On ne présente plus Edouard Brasey, à la riche bibliographie et aux multiples casquettes : écrivain, comédien, conteur… Curiosité et ouverture accompagnent le parcours de cet auteur polymorphe, diplômé dans divers cursus universitaires. On retrouvera son univers et son œuvre en détail sur le site http://www.edouardbrasey.com/.
Une somme
La modestement dénommée « petite encyclopédie » s’apparente plutôt à une somme. Elle rassemble trois ouvrages de l’auteur, Les Peuples de la Lumière, Du Bestiaire fantastique et Des Peuples de l’ombre. Le premier ouvrage a été récompensé par le prix spécial du jury et le prix Claude Seignolle de l'Imagerie aux Imaginales d'Epinal en 2006. Chacun propose un panorama quasi exhaustif des créatures fantastiques, et ce par entrées alphabétique et thématique, ce qui facilite bien sûr l’utilisation de l’ouvrage. Si on y retrouve des créatures connues du large public, on y en découvre aussi de moins célèbres : savez-vous ce qu’est un « daugr », un « broucolaque » ou encore un « nahual » ? Au sein de chaque article, l’auteur dessine une véritable typologie de la créature et explore ses caractéristiques physiques, ses lieux d’habitation et d’évolution, ses moeurs… La partie introductive permet de faire un point rapide sur l’histoire de chaque figure et les œuvres phares dans lesquelles elle est le plus mise en lumière.
Au croisement de deux approches
La démarche s’articule sur la coexistence de deux tendances : l’auteur suit le chemin des sources universitaires qu’il assaisonne d’un regard jouant le jeu de la naïveté. Cette approche apparemment crédule, à prendre l’existence de ces créatures au pied de la lettre, peut agacer, mais à y bien réfléchir elle se défend. Postuler l’existence réelle du monde merveilleux est une démarche intéressante dans la mesure où elle épouse une des principales raisons de la persistance et de la survivance de cet univers à travers les siècles : le crédit populaire accordé aux histoires orales puis écrites incluant des créatures fantastiques. Au lecteur, ensuite, de faire la part des choses en fonction de sa propre quête d’information. Une chose est sûre, cette encyclopédie autorise l’ouverture au rêve, au voyage imaginaire, refusant toute stérilité doctorale, tout en convoquant des références solides et fouillées.
Une réflexion sur le rôle du merveilleux aujourd’hui
« Faire semblant » de croire à l’existence de ces créatures, pour reprendre les termes de l’auteur, c’est aussi mettre en pratique l’appel au merveilleux énoncé dans l’introduction et souligner sa fonction au sein de nos sociétés contemporaines.
Le merveilleux sert (et a toujours servi) de contrepoint à un réel décevant. Cette réédition de trois tomes phares de son œuvre occasionne ainsi en introduction un point sur le retour en force du merveilleux ces dernières années : cinéma, littérature ou jeux vidéos, le merveilleux a envahi ces champs et semble souvent garant d’un succès assuré. « Dans une époque trop souvent marquée par un matérialisme forcené, une désespérance sans répit et une incroyance radicale, cette revanche de l’imaginaire et du rêve sur la dictature du réel est un juste retour des choses ». Au-delà de son riche contenu, cette réédition est donc aussi l’occasion de faire un point théorique sur le rôle, bien évidemment plus complexe qu’il n’y paraît, de l’envahissement des médias par le merveilleux aujourd’hui.
Cette réédition de trois œuvres phares d’Edouard Brasey est un incontournable qui s’adresse à un large lectorat : aficionados du fantastique, étudiants ou néophytes. Un instrument bien utile pour décrypter croyances régionales, créatures de Tolkien ou surtout bestiaire et personnages récurrents de la culture littéraire occidentale.
Une somme
La modestement dénommée « petite encyclopédie » s’apparente plutôt à une somme. Elle rassemble trois ouvrages de l’auteur, Les Peuples de la Lumière, Du Bestiaire fantastique et Des Peuples de l’ombre. Le premier ouvrage a été récompensé par le prix spécial du jury et le prix Claude Seignolle de l'Imagerie aux Imaginales d'Epinal en 2006. Chacun propose un panorama quasi exhaustif des créatures fantastiques, et ce par entrées alphabétique et thématique, ce qui facilite bien sûr l’utilisation de l’ouvrage. Si on y retrouve des créatures connues du large public, on y en découvre aussi de moins célèbres : savez-vous ce qu’est un « daugr », un « broucolaque » ou encore un « nahual » ? Au sein de chaque article, l’auteur dessine une véritable typologie de la créature et explore ses caractéristiques physiques, ses lieux d’habitation et d’évolution, ses moeurs… La partie introductive permet de faire un point rapide sur l’histoire de chaque figure et les œuvres phares dans lesquelles elle est le plus mise en lumière.
Au croisement de deux approches
La démarche s’articule sur la coexistence de deux tendances : l’auteur suit le chemin des sources universitaires qu’il assaisonne d’un regard jouant le jeu de la naïveté. Cette approche apparemment crédule, à prendre l’existence de ces créatures au pied de la lettre, peut agacer, mais à y bien réfléchir elle se défend. Postuler l’existence réelle du monde merveilleux est une démarche intéressante dans la mesure où elle épouse une des principales raisons de la persistance et de la survivance de cet univers à travers les siècles : le crédit populaire accordé aux histoires orales puis écrites incluant des créatures fantastiques. Au lecteur, ensuite, de faire la part des choses en fonction de sa propre quête d’information. Une chose est sûre, cette encyclopédie autorise l’ouverture au rêve, au voyage imaginaire, refusant toute stérilité doctorale, tout en convoquant des références solides et fouillées.
Une réflexion sur le rôle du merveilleux aujourd’hui
« Faire semblant » de croire à l’existence de ces créatures, pour reprendre les termes de l’auteur, c’est aussi mettre en pratique l’appel au merveilleux énoncé dans l’introduction et souligner sa fonction au sein de nos sociétés contemporaines.
Le merveilleux sert (et a toujours servi) de contrepoint à un réel décevant. Cette réédition de trois tomes phares de son œuvre occasionne ainsi en introduction un point sur le retour en force du merveilleux ces dernières années : cinéma, littérature ou jeux vidéos, le merveilleux a envahi ces champs et semble souvent garant d’un succès assuré. « Dans une époque trop souvent marquée par un matérialisme forcené, une désespérance sans répit et une incroyance radicale, cette revanche de l’imaginaire et du rêve sur la dictature du réel est un juste retour des choses ». Au-delà de son riche contenu, cette réédition est donc aussi l’occasion de faire un point théorique sur le rôle, bien évidemment plus complexe qu’il n’y paraît, de l’envahissement des médias par le merveilleux aujourd’hui.
Cette réédition de trois œuvres phares d’Edouard Brasey est un incontournable qui s’adresse à un large lectorat : aficionados du fantastique, étudiants ou néophytes. Un instrument bien utile pour décrypter croyances régionales, créatures de Tolkien ou surtout bestiaire et personnages récurrents de la culture littéraire occidentale.