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Le Retour du Roi

J.R.R. Tolkien ( Auteur), Francis Ledoux (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/10/2002  -  livre
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Le Retour du Roi

Est-il encore nécessaire que je présente ici J.R.R. Tolkien ? Si vous êtes venus jusqu'à cette page, c'est que vous avez certainement déjà éprouvé son génie littéraire en vous baignant dans les eaux miraculeuses de La Communauté de l'Anneau et des Deux Tours. Que pourrais-je donc trouver à vous dire pour vous convaincre que le meilleur est encore à venir ? Que vous n'avez encore rien lu ? Me croiriez-vous seulement ? Sans doute en tout cas, quand vous aurez refermé ce troisième tome pour la dernière fois regretterez-vous comme tant d'autres que le voyage ait une fin.

Le temps des batailles

Les troupes du traître Saroumane sont défaites et la puissance d'Isengard n'est plus (Les Deux Tours), mais les peuples libres de la Terre du Milieu n'ont guère le temps de goûter leur victoire, car la chute de la tour d'Orthanc n'a fait que précipiter la guerre contre les armées de Sauron. Déjà des feux d'alarme s'allument partout dans le Gondor, et dans les murs de la blanche cité de Minas Tirith, l'heure est désormais au désespoir : malgré la vaillance de ses hommes, le dernier rempart aux forces du Mordor vacille sous les coups de boutoirs des hordes innombrables d'orcs et de leurs alliés.

Les sombres Nazgûls, défaits au gué de Bruinen (La Communauté de l'Anneau), ont repris leur pouvoir et, montés sur des coursiers ailés, ils ont quitté les remparts de Minas Morgul pour franchir l'Anduin et semer la mort jusqu'aux portes du Gondor. Mais par l'entremise de Gandalf, leur assaut est repoussé, mais pour combien de temps ? Car un sombre mal semble déjà s'être insinué jusqu'au cœur de la cité, et Denethor, son intendant, avoir baissé les bras devant l'inéluctable.

C'est sans compter sur la coalition des hommes de tout le continent. C'est sans compter surtout sur le retour dans son royaume de l'héritier d'Isildur, désormais prêt à assumer sa charge et à mener le monde libre au combat derrière sa bannière étoilée. Mais les forces de Sauron sont intarissables, et le seul véritable espoir réside dans la destruction de l'anneau unique, aussi Aragorn/Elessar et les siens doivent-ils faire tout leur possible pour éloigner l'œil de Sauron de la quête de son porteur.

La fin du Troisième Âge

Jamais Frodon et son fidèle Sam n'auront d'ailleurs été si proches de leur destination : le cratère de la Montagne du Destin où l'Anneau doit être jeté. Pourtant, jamais le volcan n'aura semblé si difficile à atteindre. Le poids maléfique de l'anneau est de plus en plus grand pour le valeureux Frodon, car au sein même du Mordor, l'influence de Sauron sur sa volonté est implacable. Et comment échapper aux troupes d'orcs en maraude dans toute la pleine sombre qui les sépare encore de leur objectif ? Et puis cette silhouette qui les poursuit toujours ; se pourrait-il que l'horrible Gollum soit encore sur leurs talons ? L'odieuse créature leur a déjà joué bien des tours, mais Gandalf lui-même, au cœur des sombres cavernes de la Moria, n'avait-il pas prédit qu'il jouerait encore un rôle dans le destin de l'anneau (La Communauté de l'Anneau) ?

Un final de toute beauté

Tolkien est un grand écrivain, certes, mais il est aussi (surtout ?) un conteur. On s'en rend parfaitement compte à la lecture de Bilbo le Hobbit, mais la trame épique du Seigneur des Anneaux ne permet pas à ce talent de s'épanouir pleinement. Pourtant, dans le troisième et dernier tome de cette saga, il renoue avec cette tournure du récit et ce rythme si singuliers qui donnent au final du Retour du Roi le charme unique du mariage de l'héroïsme et de la rondeur d'un récit de veillée au coin du feu. Alors que l'épopée atteint son paroxysme dans la résistance acharnée du Gondor et des ses alliés, Tolkien se ménage un espace véritable pour achever son conte après le retour de la paix. La fin du Seigneur des Anneaux est donc symétriquement opposée à un finish hollywoodien, et le véritable bonheur dans la lecture de ce dernier volet réside avant tout dans ce que le monde de la Terre du Milieu survit à son apocalypse. La réalité de ce monde ne s'étiole pas dans son apothéose guerrière, bien au contraire, elle reprend son souffle, son cours tranquille avant de laisser filer les elfes vers leur dernier horizon.
La magie existe ; Tolkien me l'a montré.

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