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Le Neuvième Dragon

Jean-Luc Istin (Scénariste), Dim.D (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2006  -  bd
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Le Neuvième Dragon

Jean-Luc Istin, scénariste né en 1970, démarre sa carrière BD dans le fanzine Avenir avant de participer à l’aventure des éditions Nuclea avec les premiers tomes de Merlin, série qu’il poursuivra chez Soleil, et la série Aleph (qu’il devait dessiner au départ avant d’en laisser le soin à Dim.D), dont la présente série est la réédition. Istin participe aussi à différentes séries de la collection celtique de Soleil, entre autres au sein des collectifs Contes de l’Ankou ou Contes du Korrigan.

Dim.D, né en 1977, est dessinateur et coloriste. Outre Aleph, il a notamment réalisé les planches de Le Seigneur d’Ombre (3 tomes chez Soleil, également avec Istin) et de Lotus de Jade chez Nuclea.

Le Neuvième Dragon est la réédition du deuxième tome de la série Aleph parue précédemment chez Nuclea.

Le retour des Dragons

L’enquête de Bessermann sur une série de meurtres rituels, qui laissent leurs victimes avec la colonne vertébrale arrachée, le mène à un psychopathe s’apprêtant à assassiner des prostituées. Le tueur se suicide avant d’être capturé, mais Bessermann et Guillerm découvrent un livre ancien contant une légende qui pourrait être à l’origine de tous ces crimes, et dans laquelle une prophétie annonce la naissance du Neuvième Dragon.
Parallèlement, Nawel et Lens poursuivent leur piste pour le compte de la Tenth-Korp mais sont vite écartés par leur patron. Ils rejoignent alors Bessermann dans ses recherches.

Du bon et du moins bon

Ce second tome conserve les qualités et les défauts du premier.

Le principal défaut reste le déséquilibre du scénario. Plusieurs lignes narratrices le composent, ce qui est plutôt positif et rompt la monotonie d’une enquête linéaire. On sent que les pistes vont converger mais les auteurs ne brusquent pas les choses et laissent les événements se produire de façon naturelle. Mais certaines intrigues ne sont pas traitées avec le même soin que d’autres. Si l’enquête de Bessermann reste correctement travaillée, avec un personnage riche et complexe et un développement honnête (on peut ne pas apprécier la tournure que prend l’histoire, avec l’intrusion d’une société secrète et d’un sujet ésotérique, l’ensemble est malgré tout bien traité), les scènes d’action sont le plus souvent bâclées et manquent de cohérence. Ainsi, alors que Guillerm et Lens sont harcelés depuis dix minutes par des dizaines de morts-vivants, ce n’est qu’au dernier moment qu’ils aperçoivent le classique conduit d’aération qui leur permettra de fuir. Ce type de ficelle éculée gâche un peu le plaisir. Il en va de même pour les intermèdes télévisés, où les événements nous sont décrits par des journalistes. Procédé instructif mais complètement artificiel.

Le Neuvième Dragon reste cependant un album agréable à lire. Le mérite en revient essentiellement au dessin, toujours aussi précis et appliqué, et aux ambiances que Dim.D parvient à instaurer. La palme est donnée à la scène d’ouverture, très cinématographique, renvoyant aux films noirs avec une atmosphère sombre et une tension bien canalisée – du moins autant qu’on puisse le faire en BD. La colorisation est toujours aussi réussie, utilisant les effets informatiques mais n’en abusant pas. Quant à l’intrigue, malgré ses défauts, elle parvient à capter l’attention et se renouvelle suffisamment pour donner envie au lecteur de tourner les pages de l’album jusqu’à la dernière.

Ainsi, même si on sent que ce ne sera pas l’histoire du siècle, et si l’introduction d’éléments ésotérico-religieux dans cet univers SF peut en rebuter certains, Le Neuvième Dragon poursuit convenablement la série et invite à en lire la suite. La façon dont se termine l’album laisse augurer d’un troisième tome plus mouvementé, espérons que le traitement des scènes d’action sera plus efficace.

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