L’auteure
Suzanne Collins est une auteure américaine née en 1963, qui commence sa carrière en 1991 en écrivant pour des émissions télévisées pour les enfants. Puis, elle écrit The Underland Chronicles en s’inspirant d’Alice au Pays des Merveilles.
C’est cependant sa série The Hunger Games qui conquiert le public et rencontre un succès tel qu’une adaptation au cinéma est bientôt prévue.
Plus prenant encore…
Le district Douze est en ruines ; les morts s’amoncèlent. Katniss se remet difficilement de sa commotion cérébrale et l’horreur des derniers Hunger Games la hante. Malgré la douleur, elle se rend à son district d’origine afin d’estimer les dégâts. Dans sa chambre, une rose. Le président Snow la nargue. Lui non plus n’a pas renoncé au combat. Il cherche à briser Katniss. Et qu’il y a-t-il de plus terrible que de torturer Peeta ?
En voyant la première diffusion du Capitole où Peeta est souffrant et commence à perdre la raison, la jeune fille ne réfléchit plus. Elle appelle la présidente Coin et les autorités du district Treize afin de négocier la libération de Peeta. Elle deviendra en échange le symbole de la rébellion.
Avec Gale, Finnick, et des rebelles du district Treize, elle s’engage à remonter jusqu’au Capitole et tuer Snow. Cependant, la mission est périlleuse et les pertes ne se comptent plus sur les doigts d’une main.
Le geai moqueur est sur le point de prendre son envol…mais en ces temps hostiles, parviendra-t-il à ne pas se brûler les ailes ?
L’hécatombe…
J’avais plus apprécié les deux premiers romans que celui-ci. Un grand changement, plutôt défavorable à la série, était déjà prévisible car dans le deuxième tome, le district Douze venait d’être détruit. Etant donné que les Jeux n’ont plus lieu, que tout ce à quoi Katniss tenait a disparu ou presque, l’atmosphère n’est plus la même. Le résultat plus brutal, violent, c’est une révolte sanglante.
Suite à tout ce qu’elle a vécu, Katniss a changé. La sensibilité et le sentimentalisme n’étaient déjà pas ses points forts, mais dans ce tome, ils le sont encore moins. Les dialogues sont plus neutres je dirais, plus froids. Son cœur s’est endurci; son amitié avec Gale et Finnick est moins perceptible. Les personnages secondaires ne sont plus autant mis en avant, je dirais qu’un petit bonus aurait été bienvenu afin de les apprécier davantage.
Comparé au deuxième tome, où les personnages dégageaient une aura, une force propre et où nous pouvions les juger, je trouve les protagonistes du troisième tome plus renfermés, moins sensibles. Il est plus difficile de les suivre en savourant les pages où ils apparaissent.
Les émotions que l’on peut ressentir à travers le roman sont étouffées, principalement par les horreurs de la révolte. A force de voir tomber des êtres chers, de voir des populations entières mourir dans des conditions atroces, nous sommes comme immunisés contre les scènes plus tendres, plus facile à digérer. Les autres émotions sont donc moins fortes.
Concernant le triangle amoureux entre Katniss, Gale et Peeta, il y a moins de scènes romantiques, de tendresse. Le désespoir et l’angoisse dominent le roman, le romantisme est donc mis entre parenthèses. L’héroïne n’est pas la seule à avoir changé. Gale est devenu plus mature et Peeta, lui, est devenu à moitié fou. Après avoir été torturé et conditionné par le Capitole, il prend Katniss pour « l’ennemie ». Il lui faudra du temps pour se remettre. Pour moi, on ne retrouvera plus le vrai Peeta, mais c’est plutôt dommage pour le lecteur.
Katniss réagit de façon distante à la mort de ses compagnons. Durant ces scènes-là, elle semble réellement insensible. Il est clair que cette réaction est réaliste (à force d’assister à des boucheries, l’héroïne a du mal à ressentir une réelle émotion face à la mort), mais cela n’est pas la meilleure façon de stimuler le lecteur. Il m’est arrivé de douter de la mort d’un des êtres qui lui étaient chers, car cette perte n’est pas clairement annoncée et Katniss ne semblait pas vraiment secouée. Ce n’est que plusieurs pages après, lors du bilan des défunts que les choses s’éclaircissent.
Je dirais que le roman est plus focalisé sur la psychologie de Katniss. Certaines scènes, lorsque l’héroïne est grièvement blessée, ne sont pas très claires, étranges : il s’agit plutôt de ce que ressent Katniss, ses sensations. Il y a donc des métaphores, des comparaisons, mais parfois quelques ambiguïtés.
Je trouve la fin incomplète, il manquerait des informations sur les autres personnages. Le final n’est pas assez émouvant, il aurait peut-être fallu terminer sur une note plus joyeuse, moins froide, moins neutre, afin de contraster avec le reste du roman. On lit les dernières pages de « haut », de « loin », on n’est pas assez proche des derniers instants que l’on a à partager avec Katniss.
Je ne conseille pas aux curieux de lire ce troisième tome sans lire les précédents, car il peut ne pas les inciter à lire les deux premiers, il peut influencer leur relecture et peut déprécier certaines scènes, quand on connait la fin de la série.