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Le Cratère d'Alexandrie

Christophe Arleston (Scénariste), Pierre Alary (Dessinateur), Jean Paul Fernandez (Coloriste), Audrey Alwett (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/05/2008  -  bd
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Le Cratère d'Alexandrie

La nouvelle série d’Arleston (scénariste de Lanfeust de Troy, Les Forêts d’Opale, Les Feux d’Askell…) prend place dans un imaginaire oriental. Le projet apparaît plus inspiré et attrayant que Lanfeust des étoiles ou Les Naufragés d’Ythaq. La jeune scénariste Audrey Alwett co-scénarise pour son premier essai, bien que son nom soit absent de la couverture. Elle est aussi la directrice de collection Blackberry-Strawberry de Soleil dont les premiers titres sortiront en septembre 2009.

Sinbad à la recherche de son passé

L’introduction narre l’événement majeur dans la jeune enfance de Sinbad : comment s’est-il retrouvé coupé de sa famille ? L’entrée en matière permet de mettre en scène l’atmosphère particulière des Mille et une nuits. La touche de cruauté et de magie inhérente aux contes oraux arabes se ressent à travers la figure du génie qui, loin du génie bleu d’Aladin, se caractérise par son avidité de pouvoir, sa nature sadique et manipulatrice.

Sinbad, grand, va donc partir à la recherche de ses origines. Pour ce faire, il compte subtiliser le cratère d’Alexandrie à la magicienne Turabah au sein duquel du vin versé révèle les faits du passé. Collectionneur d’objets magiques, simple filou, voleur, Sinbad déploie ruse et fourberie, sur mer comme sur terre pour naviguer entre les entités magiques qu’il va rencontrer. De la mystérieuse femme-panthère à la vieille magicienne aux traits d’une fillette capricieuse, des sirènes négociant leurs services aux gardiens à tête de bouc.

Le début d'une bonne série ?

Sinbad, sans parvenir au niveau d’aventure populaire des quatre premiers tomes de Lanfeust, a un cadre à potentiel. Encore trop léger avec son intrigue linéaire, l’univers arabisant des Mille et une nuits revu à la sauce de l’auteur détient ce parfum d’ailleurs et de voyage que recherche le lecteur. Les psychologies sympathiques des personnages sont néanmoins si peu travaillées qu’elles rendent une bonne part de l’œuvre inconsistante. Le trait d’Alary reflète d’ailleurs étrangement ce bilan. Dans un premier temps revêtant le style de Lanfeust tout en courbes, un regard qui s’y attarde décèle trop de « vague ». Les traits des visages sont peu marqués, évanescents à l’image de leur traitement textuel.

À la fin du Cratère d’Alexandrie, une suite à la hauteur s’avère encore plausible. Le chapitre est clos, l’univers posé et dévoilé, Sinbad est libre : le rêve est encore permis. Ce qui ne l’était plus des dernières œuvres d’Arleston reposant trop sur ses acquis. Bien évidemment, on ressent encore des choix de facilité, mais il y a fort à parier que Sinbad aura dans l’avenir de belles planches à nous offrir.

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