemple même d'un récit de trans-fiction. À dévorer sans attendre.
Traumatisme sur deux échelles.
David, treize ans, presque quatorze, est un survivant. Il a été blessé par un traumatisme objectif (il a assisté à l'agression de sa mère) mais est rongé, plus profondément encore par un sentiment de culpabilité : il n'a rien pu faire pour l'aider et a été moins atteint dans sa chair que la jeune femme, enfermée désormais dans un asile psychiatrique.
C'est cet adolescent perturbé qui arrive en train au pensionnat de Triviana-sur-mer. L'institution, connue pour ses règles strictes, apparaît plus sévèrement policée par les lois secrètes des corporations d'étudiants. Ce n'est pas dans ce lieu qu'il trouvera à se distraire.
Le village ne vaut guère mieux. Ravagé, peuplé d'un nombre incroyable d'estropiés, il ressemble à David. Mais cette fois, le traumatisme initial reste à élucider. Que s'est-il passé, trente ans plus tôt, lors de la nuit du bombardier ? Quelle sorte d'aéronef a explosé sur le parc d'attraction, désormais en ruine ? David se passionne pour la question et se rapproche de ceux des villageois qui ressassent, chacun à sa façon, les événements de la sinistre nuit.
Du fantastique, entre autres...
La Nuit du bombardier est un récit déroutant. On n'a pas sitôt fait de s'attacher à David, petit bonhomme blessé, à son combat intime, à ses métaphores si particulières, à ses amitiés plus ou moins douteuses et à sa soif d'exister, que l'on se trouve embarqué dans une aventure fantastique ; un déferlement d'événements dont on se demande s'ils n'ont pas lieu que dans l'esprit malade du garçon. Difficile, une fois dépassé ce questionnement, de résumer les calamités qui s'abattent sur lui, repoussant loin derrière ses propres soucis et les minimisant.
La Nuit du bombardier rappelle par bien des côtés (un héros adolescent, un petit village américain, un mystère qui obsède les vieux...) les récits fantastiques tels qu'ont pu les écrire Stephen King, Dan Simmons, Ray Bradbury et bien d'autres. Cependant, refusant de se cantonner aux passages obligés du genre, Brussolo, d'une certaine manière, va plus loin. Dans La Nuit du bombardier, il y a aussi de la science-fiction, de l'aventure, de la magie, de l'horreur, et des morceaux entiers de vie.
Âmes trop sensibles, s'abstenir.
Si la quatrième de couverture, relativement explicite, opère déjà un tri parmi les lecteurs potentiels de La Nuit du bombardier, elle ne dit évidemment pas tout. Rien sur les récits imagés des malheurs des membres du "club des survivants", rien sur les manifestations spectaculaires de la folie de la mère de David ; rien non plus sur les diverses formes que peut prendre la mort, au cours de la fameuse nuit et, beaucoup plus tard, sous les yeux de l'enfant.
Tout au long du récit, fleurissent des scènes d'horreur, parfaitement justifiées, mais terriblement réalistes. Les lecteurs trop sensibles s'abstiendront donc ou, au moins, s'arrangeront pour lire La Nuit du bombardier à la lumière du jour et dans un lieu public. Les autres connaîtront de véritables frissons de terreur, au risque de ne plus jamais voir une fourchette du même œil.
La Nuit du bombardier : un surprenant voyage d'enquête vers un mystère nimbé de science-fiction, à bord d'un vaisseau fantastique dont les hublots s'ouvrent sur l'horreur.
L'exemple même d'un récit de trans-fiction. À dévorer sans attendre.