Thierry Di Rollo fait partie de ces auteurs dont on peut vanter les mérites tout en sachant qu’il ne fera pas l’unanimité. En cause son goût prononcé pour la noirceur et les ambiances glauques et déprimantes. Auteur de multiples nouvelles depuis les années 80, il a écrit deux romans en 1997 et 1998 chez Encrage avant de récidiver en mai 2002 avec La lumière des morts au Bélial. Avec La profondeur des tombes, il nous livre une nouvelle descente aux enfers.
Du charbon et de la glace
Quand il imagine l’avenir, Thierry Di Rollo le voit forcément très sombre. Avec l’épuisement des ressources pétrolières, le charbon a fait son grand retour avec des cadences d’extraction infernales pour fournir la planète en énergie. Seul problème, les épaisses fumées noires qui se dégagent des mines obscurcissent désormais quasiment complètement le soleil, faisant chuter la température extérieure et déprimant passablement l’ensemble de l’Humanité. Dans ce décor hallucinant et halluciné, Pennbaker tente de survivre tant bien que mal. Employé dans les mines de charbon, il vit sa folie en rentrant le soir chez lui. Il s’est fait construire un robot qu’il prend pour sa fille qu’une ancienne conquête a emmené très loin de sa vie. Mais lorsque l’enfant se détraque, la folie resserre son étau sur Pennbaker. Commence pour lui un long chemin de croix…
Malaise et folie
On l’a dit, Thierry Di Rollo aime le sombre, le noir et le déprimant dans ses romans. Et La profondeurs des tombes ne déroge pas à la règle. Il nous offre une plongée dans la folie la plus pure, installant le malaise avec le lecteur. Devant tant de hargne à mettre de la noirceur et à étouffer l’espoir, on peut se demander quelles sont ses raisons. Lors de son interview l’année dernière, il nous avait expliqué que cela lui permettait de mettre l’humain au centre de son intrigue et de sa réflexion : « pour moi, un tunnel, c'est d'abord le noir, l'absence de lumière. Et je pense tout de suite à ce qu'un être humain peut ressentir, dans un tel endroit. Est-ce qu'il a chaud? froid? Est-ce qu'il a peur? Est-ce qu'il a envie d'en sortir? Pourquoi est-il ici? A quoi pense-t-il quand il est là-dedans? ». Une manière de s’interroger en allant au plus loin dans l’obscur tout en dénonçant également les dérives de notre société. Car ici le héros est rendu fou par son histoire personnelle mais aussi par son environnement social délabré. Comment ne pas y voir la critique d’un système en germe aujourd’hui ? D’autant que l’auteur prend le temps de bien expliquer comment un tel enfer s’est mis en place. Et si de telles conséquences de l’absence de pétrole sur le monde ne semblent pas crédibles, la logique qui les amène l’est belle et bien. En résumé, la lecture de ce livre est presque une chose saine. D’abord parce que cet ouvrage s’interroge sur notre monde et sur l’humain, ensuite parce que comme pour Thomas Day, il a le mérite de bousculer un monde littéraire un peu conventionnel en science fiction, enfin parce que la plume et le rythme de Di Rollo permettent d’avaler les pages sans s’en rendre compte. La profondeur des tombes est une réussite, facile à lire et difficile à accepter, mais une réussite tout de même.
Du charbon et de la glace
Quand il imagine l’avenir, Thierry Di Rollo le voit forcément très sombre. Avec l’épuisement des ressources pétrolières, le charbon a fait son grand retour avec des cadences d’extraction infernales pour fournir la planète en énergie. Seul problème, les épaisses fumées noires qui se dégagent des mines obscurcissent désormais quasiment complètement le soleil, faisant chuter la température extérieure et déprimant passablement l’ensemble de l’Humanité. Dans ce décor hallucinant et halluciné, Pennbaker tente de survivre tant bien que mal. Employé dans les mines de charbon, il vit sa folie en rentrant le soir chez lui. Il s’est fait construire un robot qu’il prend pour sa fille qu’une ancienne conquête a emmené très loin de sa vie. Mais lorsque l’enfant se détraque, la folie resserre son étau sur Pennbaker. Commence pour lui un long chemin de croix…
Malaise et folie
On l’a dit, Thierry Di Rollo aime le sombre, le noir et le déprimant dans ses romans. Et La profondeurs des tombes ne déroge pas à la règle. Il nous offre une plongée dans la folie la plus pure, installant le malaise avec le lecteur. Devant tant de hargne à mettre de la noirceur et à étouffer l’espoir, on peut se demander quelles sont ses raisons. Lors de son interview l’année dernière, il nous avait expliqué que cela lui permettait de mettre l’humain au centre de son intrigue et de sa réflexion : « pour moi, un tunnel, c'est d'abord le noir, l'absence de lumière. Et je pense tout de suite à ce qu'un être humain peut ressentir, dans un tel endroit. Est-ce qu'il a chaud? froid? Est-ce qu'il a peur? Est-ce qu'il a envie d'en sortir? Pourquoi est-il ici? A quoi pense-t-il quand il est là-dedans? ». Une manière de s’interroger en allant au plus loin dans l’obscur tout en dénonçant également les dérives de notre société. Car ici le héros est rendu fou par son histoire personnelle mais aussi par son environnement social délabré. Comment ne pas y voir la critique d’un système en germe aujourd’hui ? D’autant que l’auteur prend le temps de bien expliquer comment un tel enfer s’est mis en place. Et si de telles conséquences de l’absence de pétrole sur le monde ne semblent pas crédibles, la logique qui les amène l’est belle et bien. En résumé, la lecture de ce livre est presque une chose saine. D’abord parce que cet ouvrage s’interroge sur notre monde et sur l’humain, ensuite parce que comme pour Thomas Day, il a le mérite de bousculer un monde littéraire un peu conventionnel en science fiction, enfin parce que la plume et le rythme de Di Rollo permettent d’avaler les pages sans s’en rendre compte. La profondeur des tombes est une réussite, facile à lire et difficile à accepter, mais une réussite tout de même.