Pour son troisième roman, Philippe Ward s'est associé avec une nouvelle venue dans le petit monde francophone des écrivains de SF : Sylvie Miller. Si le premier a donc déjà publié deux romans fantastiques, Artahe et Irrintzina (ce dernier livre ayant reçu les prix Masterton et Ozone) la seconde fête avec Le chant de Montségur son premier ouvrage. Peut-être était-ce pour elle une très bonne façon d'apprendre et d'éviter les ornières dans lesquelles tombent trop souvent les jeunes auteurs.
Fantastique en terre Cathare.
Leur association nous entraîne en pays Cathare au pied de la forteresse de Montségur. En plein hiver, Peire, musicien de talent, termine chez lui son dernier album. Sa situation est alors délicate. Il est en retard sur ses délais et a bien du mal à finaliser ses dernières chansons. Pourtant ce disque est une nécessité pour lui dont le dernier opus remonte à maintenant plus de cinq ans. Il faut dire qu'entre temps, la vie n'a pas été tendre avec lui en emportant sa femme, retrouvée morte dans une grotte du coin. Heureusement depuis, ses deux amis d'enfance Michel et Jordanne veillent avec bienveillance sur lui.
Mais le répit de Peire sera de courte durée. D'un seul coup, une déferlante d'événements tous aussi bizarres les uns que les autres va venir bousculer son quotidien. Il se met à vivre sans le vouloir des expériences mystiques et plusieurs organisations cherchent à rentrer en contact avec lui. Pourquoi ? Le mystérieux trésor des Cathares bien sûr. Sans le savoir, notre musicien est au centre de forces qui s'affrontent autour d'une mystérieuse légende héritée du temps de la victoire de l'Eglise sur les hérétiques Cathares. Il semble que d'importants événements doivent prochainement se passer dans le coin, des événements qui attirent les foules : services secrets catholiques, mystérieuse organisation assurant en temps normal la défense de la langue régionale et chercheuse allemande un peu spéciale… Il paraît que même le diable roderait dans le coin…
Un roman sympathique
Avec ce livre, Sylvie Miller et Philippe Ward rentrent pas à pas dans la dimension fantastique de l'histoire, laissant tout son temps au lecteur pour bien s'imprégner du décor. Le défi est ambitieux. Leur récit est à la fois une aventure fantastique et une enquête dans l'histoire proche et les légendes cathares. En faisant ces recherches, Peire et les autres membres des organisations qui gravitent autour, essayent de lever un coin du voile sur le mystère qui règne dans le pays. Mais surtout notre musicien tente de comprendre pourquoi il est pris dans ce tourbillon d'événements. Cette quête possède assez d'atouts pour appâter l'amateur d'histoire. Nos deux auteurs ont eu assez de tact pour rendre leur récit passionnant et leurs personnages attachants. S'il n'est sans doute pas à classer dans la catégorie des chefs-d'œuvre, Le chant de Montségur est un roman plus qu'honnête et assez plaisant. De quoi passer un bon moment...
La chronique de 16h16 !