Gaiman, un enfant doué
Depuis une trentaine d’années, Neil Gaiman mène de front deux carrières, l’une dans le milieu du comics et l’autre dans la littérature de l’imaginaire, au croisement du fantastique et de la science-fiction. Dans le premier champ, il a donné Sandman (ainsi que d’autres séries moins réussies comme 1602) et dans l’autre il a gagné le prix Hugo grâce à American Gods. Déjà publiée dans Légendes de la fantasy (Pygmalion, 2005) de Robert Silverberg, Le monarque de la vallée réutilise Ombre, le personnage d’American Gods, parti depuis la fin du roman dans une errance apparemment sans fin.
Au pays des pictes et des scots
Ombre arpente l’Écosse, loin de l’Amérique qu’il a quittée depuis deux ans. Son sommeil est troublé par des rêves étranges. Il est recruté comme homme à tout faire, serveur même, pour une réception rassemblant des gens très riches. Là, il rencontre Smith. Ombre ne sait pas qu’il va affronter un monstre devant le regard des invités…
Un conte glaçant
Ici, Neil Gaiman compose une histoire où le rêve tourne au cauchemar, évoquant Grendel et est servi par les illustrations de Daniel Egnéus, idéales pour suggérer le passage dans le fantastique (on pense parfois au travail de Bill Sienkiewicz). On peut parler ici d’un climat effrayant pour caractériser cette histoire courte. Il ne faut donc pas bouder son plaisir et il faut lire Gaiman.