Il ne fait pas bon naître sous le soleil de la terre d’après l’apocalypse quand on a le teint blanc. Sur cette terre où la presque totalité de l’humanité est désormais confinée à l’Afrique équatoriale et à l’Asie du sud-est, les blancs sont considérés comme des pestiférés. C’est donc un bien vilain tour que le destin a joué à la famille N’Guélé, gouvernant la ville de Bilma, en lui donnant pour deuxième enfant ce petit garçon à la peau blanche comme un vélin tout neuf. Comment se défaire de ce mauvais présage sans employer de moyen déshonorant ?

Le jeune Kysma est envoyé loin de Bilma. Mais ce n’est pas pour faire du tourisme qu’il se retrouve catapulté à Brasha, la capitale ; s’il est là, c’est que son père l’a vendu au port, où il espérait bien qu’il fût englouti par une vague ou dévoré par un cachalot…

Seulement voilà, Kysma a la peau dure. Cette peau, il la farcit tous les jours d’une épaisse couche de teinture qui la rend noire comme le bois d’ébène. Grâce à ce stratagème, son secret est sauf.Ce secret-là du moins. Car Kysma en nourrit un autre, celui de découvrir la vraie nature des " choses ", ces étranges organismes ovoïdes débarqués sur terre lors du cataclysme qui l’a ravagée des dizaines d’années plus tôt. Et ce n’est pas en ramassant le plancton qu’il en apprendra beaucoup plus sur ces organismes dont c’est la seule pitance.

D’épreuves de force en voyages initiatiques, Kysma se forgera une culture des " choses ". Mieux : il apprendra à les comprendre. Mais pourquoi les méduses ont-elles acquis une telle valeur marchande ? Et que sont ces " bouses " qui accompagnent les colonies de " choses " ? Autant de mystères auxquels ne peut répondre qu’une quête des origines.

Sans commentaires

Dans ce livre, Ada Haynes a sans doute voulu éviter l’écueil du roman de genre. La Quête de Kysma pourrait être considéré autant comme un livre de science-fiction que comme un polar biologique ou comme un roman initiatique. Il le " pourrait " s’il était à la hauteur de ses ambitions. Or La Quête de Kysma est un livre mortellement inintéressant. Il n’atteint aucun des objectifs susdits :

• du point de vue de la science-fiction, il faudra se contenter du peu de matière qui nous est fourni ; l’indigence de l’univers qui nous est proposé est accablante.
• du point de vue du polar biologique, absolument rien n’est convaincant tant le savoir scientifique sur lequel repose toute l’histoire est bancal ou parfaitement erroné.
• du point de vue du roman initiatique enfin, je n’ai pas eu le sentiment évident de participer à une tranche de vie particulièrement exaltante ou même éprouvante, bref, je me suis ennuyé ferme…

La Quête de Kysma est tout sauf un bon bouquin, qui plus est desservi par une mauvaise traduction. Il ne ravira aucun des amateurs des genres auxquels il aspire, alors pas la peine de vous jeter à l’eau pour aller renifler l’odeur du plancton.