Pour ce billet de juillet, en cet été récalcitrant où un bon livre peut remplacer des bains de mers à déconseiller aux frileux, je vous proposerai deux parutions jeunesse pour commencer.

Midge, douze ans, passe les vacances chez son oncle Brian, un célibataire excentrique habitant une ferme décrépie du Somerset. Très vite fascinée par les lieux, au cours de l’une de ses explorations, elle découvre dans un recoin de hangar un petit cheval ailé blessé qu’elle soigne et qu’elle baptise Pegs... Cet être miniature ne tarde pas à lui révéler que la forêt voisine abrite une multitude de petites créatures qui se nomment les Minuscules. Ce peuple des fées est divisé en cinq tribus, les Ickris, les Naâides, les Wisps, les Tinklers et les Troggles, dirigés par un Conseil et la reine Ba-betts. Pour la remercier de l’avoir sauvé, Pegs conduit Midge au cœur de la Forêt Royale, un lieu que très peu de Gorjis, le nom que les Minuscules donnent aux humains, ont pu visiter. Dés lors nous allons suivre la découverte de ce monde avec la diversité de ses membres et de ses coutumes vue par une petite fille à la fois émerveillée et apeurée face aux réactions hostiles de certains membres des tribus féeriques prêts à la tuer pour qu'elle ne révèle pas leur existence. En parallèle, nous découvrons le monde des Hommes par le biais d'une bande d’éclaireurs féeriques parti à la recherche de Pegs et qui pénètrent progressivement au cœur de la ferme de Brian où ils n'ont jamais mis les pieds.
Cependant, le temps presse, car l’oncle de Midge a prévu de vendre sa ferme et le terrain environnant à un prometteur immobilier qui va s’empresser de déboiser l’endroit. Midge n’a plus que quelques jours pour éviter au peuple des Minuscules de perdre le monde auquel ils sont tant attachés.
Voici le premier tome d’une trilogie basée sur un thématique chère aux britanniques : l’existence des fées et d’autres races similaires tapies dans un recoin de jardins et invisibles des humains. On citera dans cet ordre d’idée des livres comme la série des Chapardeurs de Mary Norton, les Chroniques de Spiderwick de Holly Black et Tony Di Terlizzi, la série Fablehaven du canadien Brandon Mull, sans oublier du côté français, les Minimoys de Luc Besson, pour ne citer qu’eux. Une bonne entrée en matière pour présenter un univers en miniature peuplé de personnages attachants, le tout dans une ambiance de merveilleux que l’on devrait retrouver dans les prochains tomes du cycle Celandine. Steve Augarde est un écrivain britannique né à Birmingham qui a publié son premier ouvrage pour la jeunesse à 21 ans, dans les années 70. Depuis il compte une soixantaine de titres à son actif écrit tout en travaillant pour la télévision ainsi qu’à la création de séries animées sur la BBC.
Deuxième titre de cette rubrique, Colossea d'Eric Tasset reprise en poche du troisième volume de la série Thomas Passe-Mondes publiée par l'éditeur Bruxellois Alice.
« Il faut agir vite. Nous n'avons Que deux jours et trois nuits pour découvrir le lien Qui existe entre Colossea et les Frontières disparues. Alors, voilà ce Que nous allons faire. Il ne fait pas de doute Que ce Que nous cherchons, Quelle Que soit sa nature, doit se trouver dans la tête de la ville Mécanique. Le tout va être de s'y rendre incognito. Et c'est là Que tu interviens, Thomas... L'incantatrice plongea un regard aigu dans les yeux de son neveu.
-Tu vas partir à la pêche à l'information ! affirma-telle.
- Où ça ? demanda Thomas, soupçonneux.
- Dans l'esprit de ceux Qui la possèdent, pardi ! La télépathie, le nom de l'Incréé, cela te rappelle quelque chose, mon garçon ? »
-Tu vas partir à la pêche à l'information ! affirma-telle.
- Où ça ? demanda Thomas, soupçonneux.
- Dans l'esprit de ceux Qui la possèdent, pardi ! La télépathie, le nom de l'Incréé, cela te rappelle quelque chose, mon garçon ? »

