Jean et Simon Léturgie (père et fils) ont à leur actif plusieurs bandes dessinées dont, entre autres, le connu et reconnu Spoon et White (Dupuis) et les Aventures de John Eigrutel, aux éditions du même nom (celles de Jean, Simon et Guillaume Léturgie). Ils ont également publié, sous les pseudonymes Squad et Berd'ach, Tatsoin.
Les brigades du singe
Polstar a tout perdu. Après avoir tué le Mérou, par une machination des 3 sages, il se retrouve dans la forêt, refuge des marginaux. Là, il rencontre le Monkey, un mercenaire, et son gang de singes apprivoisés et conditionnés. Lorsqu'il se rend compte que l'homme qu'il a abattu n'est pas le meurtrier de sa famille, il retourne à Mégapolis pour poursuivre son enquête.
Polstar, liquidateur social
Trop humain, trop médiocre, trop résolu, Polstar se laisse aller à la vengeance sans aucun prétexte moral, sans aucun principe, sans aucune théorie, sans aucun costume ni sentiment de justice. Et ça, c'est bon !!! Toute la finesse du personnage tient peut-être à cette idée de dérapage du destin, à ce caractère qui se laisse aller à contre-courant comme il a été dans le courant, sans analyse ni recul. Il en devient très attachant, au fur et à mesure de son aventure. Les héros secondaires (le Monkey et Abigail, une adorable fillette dont les parents ont été assassinés et qui est destinée aux fantasmes d'un des 3 sages, le Psychopathe) sont déjà pressentis pour devenir des personnages indispensables à l'intrigue. Mais on peut s'attendre à tout… De page en page, Polstar dégomme les figures récurrentes de son univers, sans distinction de statut ou de moralité… Un vrai carnage… Presque salutaire dans une société ravagée par l'administration, le conformisme et la mollesse… Le scénario joue, une fois de plus, avec les sentiments humains, l'idée de justice et celle de l'inacceptable, atténué par l'excellent dessin de Simon Léturgie et la finesse de Jean… Rien de manichéen dans tout cela, de la réflexion, de l'humour, de l'horreur… Les tomes 3 et 4 présagent encore bien des surprises et bien qu'habitué au jeu du scénario, le lecteur ne peut qu'attendre avec délice le prochain moment où il se laissera mener par le bout du nez, comme Polstar, sans jamais tomber sur une idée arrêtée ou un cliché facile. A se procurer sans attendre !
La chronique de 16h16 !