Actrice, scénariste, écrivaine, autant de cordes à l’arc d’Estelle Faye. Cette artiste française s’est essayée à l’écriture il y a déjà quelques années, avec une première nouvelle parue dans une anthologie. Depuis, elle est l’auteure de La dernière lame pour la jeunesse, et de Porcelaine pour les adultes. Avec La voie des Oracles, sa nouvelle série, elle se dirige à nouveau vers un public jeune.

Traverser la Gaule pour sauver son père.

Thya est une jeune oracle. Ce don incroyable de pouvoir prédire le(s) futur(s) aurait pu lui faciliter la vie si elle ne vivait pas au cinquième siècle après Jésus-Christ, dans un Empire Romain qui a délaissé les anciens dieux pour ne croire qu’en un dieu unique. La nature, la vie, l’eau, les forêts, les grottes, les labyrinthes, autant d’éléments qui ne dépendraient alors plus des dieux.

Quand son père découvre les pouvoirs de Thya, il l’éloigne de Rome pour lui sauver la vie et éviter les persécutions, et lui offre une vie, certes recluses, mais tout de même dans l’opulence, dans le luxe, avec des esclaves prêts à assouvir ses moindres besoins.

Alors forcément, quand son père manque d’être assassiné par le frère de Thya, et qu’elle voit dans ses visions qu’il lui faut rejoindre rapidement Brog pour sauver son père, elle ne réfléchit pas et se lance corps et âme sur les chemins boueux et mystérieux qui y mènent.

Mais pas évident pour cette oracle, qui n’a jamais connu que sa maison, de s’en sortir dans la nature, poursuivie par les soldats de son félon de frère. Heureusement pour elle, elle croisera rapidement la route d’Enoch, un jeune barbare maquilleur qui l’aidera dans son périple. Et puis, compte tenu de son statut si particulier, peut-être que les anciens dieux seront à ses côtés pendant son périple…

Aventure !

Ce premier tome de La Voie des Oracles est tout à fait prometteur. L’histoire commence sur les chapeaux de roues, et pris dans le rythme frénétique du livre, il est bien impossible de s’en détacher avant la fin.

Tous les éléments sont rassemblés pour plaire à un jeune public : action, aventure, doute, sentiment, rebondissement, … On ne s’ennuie pas une seule seconde. On apprécie l’absence de longueur tout au long du livre.

Cette quête initiatique pour Thya sera permise par ses rencontres, et ses doutes. Les deux protagonistes principaux, très attachants, sont très bien dépeints, avec un caractère fort pour chacun d’eux. Les autres personnages, tout aussi présents et importants, permettront d’insuffler par moment une vraie profondeur à l’intrigue. Permettant ainsi à Estelle de ne pas tomber dans une vision trop simpliste et manichéenne.

Toutes les bases sont posées solidement ouvrant ainsi avec brio des possibilités pour les prochains tomes.

C’est un beau coup de maître que réalise Estelle Faye, qui, espérons-le, sera reproduit pour la suite…