Né en 1881 en Autriche, l’écrivain et biographe Stefan Zweig est mort au Brésil. Il a quitté son pays dès 1934, après avoir pressenti la montée du nazisme et craint pour sa vie en Autriche. Ses livres seront d’ailleurs brûlés par les nazis parce qu’il était juif.

C’était un intellectuel, ami de Freud (le psychologue autrichien), de Richard Strauss (le musicien autrichien) et de Romain Rolland (l’écrivain français).

Pour Stefan Zweig, la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale furent l’échec de la civilisation européenne.

Le personnage central de l’histoire du « joueur d’échecs » a, d’ailleurs, été persécuté par les nazis.


L'histoire

Sur un paquebot qui part de New York à Buenos Aires, se trouvent réunis le champion du monde d’échecs et un groupe d’amateurs d’échecs. L’un d’eux est le narrateur et l’autre est McConnor. Celui-ci est prêt à tout pour jouer une partie contre le champion du monde, arrogant et froid, Czentovic. Il paye 250 dollars pour une partie.  McConnor joue, dans une simultanée contre Czentovic et perd, mais veut sa revanche. Il l’obtient et grâce à l’aide d’un inconnu, il obtient le match nul. 
 

Cet inconnu est vraiment étrange, il paraît être au moins aussi fort que le champion du monde. Mais qui est-il réellement ?

Mon avis

J’ai bien aimé l’histoire car le livre parle du jeu d’échecs. Les personnages sont originaux. Le champion du monde, jeune paysan autrichien prodige aux échecs, mais idiot dans les autres domaines. L’inconnu, un notaire viennois, qui a subi la barbarie nazie et qui s’est passionné pour les échecs pour résister aux interrogatoires allemands. McConnor un riche industriel, passionné et prêt à tout pour satisfaire ses désirs. Ces personnages sont atypiques, mais ils pourraient exister. Ce qui est étrange, c’est qu’ils sont réunis et surtout qu’ils ont affaire à un personnage encore plus original (l’inconnu – Maître B.), qui a sa propre vision des échecs qu’il a du mal à séparer de la réalité.
 

J’aime bien la façon dont l’histoire est racontée, avec des personnages qui se découvrent les uns les autres et des retours dans le passé, tout ça dans une ambiance de croisière des années 40.
 

Ce n’est pas un petit roman, c’est plutôt une grande nouvelle (64 pages dans la collection « Etonnants Classiques ») qui se lit bien (le vocabulaire compliqué est expliqué en bas de page).
 

La fin est inattendue et un peu bizarre. Je ne peux pas la dévoiler, mais certains ne l’apprécieront peut-être pas. Je n’ai pas été vraiment déçu, mais l’histoire paraît moins réaliste et plus fantastique  à la fin.