Né en 1973 à Lyon, David Sala est passé par l’école Emile Cohl avant de se lancer dans la bande dessinée. On lui doit notamment Le Tatoueur de ciel chez Casterman. Avec son compère, l’argentin Jorge Zentner, il a déjà dessiné les trois tomes Replay (également chez Casterman) avant d’entamer l’adaptation en BD d’un cycle majeur de la science-fiction : Nicolas Eymerich de Valerio Evangelisti.

Les troubles de Castres.

Nicolas Eymerich est un inquisiteur particulièrement dur et inflexible. C’est pour cela que son supérieur chez les Dominicains, le Père Sancy, lui demande en 1358 de se rendre à Castres. La foi chrétienne y est assez contestée là bas entre les Cathares et les Mascs, une curieuse secte hérétique et secrète. Beaucoup plus loin dans le futur en 1952, Stetson Kennedy, lutte contre le Ku Klux Klan de l’intérieur en y étant infiltré…

Génial et prenant.

Ce troisième tome de Nicolas Eymerich Inquisiteur confirme tout le bien qu’on pensait jusqu’ici de l’adaptation de la série. David Sala et Jorge Zentner rendent assez bien l’atmosphère des romans et le scénario est tout aussi prenant que le livre de Valerio Evangelisti. D’ailleurs l’intrigue jongle assez bien entre les deux époques et l’on n’a qu’une envie en refermant cet album : avoir la suite de l’histoire très très vite. Au point d’aller ouvrir le roman dont ce tome est tiré.

Mais le meilleur est sans doute côté dessin. David Sala dit s’être inspiré du Nom de la rose et cela se sent. Ses couleurs directes nous plongent bien dans l’ambiance tout d’abord de ce monastère des Dominicains puis dans l’effervescence de la ville de Castres. On reste surtout marqué par les traits des personnages, et notamment par la dureté du visage de Nicolas Eymerich. Un dessin qui pourra en rebuter certain, mais qui est pour beaucoup dans la réussite de cet album. Une excellente série jusqu’ici ! Violente, dure et passionnante.