A vous de jouer. Le festival ImaJn'ère vient de lancer son appel à texte pour son anthologie 2026. Le thème porte sur les femmes de pouvoir. Il y a une catégorie imaginaire et polar. Il faut tout envoyer avant le 31 octobre prochain. Vos textes devront être autour des 25 000 signes.
L'anthologie paraîtra à l’occasion de la 15e édition du Festival ImaJn’ère.
Voici le texte de l'appel :
« [...] Elle venait, comme simple femme, venger sa liberté ravie, son corps déchiré de verges, l'honneur de ses filles indignement flétri [...] » C'est avec détermination et fierté que Boudicca défie l’Empire Romain, incarnant ainsi la résistance face à une société patriarcale. Elle fait partie de ces femmes comme Jeanne d’Arc, Marie Curie, Louise Michel, Simone de Beauvoir, Nellie Bly, Ada Lovelace et tant d'autres qui chacune dans leur genre ont outrepassé les fonctions qu'on a voulu leur assigner.
Les littératures de l’imaginaire jouent un rôle important dans les représentations des femmes de pouvoir. On peut citer la princesse Nausicaä de la Vallée du Vent : une fille aussi courageuse que pleine de bonté, prête à tout pour sauver la liberté. Dans l'Epouvanteur, le destin d'Alice Deane influe directement sur celui de Tom J.Ward. Les livres et les films de Hunger Games ont marqué toute une génération de lectrices et d’auditrices grâce au charisme de la rebelle Katniss Evergreen et sa détermination inébranlable. En série TV, Xena la guerrière et son puissant cri est devenu un symbole de puissance féminine, sans oublier son acolyte Gabrielle, une des premières lesbiennes représentées à la télévision dont le rôle ne s’arrête pas à sa sexualité. Les polars sont également l’occasion de mettre en avant l’ingénuité et l’éthique, avec par exemple Aline Rubis dans Mars Express, une détective singulière lancée dans une sombre enquête mêlant manipulation de masse et robot. Et que dire de Miss Marple dans les œuvres d'Agatha Christie !
Il arrive fréquemment que ces femmes incarnent des sorcières maléfiques et des reines cruelles. Ces représentations négatives reflètent la peur du système dominant à l’idée d’une femme de pouvoir. À ce sujet, nous pensons à Circé, qui bénéficie d’un approfondissement intéressant dans le roman éponyme de Madeline Miller. Nous pourrions également citer Lilith, descendue en enfer après son rejet de se soumettre à Adam, et dorénavant icône queer. Ces deux personnages mythiques sont un exemple d’émancipation et de réappropriation de l’intime.
Alors comme toute peur, c'est en la confrontant qu'on la conjure. Nous vous proposons d'écrire des textes qui bouleversent nos représentations des femmes de pouvoir. Ce que nous cherchons, ce sont des personnages qui interrogent le genre et son rapport au pouvoir dans des intrigues haletantes. Si vous êtes aventureux.ses, nous apprécierons lire des nouvelles qui se risquent, à l'instar de Monique Wittig dans Les Guérillères et Elisabeth Vonarburg dans Les Chroniques du Pays des Mères, à une réforme originale de notre langue pour exprimer dans son entièreté la grandeur et la justesse d’individus capables de transcender les codes.
À vos plumes, à vos stylos, à vos claviers !"
La Chronique de 16h16