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Le Prix de l’oubli

Mario Alberti (Dessinateur, Coloriste), Kurt Busiek (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/06/2004  -  bd
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Le Prix de l’oubli

Mario Alberti a du talent lorsqu’il est aux pinceaux. C’était l’une des évidences qui s’imposait à la lecture de sa première série éditée en France : Morgana avec Luca Enoch. Venu tout droit d’Italie où il a fait ses armes de dessinateur dans la revue L'Intrepido, le voilà de retour de l’autre côté des Alpes avec Redhand, une série mêlant la science-fiction à la Fantasy. A ses côtés on retrouve Kurt Busiek, un auteur de comics vivant aux Etats-Unis. Né en 1960, sa plus grande réussite reste à ce jour la série Astro City.

Il est grand, il est beau, il est fort mais il a tout oublié…

Dans un monde post-apocalyptique, la tribu de Bioka vit en permanence sous la menace d’un peuple esclavagiste. Un jour où les hommes partis à la chasse se retrouvent à leurs tours pourchassés par leurs ennemis, l’un d’eux découvre une étrange caverne. A l’intérieur de gigantesques cercueils contenant des squelettes humains. Seuls parmi les cadavres, un homme semble survivre. Un homme qui en se réveillant détruira la troupe des esclavagistes en quelques coups d’épées. Reste à savoir qui il est. Lui-même l’a totalement oublié. Et malgré ses dons et ses actes, la suspicion fera vite son œuvre funeste dans le village qui l’a accueilli.

Superbe, pour l’instant


Quel album ! Redhand est une des bonnes surprises de l’été. Le graphisme d’Alberti est souvent superbe dans des tons plutôt rouges. Une couleur sang qui s’harmonise bien avec cet album où la violence est très présente. On y tue à tout va, Redhand mutilant et décapitant ses ennemis avec une facilité déconcertante. Mais le véritable plus de cette histoire c’est la solitude du héros. Malgré sa force et son courage, malgré ses dons et sa gentillesse, son absence de passé intrigue et terrorise certains membres de la tribu. Pire une prophétie le désigne comme un tueur de Dieu. Un vrai sacrilège pour un peuple qui vit dans la foi. Peut-on accueillir comme un frère un homme dont on ne sait rien et qui peut représenter un danger ? La question aura une réponse dramatique. Au final, l’album et le héros sont attachants car les sentiments des personnages y sont exacerbés. Ici, il n’y a pas vraiment de place pour la mièvrie. Redhand est un personnage entier, torturé, en quête d’identité mais plutôt droit dans ses bottes. Si la suite est du même niveau, c’est une excellente série qui s’annonce.

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