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Le Maître du Haut Château
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Le Maître du Haut Château

Ecrivain incontournable de la science-fiction, Philip K. Dick reste célèbre pour son livre Ubik mais aussi pour son roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, plus connu sous le nom de Blade Runner, son adaptation cinématographique.

Souvent récompensé, il a reçu entre autres le Prix John Wood Campbell Memorial pour Coulez mes larmes, dit le policier, en 1974, et, le Prix Hugo en 1963 pour Le Maître du Haut Château.
 
Mort en 1982, Philip K. Dick reste l’un des écrivains dont le cinéma (avec Stephen King) a le plus adapté de ses œuvres, pour en faire des films cultes tels Total Recall, Minority Report, A Scanner Darkly… Un prix littéraire a été créé en son hommage en 1983 et est baptisé le Prix Memorial Philip K. Dick.
 
38 ans après sa première parution en français, la collection Nouveaux Millénaires réédite Le Maître du Haut Château avec une nouvelle traduction et deux chapitres inédits de la suite qui n’a jamais vu le jour.

Une vie meilleure
 
1947. Le régime Nazi a gagné la Seconde Guerre mondiale. Les forces de l’Axe (le Japon, l’Italie et l’Allemagne) se sont partagés les richesses et le monde. Les Etats-Unis sont alors occupés par les Japonais et les Allemands.

Bien que la population "libre" se soient résolue à vivre sous la domination, un livre  « Le poids de la sauterelle » décrit un monde où les alliés auraient gagné, où la terreur Nazie aurait prit fin.

Et pour Juliana ce livre va tout remettre en question, jusqu’à la faire voyager jusqu’au maître du haut château. 
 
A saut de sauterelle

 
Œuvre cultissime au récit énigmatique, Le Maître du Haut Château n’est certainement pas un roman facile à évoquer, ni à lire.
 
Multipliant les récits et les personnages qui ne se croisent jamais, on a au premier abord du mal à se fondre dans les pensées de Philip K. Dick... 

Comme William Gibson, il décrit un monde conquis par son imaginaire où nous, pauvres lecteurs, sommes une entité tout juste bonne à amasser les informations émises pour les traiter plus tard. On adhère ou pas à ce genre de procédé mais au final, le cerveau tourne.

Le Maître du Haut Château est une uchronie, proposant une autre version de notre histoire et de la Seconde Guerre mondiale, imaginant ce qui aurait pu être si les Nazis avaient gagné. Philip K. Dick nous fait visionner un futur alternatif, une réalité parallèle que nous lisons, tout comme les personnages du roman lisent une autre réalité à travers le livre « Le Poids de la Sauterelle ». Et c’est le point central de ce roman : créer une passerelle, un jeu de miroirs, vers des mondes que nous définissons comme étant la réalité à travers deux livres, réel (Le Maître du Haut Château) et imaginaire (Le poids de la Sauterelle), pour alors amener le lecteur à s’interroger sur sa propre définition de la réalité.

Cette nouvelle édition donne un nouveau souffle à ce roman. La traduction remaniée donne une meilleur compréhension de la réflexion qu'instaure Philip K. Dick sur les frontières de la réalité. Pour ce qui est des deux chapitres supplémentaires et publiés dans cette dernière édition, ils permettent d'entrevoir ce qu'aurait été la suite si Philip K.Dick avait fini par la coucher sur papier. Un petit plus, pas forcément indispensable, qui est de l'ordre de la documentation et ravira les fans de l'auteur.
 
Petit point à débattre, je n'adhère pas du tout à la nouvelle couverture qui manque d'impact et je regrette l'originale, américaine, qui illustrait bien ce qui nous attendait à l'intérieur. Sans parler du débat autour de "l'erreur" de cette nouvelle version...

Reste à savoir si une fois l'analyse faite, on aime ou non le roman… Difficile à dire mais Philip K. Dick, en maître sur la réflexion de l'incertitude existentielle, ne nous laisse pas indifférent et/ou peut être juste aux portes de nos propres questions.

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