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Le pays de l'ombre

Richard Matheson ( Auteur), Hélène Collon (Traducteur), Jacques Chambon (Traducteur), Sofiane Tilikete (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/2000  -  livre
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Le Pays de l'ombre

Depuis ses débuts en 1950 à l'âge de 24 ans avec Journal d'un monstre, Richard Matheson a multiplié les nouvelles et les romans dont les plus connus sont Je suis une légende et L'Homme qui rétrécit, tous les deux adaptés au cinéma. Et comble de bonheur, non seulement Flammarion publie l'intégrale de ses nouvelles, mais l'auteur a également donné la vie à un fils aussi doué que lui Richard Christian Matheson.

Ambiance Quatrième Dimension…

Le Distributeur n'est pas sans rappeler Bazaar de King où un sympathique grand-père nouveau venu dans une petite ville semble n'avoir comme passe-temps que la création et la radicalisation des conflits de son entourage. Au bord du précipice, quant à elle, évoque à nouveau la paranoïa de Philip K. Dick. En effet, après une dure matinée, Donald Marshall va déjeuner et se fait aborder par un homme qui est persuadé de le connaître. Pire, il jure être son ami et lui prouve en lui donnant moult détails sur sa vie privée. Tout ceci plonge Don Marshall dans un abîme de perplexité… A moins que ce ne soit dans les méandres de La Quatrième Dimension (nouvelle qui aurait pu sans aucun problème faire partie de la fameuse série de Rod Serling).

Ou film Hollywoodien

Mantage, autre grande réussite de l'auteur est à rapprocher d'une nouvelle de Robert Bloch sur le cinéma Le Monde de l'écran (In La Boîte à maléfices de Robert Bloch, Casterman puis repris chez Pocket n°5321). Sans doute inspirée par ses passages à Hollywood, cette magnifique nouvelle décrit un homme dont la vie se déroule comme une success story de film. Et s'il n'était qu'un personnage ? Une fois de plus l'ombre de Dick (les deux hommes débutèrent à la même époque) plane sur ce texte.

Matheson est à l'aise partout

Date limite, par contre fait penser à la poésie mélancolique de Bradbury. On ne peut parler de ce recueil sans évoquer cette merveilleuse nouvelle, mais en dire plus gâcherait votre plaisir. A vous de découvrir ces sept pages, en exagérant à peine, elles méritent à elles seules l'achat du volume. Dans Les Vampires n'existent pas, Matheson prend à nouveau le genre à contre-pied. On vous le dit depuis que vous êtes petits " fantômes, vampires, sorcières et loups-garous n'existent pas ". Pourtant, dans cette petite bourgade, tout porte à croire que le grand prédateur avide de sang rôde…
Agrémenté d'un essai de Robert Louit fort instructif qui apporte clairement au lecteur une réflexion sur l'ensemble de l'œuvre du maître, il permet de mieux cerner la personnalité de l'auteur au travers des lignes directrices de son travail. L'œuvre de Matheson fait aujourd'hui partie de l'histoire. Pendant longtemps on pourra étudier sa fameuse économie de moyen, son humour sarcastique, sa façon de camper scènes et personnages, mais toujours on reviendra à l'efficacité première de ses textes qui auront donné tout un pan de la SF et du fantastique moderne. Bref, au premier comme au second degré, Matheson est un auteur majeur.

Indispensable ! Combien de fois faudra-t-il le répéter ?

Cette intégrale se lit du premier au dernier texte d'une seule traite. Puis après avoir laissé reposer en bibliothèque, le lecteur prendra plaisir à relire tel ou tel texte qui l'ont marqué. N'est-ce pas là la marque des plus grands auteurs ?

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