Classique parmi les classiques de la science-fiction, La Planète des singes fait partie de ces livres adaptés à différentes reprises au cinéma (par Franklin J.Schaffner en 1967 et par Tim Burton en 2001). Chaque film étant une adaptation différente de ce roman, écrit en 1963, par Pierre Boulle (auteur également du très célèbre Pont de la rivière Kwaï). Étonnament, ce roman diffère beaucoup des adaptations du grand écran, non pas dans la trame de fond, mais plutôt dans la façon de l'aborder. En cela, La Planète des singes est un livre à lire absolument pour découvrir la version corrosive et ironique de Pierre Boulle. Car l'auteur nous propose une vision plutôt satirique et sans indulgence aucune de notre société et de notre soit-disant supériorité.
Naufrage sur une planète
An 2 500, Ulysse Mérou, journaliste, accepte la proposition du Professeur Antelle de participer à un projet ambitieux : atteindre la supergéante Béltelgeuse. Arrivés à destination, ils décident d'atterrir sur l'une des planètes dont les caractéristiques sont proches de la Terre. Sur place, Ulysse découvre une planète quasi jumelle de notre planète bleue à une différence près et pas des moindres : les singes ont pris la place des hommes et les humains ne sont que des animaux sauvages que les gorilles chassent pour leur plaisir et sur lesquels les savants-chimpanzés font toutes sortes d'expérimentations...
Critique en règle
Avec La Planète des singes, Pierre Boulle brosse une critique des plus cinglantes de notre société. Il décrit l'Homme comme un être stupide, vaniteux et égoïste. L'auteur fait subir à son héros, tout ce que nous, les hommes, faisons subir aux animaux. Ainsi, Ulysse, personnage au caractère plutôt anodin, se retrouve au fur et à mesure, bête traquée par des chasseurs, objet d'expérimentation pour des scientifiques bornés, puis savant toléré, mais non reconnu car humain. Son attitude ne rassure pas le lecteur quant à la nature humaine, car, une fois sorti de sa cage, Ulysse ne pense qu'à lui-même. Il néglige ses frères et ne se soucie en aucun lieu du Professeur Antelle, relégué au rôle d'attraction pour visiteurs de zoo. Et Pierre Boulle ne s'arrête pas là : il critique ouvertement les scientifiques et leur côté obtu et obséquieux, refusant de remettre en cause les fondements de la science au risque de la faire reculer.
Pierre Boulle interroge le lecteur à travers ce livre : serait-ce uniquement la parole qui nous donne cette supériorité sur l'animal ? La Planète des singes est un livre à faire découvrir absolument aux jeunes lecteurs. Un bon moyen de les faire réfléchir sur la réalité de la primauté de notre espèce et sur notre société.
La chronique de 16h16 !