Le Lycée Dracula est le deuxième livre de Douglas Rees, bibliothécaire de son état, et le premier qui paraît en France. Cet auteur américain propose à ses jeunes lecteurs, un récit fantastique dans lequel il est question d'ouverture aux autres, de tolérance et de mixité sociale.

Un lycée dans lequel il n'y a que des vampires, çà vous donne la chair de poule?

Cody Elliot en veut à son père. Il les a forcés, lui et sa mère, à quitter la Californie pour venir s'enterrer à La Nouvelle-Ninive. Pour se venger, Cody refuse de travailler à l'école. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, c'est la série de zéros qui orne son bulletin scolaire. C'est décidé, son père va le changer de lycée. Le prestigieux Lycée Vlad Drac lui ouvre ses vastes portes. Mais quelque chose cloche, le proviseur qui mesure deux mètres, est très content d'avoir Cody dans son école, un comble vu ses résultats, et un loup majestueux ne le quitte jamais. Les élèves aussi sont étranges: immenses, pâles, portant en permanence des lunettes noires, ils sont aussi brillants que peu loquaces.

Une histoire simple, mais inventive pour les jeunes fans de vampires

Cette histoire de vampires ne ravira pas les amateurs de frissons. Ce n'est pas un récit de terreur, on le sent dès le début. L'auteur a bien du mal à distiller le virus de la peur dans les premières pages et dans la présentation de quelques-uns des personnages. Il est bien meilleur lorsqu'il s'agit de narrer l'expérience de vie sociale de son héros. En effet, le coeur de l'histoire est l'intégration du jeune Cody dans un univers qui le dépasse et qu'il découvre au fur et à mesure.

Le récit à la première personne nous permet de suivre pas à pas son expérience. Il découvre que tout le lycée, des élèves aux professeurs, et la ville sont peuplés de "jenti", véritable nom des "vampires". Ce dernier terme est d'ailleurs la pire insulte qui soit pour un "jenti". La pire insulte pour un humain, "gadjo" pour les vampires, est de se faire traiter de "Stocker", pire de "Bram", du nom du célèbre écrivain Bram Stocker qui, avec son livre Dracula, un ramassis de mensonges, a trahi la confiance que le conte avait placée en lui. Jeune adolescent, Cody, va tenter de trouver sa place parmi les autres, découvrir l'amitié sincère et peut-être bien l'amour aussi.

L'auteur use du stratagème vampirique pour nous faire l'éloge de la mixité des peuples, de l'intégration d'êtres différents dans cette magnifique société américaine dans laquelle tout est encore possible. Le récit est truffé de références diverses (textes littéraires, poèmes, brefs cours d'histoire...) et l'auteur aime à montrer ses personnages en train de se servir de leur imagination afin de créer des mondes fabuleux. Souvent drôle, très pédagogique et parfois poétique -Ah, l'Illyriade!-, cette histoire simple est une bonne idée cadeau pour tous les enfants adeptes du fantastique.