Ben Arnold, le héros des Chroniques d’Eidolon, va découvrir le Pays Secret. Récit d’Urban Fantasy pour jeunes lecteurs. A la croisée d’Harry Potter et de L’Histoire sans fin du même sous-genre. Du premier il emprunte la recette, du second le thème d’un monde imaginaire, regroupant tous les mythes, qui se meurt. Ben comprendra pourquoi son regard est vairon : un symbolisant chaque monde. Son père est humain, sa mère reine d’Eidolon, et lui le prince.

Bixbury : ville double, voire trouble !

Le 1er épisode, le pays secret, introduit l’univers. Dans une bourgade anglaise un être immonde, Mr Dodds, tient une animalerie. Son commerce est une couverture dont le but est de vendre les créatures fantastiques qu’ils capturent d’Eidolon. Mr. Dodds est l’être maléfique du monde magique. Sa pratique vise à assécher la magie et la beauté de sa terre natale. Ses plans vont être compromis par un enfant. Rentrant dans la boutique, un chat en cage l’agrippe et se met à lui parler ; pour Ben Arnold le monde bascule…

Un Cortège de Créatures Aux Personnalités Amusantes

Destiné aux jeunes, ce qui plaît avec Jane Johnson c’est d’avoir choisi un angle pessimiste. Les aventures sont celles d’un anti-héros : tout va de travers, il va de mal en pis, doute de ses pouvoirs, avec une constante épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le monde magique est à sa ruine. Les dragons sont malades, les fées ont peur et les arbres se cachent. Et quand Ben s’y rend c’est pour être fait prisonnier. Il est aussi amusant de voir la manière dont l’auteur réutilise le symbole de l’économie tuant la magie, avec son « commerce » vidant Eidolon de sa substance. Au bout l’espoir naîtra et la révolte, après le constat, sera l’objet du livre suivant.

Une Fantasy dépoussiérée qui Trouve sa voix.

L'écriture est bien adaptée au genre et au public. Il manque juste parfois de descriptions pour mieux cerner Eidolon. Le récit, bien composé, se scinde en deux : « ici » et « là-bas ». Les divers éléments se recouperont, comme un jeu de piste. La nature de personnes ici-bas s’expliqueront par leur connexion à Eidolon. Des situations se débloqueront au souvenir de scènes vécues, d’objets oubliés, donnant un effet enquête, débrouillardise plaisant. Au final l’histoire est bien pensée, clairement charpentée, sans bout de gras en trop, nullement écrite au fur et à mesure, et donc une expérience enrichissante pour un plus jeune.