Cette rencontre entre deux univers, celui du passé symbolisé par Avalon, et celui du présent avec Anaclasis, est toujours aussi fertile en rebondissements et bénéficie de la richesse inventive de son auteur qui arrive parfaitement à façonner un monde crédible où l'on suit avec intérêt les aventures des héros devenant au fil des tomes de la série de plus en plus attachants. A noter un précieux dictionnaire des noms propres en fin de volume et la présence de cartes qui permettent de mieux localiser les actions de cette histoire aux multiples péripéties. La reprise en poche du troisième tome de cette série à succès est publiée par le département jeunesse des éditions Alice, dynamique maison d'édition bruxelloise.
Né à Grenoble en 1964, Eric Tasset a travaillé en tant qu'ingénieur de projet dans l'industrie avant de se lancer dans l'écriture afin de faire partager sa passion pour l'histoire et le patrimoine français qui s'est concrétisée par la publication aux éditions Belledonne de 4 ouvrages : L'Isère des châteaux forts ; Les Contes Inédits du Dauphiné au temps des Enchanteurs ; Les plus belles Légendes de l'Histoire du Dauphiné ; Châteaux forts de l'Isère. Mais, outre les dessins et les tableaux qu'il réalise pour illustrer de nombreux ouvrages, il s'est également fait remarquer par une entrée en force dans le domaine du roman pour la jeunesse avec le cycle de Thomas Passe-Mondes nous présentant l'univers fantastique d'Anaclasis, un monde habité par la magie, le mystère et l'aventure.

L'histoire débute au Joyeux Morlet, une taverne où notre enquêteur au chômage est allé traîner sa carcasse de séducteur morose. Et comme pour les précédents tomes de cette série, elle va se développer en diverses intrigues entrelacées, trois en l'occurrence. La première nous met en présence de Bélinda, un brune incendiaire qui manque de se faire enlever par deux malabars en peu trop pressants. N'écoutant que son esprit chevaleresque, Garrett vole à son secours et aura tout le temps de se raviser quand il apprendra qu'il s'agit en fait de la fille de Chodo Montague, le chef de la pègre de Tonnefaire. A partir de là, la trajectoire de cette belle aventurière ne va pas cesser de croiser celle de notre cher détective, et pas toujours pour son bien. La seconde intrigue repose sur l'enquête que les compagnons d'aventure de Garrett, Dean et l'Homme-mort, soucieux de renflouer ses finances, lui déniche. Il s'agit d'un banal travail de filature. Le problème c'est que l'homme qu'il doit pister est Amato l'aboyeur, un menu fretin dont la trace se renifle à l'odeur et qu'il vient de sortir de prison. Enfin la troisième, celle qui mobilisera toute l'ardeur de Garret, lui est amenée par une source plutôt inattendue : le capitaine Westman Block, pour qui il n'éprouve que peu de sympathie et qui le lui rend bien. Mais, pressé par les directives du Prince Rupert, ce dernier est forcé de faire appel aux capacités hors normes de notre privé de service. Car il lui faut coûte que coûte retrouver un dangereux maniaque qui pend et éviscère des jeunes femmes façon Jack l'Éventreur. Sauf qu'il ne s'attaque qu'à des jeunes filles de la Haute et non à des prostituées. Voilà donc Garret lancé dans une intense chasse à l'homme matinée de sorcellerie, qui l'entraînera dans les bas-fonds de Tonnefaire ainsi que dans le quartier chaud de Doucecroupe.
Un récit toujours empreint d'humour, comme les volumes antérieurs du cycle, mais cependant porteur d'une atmosphère sombre et cynique plus proche des récits noirs de la littérature contemporaine. Il nous emmène pour notre plus grand plaisir dans un nouveau voyage au pays des trolls et des lézard-foudres pour un détournement en règle de la thématique du tueur en série. Voici une nouvelle perle dans l'univers du polar fantasy auquel Glen Cook apporte sa brillante contribution après avoir largement contribué au renouveau de la dark fantasy avec sa série de La Compagnie noire également publiée chez l'Atalante et reprise en poche chez J'ai lu.