Laurent-Frédéric Bollée s'est lancé dans l'aventure de L'Ultime Chimère avec Griffo depuis quelques années. S'adjoignant les services de plusieurs dessinateurs reconnus, dont Olivier Mangin, ils ont mené cette série presque à son terme, puisqu'il ne manque plus qu'un septième et dernier tome pour clore la saga de la flèche de Nemrod de l'Antiquité à nos jours.

Amours, trahisons et meurtres

Ce sixième tome rompt avec le schéma habituel de la saga. Ordinairement, le récit du parcours de la flèche qui aurait blessé Dieu lui-même était entrelacé, narrant plusieurs époques en parallèle. Cela permettait au scénariste de maintenir le rythme de l'aventure tout en laissant le lecteur découvrir les renvois d'une période à l'autre, entre disparitions et redécouvertes de l'arme.

Cette fois, nous sommes dans une relative unité de temps et d'espace, puisque tout se passe sur l'île d'Harbor, déjà parcourue dans le volume précédent. Les personnages sont les mêmes qu'auparavant, terminant le drame commencé dans Le Livre. Les amours se nouent, les trahisons se découvrent et les meutes arrivent.

Depuis le début de la saga, le lecteur sait que Sheperd a assassiné toute sa famille sur l'île, se retrouvant ainsi enfermé dans un asile de fous d'où il ne sortira qu'au siècle suivant – sans avoir pris une ride – pour partir dans l'espace sur Hadden. Voici enfin le temps de savoir pourquoi et comment le drame s'est joué...

Ne changez rien...

Ce volet s'inscrit dans la droite ligne de la saga, mélangeant un peu de fantastique avec beaucoup de passions humaines. Cette fois, le huis clos et le resserrement de temps font que la part humaine est plus importante, plus prenante.

Tout est en place désormais pour la grande scène finale, le terminus de la saga et, peut-être, l'épilogue de la vie de Sheperd, condamné à l'immortalité depuis bien trop longtemps.