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Le Monde Enfin

Jean-Pierre Andrevon ( Auteur), Sparth (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/04/2010  -  livre
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Le Monde Enfin

Né en 1937 en Isère, Jean-Pierre Andrevon publie sa première nouvelle dans Fiction en mai 1968 ! Tout un symbole pour celui qui incarnera dans les années 70 le courant de la politique fiction, une SF engagée et engageante pour dénoncer les dérives de notre monde moderne. Rapidement, la machine à écrire de Jean-Pierre Andrevon se met à chauffer furieusement. Depuis son premier roman en 1969 Les Hommes Machines contre Gandahar, il a signé plus de 130 livres et ouvrages divers, du scénario à la bande dessinée. Une carrière d'auteur bien remplie qui lui vaudra notamment deux Grands Prix de l'Imaginaire, carrière qu'il a toujours mené en paralèlle d'une activité débordante de journaliste. Fiction, Charlie Hebdo, Circus, A Suivre, L'Ecran Fantastique, Combat Non Violent, La Gueule ouverte... Autant de journaux dans lesquel il a laissé bon nombre d'articles. Et pendant son temps libre, Jean-Pierre Andrevon s'essaie aussi à la peinture avec assez de talent pour être exposé. Côté littérature, son coup de maître avait été jusqu'ici Le Travail du Furet. Ce sera peut-être désormais Le Monde Enfin.

Un tueur nommé Piscra

Un vieil homme part de Paris avec une dernière idée en tête. Parvenir à voir la mer et mourir. Avec son fidèle cheval, il traverse la France de haut en bas, rencontrant les derniers survivants de l'espère humaine. Une espèce en voie de disparition depuis le Piscra, une maladie ou un virus, on ne sait pas, qui a décimé l'humanité 45 ans plus tôt. Un chemin long et pénible pour cet ancien biologiste qui en a vu de toutes les couleurs depuis la pandémie mais qui surtout s'est réconcillié avec la nature.

Brillant !

Le Monde Enfin est un livre remarquable par sa constitution. De plus d'un million de signes, Jean-Pierre Andrevon a rassemblé des nouvelles dont certaines datent de plus de 30 ans. Il les a modifiées pour les intégrer dans un ensemble homogène qui est devenu Le Monde Enfin avec les inédites qu'il a écrites pour l'occasion. La structure n'en est que plus cohérente. Avec en filigrane l'histoire de ce vieil homme parti mourir sur les rives de la Méditerranée, il nous conte toutes les étapes de cette étrange fin du monde depuis la pandémie jusqu'à un dernier chapitre très ouvert sur l'avenir de l'homme et de la planète. Au lieu d'un recueil on a véritablement un livre qui nous raconte les dernières (?) décennies de l'homo-sapiens par le biais de petites histoires sur les survivants. Des histoires avec des personnages confrontés à l'indicible dans des décors de folie. Ce sont par exemple ces spationautes de retour dans un Paris dévasté et envahi par les herbes folles et les animaux sauvages. C'est cette femme qui court derrière un vagabond pour tenter de faire un enfant, peut-être le dernier de l'humanité. C'est cette petite fille qui grandit dans une cave au milieu des rats... Il y a des drames bien sûr dans ces récits, des peines et des morts atroces. Mais il y a aussi une certaine mélancolie, une certaine beauté qui rend l'ensemble superbe. Sans doute le fait que ce soit un ouvrage très proche des idées de Jean-Pierre Andrevon lui donne-t-il toute sa force. On sent une passion et l'expression de thèmes qui le hantent depuis des années, des paysages sans homme aux cités en ruines en passant par une réconciliation profonde avec la nature. Pour autant ce n'est pas un roman militant, qui dénonce et appelle à la révolte. Il donne juste à réfléchir et invite à admirer ces paysages saisissants et à peut-être communier un peu plus avec la faune et la flore. Une brillante réussite tant sur la forme que sur le fond. Un grand livre de science fiction.

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