Pourquoi avons-nous choisi de publier Le Dernier chant d'Orphée de Robert Silverberg ?
Eh bien, tout d’abord, on ne va pas se mentir… Lorsque Robert Silverberg himself vous propose un texte, ça ne se refuse pas. Non pas parce qu’on ne dit pas « Non ! » à l’une des dernières légendes de la science-fiction, mais parce que… Ben… Robert Silverberg, quoi ! Un des écrivains les plus fascinants et protéiformes de la seconde moitié du XXème siècle.
Son corpus éditorial comprend, certes, quelques-uns des classiques absolus du genre – que ce soit en planet opera (le Cycle de Majipoor, l’Homme dans le labyrinthe), en uchronie (La Porte des Mondes, Roma Æterna), en speculative fiction (L’Homme stochastique, Ciel brûlant de minuit), voire en fantastique (Le Livre des crânes, L’Oreille interne) – mais ce passionné de mythologie s’est aussi attaché à relire certains des grands mythes de l’Humanité. Un aspect de sa surabondante bibliographie qui est loin d’être anecdotique, car il voit pratiquement un travail d’archéologie de l’imaginaire.
Si en 1992, il avait prit prétexte d’un des nombreux projets éditoriaux de son ami Byron Preiss pour aborder une relecture du mythe de l’Atlantide, mais c’est bien entendu avec son diptyque de Gilgamesh, en 1982, qu’il avait si brillamment inauguré cette veine particulière de son œuvre.
Avec Le Dernier chant d’Orphée, il s’attaque aux mythes fondateurs du beau, de l’amour et de l’Art. Texte originellement écrit en 2008, on ne peut s’empêcher de voir dans cette mise en abyme habile, l’écho d’une réflexion sur la création que s’autoriserait un auteur au soir de sa carrière. Rappelons que, tout comme l’aède grec, Robert Silverberg est descendu aux enfers au début des années 70, pour en ramener (avec plus de bonheur que son mythique prédécesseur), la source d’une inspiration renouvelée.
Le Dernier chant d’Orphée s’intègre parfaitement dans la vision d’une science-fiction sensible et intelligente que nous défendons du mieux que nous le pouvons.
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