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Le Clan des Tengu

Iô Kuroda (Scénariste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2006  -  bd
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Le Clan des Tengu

La culture japonaise est pleine de yôkais : monstres, esprits dévoyés, égoïstes , cruels ou simplement bizarres, qui vivent parmi les mortels. Parmi ceux-ci, peut-être les plus effrayants sont-ils les tengu, ou hommes-corbeaux, parce qu’ils sont intelligents, plus intelligents que les hommes, et parfaitement égoïstes. Comme tous les presqu’humains, ils vivent à la périphérie de la société humaine.

Un très jeune Tengu

C’est bien cela que nous montre Iô Kuroda dans Le Clan des Tengu. Il détaille l’existence de Shinobu, (très) jeune Tengu d’à peine quinze ans, et sa vie avec son maître, qui lui vit depuis des siècles et des siècles. Ses aînés peuvent quitter leur corps pour se réfugier dans celui d’un corbeau, léviter, fabriquer des poupées de boue qui prendront la place d’humains, ou même posséder ces derniers. Shinobu, elle, ne peut rien de tout cela, encore. Tout ce qu’elle peut faire, c’est obéir à son maître, chercher de la nourriture dans les poubelles, et rêver de sa vie humaine.

Et puis, un jour, ils rencontrent un professeur aux yeux terribles. Pour le maître de Shinobu, c’est un magicien puissant qui menace tous les Tengu en existence. Pour Shinobu, c’est l’homme qui a pris sous son aile le frère de Shinobu, et l’a remplacée avec une autre poupée de boue qui ne lui ressemble pas. Dans tous les cas, il est une menace, un danger. Il est temps de rassembler les Tengu et de partir en croisade…

Des encrages superbes !

Graphiquement, on est loin des mangas léchés du genre Appleseed ou même Akira. Le Clan des Tengu offre un graphisme assez changeant, approximatif, parfois proche de la caricature, qui ne se préoccupe pas beaucoup de fidélité ou d’expression. Un trait un peu brouillon, mais avec des idées certaines, rappelant les trouvailles visuelles des films animés de Hayao Miyazaki.

Par contre, c’est dans les encrages que Kuroda s’exprime. Des aplats, des hachures, des traits gras ou bien subtils, qui créent des atmosphères nocturnes, lunaires, neigeuses. Contrairement à ce qu’ils disent, à ce qu’ils pensent, la vie des Tengu n’est pas glamour, elle est très terre-à-terre, très quotidienne. Le style de dessin de Iô Kuroda reflète parfaitement cela : un monde comme le nôtre, mais où l’importance des choses est décalée, pour nous offrir le point de vue de ceux qui vivent derrière les coulisses.

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