Aleksei Pekhov est russe. Auteur de plusieurs livres de fantasy, c’est un véritable phénomène en Russie, où il est régulièrement en tête des ventes des best-sellers. Le Rôdeur d’ombre a immédiatement séduit les plus grands éditeurs de fantasy anglo-saxons. Celui-ci est traduit pour la première en français aux éditions Pygmalion par Andrew Bromfield et Jean-Pierre Pugi. C'est le premier tome d'une trilogie qui commence.
Le réveil de l’Innommable
Après des années de paix et de calme le royaume des Terres Désolées va connaître son plus grand péril. En effet une armée gigantesque faite des monstres les plus dangereux de ce monde se rassemble. Ogres et géants par milliers s’unissent au côté de créatures des plus maléfiques sous une seule bannière : celle de l’Innommable !
Il revient d’un long sommeil pour détruire et massacrer tout sur son passage. Bientôt il sera aux portes de la belle cité de d’Avendoom. Seul un certain Harold l’Ombre pourrait peut-être l’arrêter.
Sur les ordres du Roi Stalkon, il va devoir retrouver la Corne d’Arc-en-Ciel, artefact magique d’un grand pouvoir. Aidé de la belle Miralissa, princesse Elfe, ainsi que de Dix cœurs sauvages, les plus valeureux combattants que le monde de Siala a portés, Harold va devoir retrouver au plus vite cet objet qui semble être assez puissant pour faire obstacle à la sombre et monstrueuse armée de l’Innommable.
C’est une course contre la montre qui s'engage, où le Maître voleur va devoir faire appel à toutes ses forces et aller au-delà de ses limites pour faire triompher le bien. Car s’il échoue, l’humanité pourrait bien vivre ses dernières heures…
Une fantasy venue du froid des plus classiques
Ce premier tome du Rôdeur de l’Ombre annonce une trilogie de fantasy des plus classiques. En effet à la lecture de sa quatrième couverture on le comprend assez vite. Des elfes, des humains, des géants et autres ogres vont s’entredéchirer pour la survie du mal ou du bien. Une fois encore le côté manichéen de ce style de littérature fait mouche. Un grand méchant au doux nom d’Innommable veut asseoir son pouvoir et détruire le monde. Et c’est un groupe de gentils aventuriers avec à leur tête un chef charismatique qui va tout faire pour l’arrêter. Mais même s’il ne s’agit pas d’une thématique originale, ce roman n’est pas sans intérêt, car la fantasy quand elle est bien écrite, c'est un beau voyage dans les rêves.
Aleksei Pekhov propose un monde bien construit avec beaucoup de références connues, les relations entre les races par exemple. On retrouve des parallèles avec Le Seigneur des Anneaux, les nains et les gnomes ont remplacé les elfes et les nains. Mais l’auteur se laisse aller régulièrement à des envolées lyriques dans les descriptions de son bestiaire, ce qui apporte une jolie touche évocatrice pour le lecteur. C’est dans ces moments-là que Pekhov est au mieux de sa forme, même si parfois cela peut donner quelques longueurs. La magie omniprésente est déclinante mais reste elle aussi très classique dans son utilisation.
Quant aux personnages seul Harold, qui est le vrai fil conducteur, sort du lot de ce roman qui reste très conventionnel. Le bouffon du roi est quant à lui truculent et plein de surprises comme le sont les fous.... Par contre l’intrigue sur fond de quête initiatique et de recherche de la Corne d’Arc-en-Ciel n’apporte pas vraiment d’originalité, mais est-ce vraiment le but recherché ?
En fin de compte l’auteur nous propose une belle histoire pleine d’aventures épiques sur fond de guerres et de batailles effrénées, de créatures machiavéliques et de héros aux grands cœurs, pour une lecture agréable sur le sable chaud des vacances. A déguster pour les amateurs du genre, qui devraient trouver avec cette nouvelle trilogie un bon moyen de s’évader en attendant la suite …