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Le Maître des volières

Stéphanie Hans (Dessinateur), Jean-Blaise Djian (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/04/2005  -  bd
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Le Maître des volières

La dessinatrice Stéphanie Hans est diplômée des Arts Décos de Strasbourg. Galathéa est sa première bande dessinée publiée. A côté d’elle Jean-Blaise Djian, le scénariste, fait figure de vieux routard. Il se lance à l’assaut du monde des bulles avec la série Fatal Jack (Soleil). Il se frotte un peu à tous les genres, du western avec Fleurs carnivores (Soleil) au polar, Parabellum (Emmanuel Proust), à la science-fiction, Adèle et Caïn (Emmanuel Proust). Il se lance ici dans son premier scénario de fantasy. Galathéa est également la première série de fantasy publiée par les Editions Emmanuel Proust qui viennent tout juste de fêter leur trois ans d’existence.

« Le Hurakan est un monde d’hommes, construit pour eux et dirigé par eux… »

La Cité des Vents connaît un automne interminable, voilà bientôt six ans que la reine porte l’héritier du trône sans pouvoir en accoucher. Un homme dont l’identité ne sera pas révélée, lassé de cette attente, la pousse du haut d’une des tours. En mourrant, la reine accouche enfin, mais en lieu et place d’un beau garçon joufflu se trouve une petite fille. Galathéa grandit dans la solitude. Son père, qui ne lui a jamais pardonné d’être une fille, ne lui apporte aucune affection, aucune tendresse. Depuis la mort de sa femme, il vit en reclus dans la volière royale au milieu des aigles. Une femme, une grande conteuse, montre la voie de la liberté à Galathéa. Déjà, elle défie les hommes et leurs lois en portant ses cheveux longs. Mais combien de temps pourra-t-elle résister face au clergé ?

Un premier tome hésitant pour une série pleine de promesses


Premier tome d’une trilogie, Le Maître des Volières, est un album encore balbutiant. Si le fond de l’intrigue est plutôt intéressant, les dialogues, eux, manquent cruellement de fluidité. Ils sont souvent trop « posés », souffrent parfois d’une absence de réalisme et frôle par instants le niais. Pour preuve « Je suis un être humain. Un être qui souffre. » Dommage, cela gâche un peu la lecture de ce conte onirique qui narre les envies, et les besoins, de liberté d’une femme dans un monde que les hommes dirigent seuls. Galathéa est forte et têtue mais cela suffira-t-il à faire évoluer les mentalités ? Son sentiment de révolte est légitime, on croit en elle et l’on voudrait se battre à ses côtés mais Djian traite l’ensemble de son histoire avec une telle déferlante de bons sentiments, qu’il devient dur d’y adhérer totalement. Les planches de Stéphanie Hans ont un aspect éthéré qui colle bien à l’histoire qui se déroule dans la Cité des vents. Pourtant, un peu plus de rythme et de constance dans les traits des personnages, notamment dans ceux de l’héroïne, ne seraient pas déplaisants. Mais ne soyons pas trop durs, Le Maître des Volières est son premier album. Les couleurs, réalisées à l’ordinateur et bien maîtrisées donnent l’impression au lecteur que les personnages évoluent dans un songe.

En fait, l’album se révèle plus intéressant et plus dynamique lorsque les auteurs rentrent enfin dans le cœur de leur sujet, lorsque Galathéa a une vingtaine d’années et qu’elle assume ses choix. Si le prologue avec les conditions de sa naissance est essentiel, les auteurs auraient pu faire l’économie des planches qui mettent en scène la jeunesse de l’héroïne, ce sont véritablement elles qui alourdissent l’ensemble du récit. On peut dès lors raisonnablement penser que les deux prochains tomes seront plus passionnants à lire.

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