Pierre Pevel est né en 1968. Cet auteur de fantasy a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2002, le prix Imaginales 2005 et le David Gemmell Morningstar Award en 2010 pour le premier tome de sa série Les Lames du Cardinal, un cape et d'épée à la Dumas où des dragons perfides intriguent au sein des cours royales européennes. On lui doit aussi plusieurs uchronies comme La trilogie de Wielstadt ou encore Les Enchantements d'Ambremer. 

 

Didier Graffet est un illustrateur qui travaille sur des thèmes du monde et  voyage. Son œuvre ne se cantonne pas à la fantasy, on le retrouve aussi dans l'univers de Jules Verne ou encore d'Arthur.

 

 

Trois ans viennent de passé pour Lorn Askarian dans l'enfer des cachots de Dalroth. Cette île forteresse, cette prison est une des dernières places des guerres anciennes contre les armées du dragon d'Ombre et d'Oubli. Ces geôles sont hantées par l'Obscure, force malsaine qui remplie le cœur des hommes de terreur et de noirceur.

 

Lorn a été incarcéré dans cette prison hors normes pour trahison à la couronne. Lui qui était promis aux plus hautes marches du pouvoir. En effet jeune chevalier fougueux, guerrier émérite, ami du prince, loyal serviteur du Haut-Royaume, Lorn était promis à la fille du Duc de Sarme et Valence. Rien ne semblait pouvoir arrêter son ascension à celui qui avait toute la confiance du roi.

 

Maintenant il revient après un calvaire de trois ans, innocenté par décret de son roi. Celui-ci le veut auprès de lui, le royaume est déclinant comme la santé du roi et seul Lorn semble être celui qui peut sauver le Haut-Royaume.

 

Mais comment un chevalier revenu de l'Obscure peut reprendre la vie qui lui a été prise. Torturé, le cœur chargé de rancœur et de colère il prend la route vers un destin qui va de nouveau le propulser sur le devant de la scène politique. Au grand dam de tous ceux qui le voudraient mort et enterré.

 

Voici venir la marche du Premier Chevalier, que la Garde d'Onyx renaisse de ses cendres...

 

 

Pierre Pevel nous revient avec une belle histoire médiévale. Laissant ses chères uchronies, il signe cette fois-ci un univers fictif, le Haut-Royaume.

 

Alors même si c'est très près de notre Moyen Âge, le Haut-Royaume sort des sentiers historiques que l'on connaît.

 

Pierre Pevel nous présente et nous conte la geste d'un anti-héros, paladin déchu qui revient sur le devant de la scène pour sauver le royaume.

 

Lorn Askarian, un homme torturé par trois années d'enfer dans l'Obscure. Un personnage extrêmement travaillé, froid pour mieux se protéger. Plein de colère, de rancœur mais aussi une envie de tout recommencer, de se retrouver malgré la marque de l'Obscure et son ombre qui rôde autour de lui.

 

Lorn est assez difficile à appréhender au départ de l'intrigue et l'auteur entretient cet état de fait pour mieux tenir en haleine le lecteur. Ses choix, sa manière de refuser l'aide de ses amis, ou encore son recul sur la vie en font un être assez complexe.

 

Autour de ce chevalier va graviter des seconds rôles tout aussi travaillés, comme le prince Alan, la belle Naé ou encore le mystérieux drac, Skeren, émissaire du dragon Gris. Chacun d'eux lance intrigues, rebondissements et dévoile un peu plus l'ampleur du récit auquel nous invite l'auteur.

 

Car cette fois-ci Pierre Pevel a décidé de faire du long cours avec son histoire. Cela se sent dans ses personnages, ses descriptions de son univers distillées par petits bouts pour mieux entretenir le suspense. Les intrigues politiques, les trahisons et complots font de cette histoire de sombre vengeance une geste captivante.

 

Comme à son habitude, l'auteur y ajoute une dose de fantastique dont il a le secret. Entre les créatures, comme les Wynerves, une magie discrète et les dragons qui ne semblent pas si loin que cela, le Haut-Royaume a de quoi séduire tout amateur de fantasy.

 

C'est un univers très riche avec des personnages assez loin des rôles manichéens que l'on retrouve dans ce genre littéraire. On se rapproche plus du Trône de Fer que de l'esprit Tolkien. Une belle maîtrise de son intrigue, un vrai talent de conteur et une plume fluide et nerveuse font de ce premier tome une réussite.

 

J'ai dévoré ce roman très vite et j'attends avec beaucoup d'impatience la suite.

 

Je le conseille fortement à tout amateur de belles histoires.