- le  

Le retour des morts

Langue d'origine : Autres
Aux éditions : 
Date de parution : 31/05/2012  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Le retour des morts

Né dans la banlieue de Stockholm en 1968, Jonh Avidje Lindqvist s'est rapidement imposé dans le paysage littéraire d'une vingtaine de pays avec Laisse-moi entrer, son premier roman best-seller adapté au cinéma suédois sous le titre de Morse. Réputé pour sa manière unique de revisiter des thèmes fantastiques, l'auteur nous propose avec son deuxième ouvrage le sujet des morts-vivants ; bien loin de l'image usée jusqu'à la moelle du zombie mangeur de chair. 

13 août 2002. Un orage électrique unique par son intensité s'abat sur Stockholm et fait lever les morts. Les vies de David et Eva et de leur fils Magnus, d'Evy et de sa petite-fille Flora, de David et de sa fille Anna mais aussi de tous les habitants de la ville vont être à jamais bouleversées. Les morts sont revenus, mais comment et pourquoi ? De leur résurrection s'en suivra quatre jours bouleversants d'émotion et d'angoisse où l'Homme se confrontera à sa plus grande peur tout autant fascinante : l'Inconnu.
 
Une construction intelligente

Le livre s'ouvre sur une scène typique observée du quotidien, à la fois pathétique et ironique, qui devrait rappeler aussi bien aux lecteurs qu'aux spectateurs Laisse-moi entrer : la nuit, des rues désertes et un ivrogne, cubi de vin sous le bras, qui « fut le seul à assister à la scène » – avec nous, lecteurs. Dès le départ, des ingrédients simples mais efficaces qui nous introduisent dans la mort avec un fait surnaturel sobre, étrangement naturel et captivant.
 
Avec Le Retour des morts, l'auteur a pour but avoué de nous mettre en scène aussi bien dans notre vie individuelle que collective, et c'est avec intelligence qu'il nous confronte à l'inconnu qu'est la vie après la mort. Le fantastique, qui est alors le meilleur et certainement le seul moyen pour ce faire, permet d'établir une intrigue banale à la résolution finale tout aussi évasive, mystérieuse et cependant émouvante. L'intérêt de ce récit ne se situe pas là après tout, mais dans la découverte de la mort et dans la façon qu'à Lindqvist de nous y guider.
 
La vraisemblance caractérise son écriture. Toutes les générations sont présentes, le quotidien est calqué sur le réel et les structures du pays (hôpital, laboratoire, police, armée, gouvernement et médias) sont également mises à contribution. L'auteur nous immerge dans son récit en employant l'aspect journalistique : nous en suivons la progression pendant trois jours, heure par heure, lieu par lieu, famille par famille, et les  « PIÈCES JOINTES » numérotées (témoignages, articles, entretien, communiqués de presse,...) viennent confirmer les faits, telles des preuves. L'auteur tente de nous persuader de l'impossible avec cette griffe narrative où tout semble plausible, avec succès.

La Mort magnifiée

Le Retour des morts n'est en rien gore, choquant ou effrayant ; il est tout au contraire humain, bouleversant et délicat. Lindqvist nous familiarise avec la mort dans son aspect physiologique et psychologique. L'auteur qui a fourni un travail de recherche et d'enquête nous enseigne autant sur le processus de décomposition que sur l'aspect des cadavres eux-mêmes. Ils nous sont décrits avec véracité et déférence. Nous pénétrons dans l’intimité des personnages ayant perdu un être cher avec pudeur et ne pouvons que nous demander Et si c’était moi ? L’auteur nous trouble, nous émeut et nous conquiert par sa capacité à nous décrire… aussi bien vivant que mort. Au contact des « revivants », les émotions humaines se révèlent et sont exacerbées ; chacun ressentant les émotions de l’autre. Les personnages sont uniques et mémorables ; gérant différemment leur mort et leur peine.

Le Retour des morts est un voyage initiatique mortuaire ; un récit d’amours défunts que l'auteur inscrit dans la lignée des œuvres littéraires qui touchent à l’âme de son lecteur. Lindqvist a su humanisée et magnifiée la Mort comme rarement elle l'a été.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?