- le  

Date de parution : 05/11/2025
voir l'oeuvre
Commenter

Le pèlerinage enchanté un long conte de fées de Clifford Simak… avec quelques boulons !

Clifford Simak, un nom qui résonne aux oreilles des amateurs de SF comme celui d’un créateur de mondes où chiens et robots vivent en harmonie, où la douceur champêtre n’est troublée que par l’envol occasionnel d’une fusée intersidérale… Cet auteur qui aura laissé sa marque sur le genre avec quelques-uns de ses textes les plus emblématiques a aussi commis des romans… de fantasy ! Mais que l’on se rassure, même la présence de farfadets, dragons et autres magiciens ne constitue un obstacle à la présence de robots et autres voyages intergalactiques ! Si Au pays du mal est un récit plaisant, il est loin d’égaler ses deux pendants, l’excellent La réserve des lutins et notre archive du mois, Le pèlerinage enchanté

Comme un long conte de fées… avec quelques boulons !

Lorsque Mark Cornwall, jeune clerc de l’université ecclésiastique de Wyalusing et spécialiste d’une langue morte jadis parlée par les Anciens, dérobe un très vieil ouvrage dans la bibliothèque, il ne se doute pas qu’il est observé… En effet, un moine carriériste et suppôt de l’Inquisition, compte bien mettre à profit cette information compromettante. Heureusement pour Mark, un lutin des poutres l’avertit du danger qu’il pourrait bien courir et l’incitera à se mettre en chemin pour un incroyable périple au Pays Désolé, une région peuplée de créatures fantastiques et souvent hostiles. Au cours de ce voyage se constituera une petite communauté de pèlerins sans lesquels il aurait eu bien du mal à affronter harpies, démons et chiens d’enfer… Mais il y a davantage que ces créatures que l’on s’attend à croiser dans un tel environnement, car certaines rencontres ne pourraient avoir lieu sans l’existence d’un autre monde et des moyens qui y mènent…

Nous sommes au vingt-et-unième siècle mais à bien des égards, c’est encore le moyen-âge…

Étrange roman, dans lequel de petites touches laissent le lecteur deviner l’univers qui sous-tend l’histoire sans rien lui imposer, laissant les explications pour la toute fin de l’aventure. On y retrouve le goût des décors bucoliques chers à l’auteur, les personnages bons et naïfs qu’il affectionne, et une trame sans grandes surprises qui évoque un peu l’aventure d’un certain Hobbit… Difficile de ne pas s’attacher aux lutins, humains et gnomes sympathiques qui forment une compagnie hétéroclite mais soudée au sein d’un milieu hostile. Pourtant, a-t-on vraiment affaire à une histoire d’univers parallèles, où l’un serait une uchronie dans laquelle toute science serait perçue comme de la magie et l’autre, un monde similaires au nôtre, où la technologie et la science sont prépondérantes ? Rien n’est moins sûr car une autre interprétation pourrait bien nous orienter vers le concept de diaphanie cher à Philip K. Dick, dans lequel l’Empire Romain (ici un univers féérique) existerait non seulement en même temps que le nôtre, mais au même endroit. A ce point, on pourrait se demander si une harpie ou un dragon sont de véritables créatures surnaturelles hostiles ou simplement une façon de concevoir l’existence de drones de combat pour un clerc du moyen-âge féru de manuscrits antiques ?

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?