Connu d'un plus large public lors de la diffusion du Golden Show (aujourd'hui repris par Alexandre Astier), ancien directeur artistique de Kaze, cofondateur du collectif Une case en moins, intervenant récurrent sur la chaine Nolife, Davy Mourier est un homme multifonction bourlinguant de chaine en chaine, de court métrage en émission avec son petit cercle d'amis. Ne s'arrêtant pas à la télévision, il réalise en 2009 sa première BD comprenant deux histoires: Il était une fois une fille que j'ai rencontré deux fois / Maman, Papa, une maladie et moi, édité par Adalie. Il sortira cinq autres albums qui se partageront entre Adalie et Ankama, avant de sortir La petite mort aux Éditions Delcourt en cette année 2013.
Qu'est ce que tu veux faire, quand tu seras grand ?
Fils de la Grande Faucheuse, la petite mort ne veut pas suivre les pas de son père est devenir à son tour La Mort. Non... la petite mort veut devenir fleuriste ! Mais entre ce qu'on veut devenir et ce pour quoi on est destiné, il y a un fossé que la petite mort, malgré lui, va découvrir.
"Death is whoever does Death’s job."
Rappelant étrangement, de par sa conception graphique et son humour noir, les comics Lénore de Roman Dirge, La Petite mort est toutefois une BD bien moins gore et plus mignonne. Les amateurs d'humour noir bien salé pourront rester sur leur faim : si la pochette est belle et les quelques premières pages prometteuses, cette BD plaira davantage à un public plus casual et aux fans de Davy Mourier qui utilise un humour, ni trop noir ni trop rose, mais accessible à tous.
Bien que l'humour soit la base de cette BD, La Petite mort n'en est pas moins un album où une tristesse ambiante plane de page en page. Une mélancolie qui reflète assez l'état d'esprit de l'auteur et donne une profondeur très féminine aux sketchs. On perd un peu de vue la situation que la Petite Mort veut changer de vie, pour suivre une Petite Mort victime de lui-même, se morfondant sur sa propre non-vie.
La mort est un sujet que bon nombre d'auteurs de romans ou de comics ont abordé. Davy Mourier en propose une version toute en retenue, alors qu'on s'attendait à une interprétation plus mordante ou hilarante en jeux de mots et situations absurdes.