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Le Roi des fauves

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 21/05/2015  -  livre
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Le Roi des fauves

De région parisienne, Aurélie Wellenstein consacre son temps libre à l’écriture et à un grand chien blanc. Auteure d’une trentaine de nouvelles dont l’ambiance jongle entre le très sombre et le loufoque et après deux œuvres axées sur les chevaux, Le cheval et l’ombre réédité chez Voy’El, et Chevaux de foudre aux éditions Magnard, elle nous plonge avec Le Roi des fauves (éditions Scrinéo) dans un univers fantastique nordique, sombre et singulier.

Le braconnage est sévèrement puni

En voulant améliorer leur quotidien de misère et de faim perpétuelle, trois amis, Ivar, Kaya et Oswald, décident de braver l’interdit et d’aller braconner sur les terres d’un jarl afin de rapporter un peu de gibier à leurs familles. Par un manque de chance, la loi finit par les rattraper et ils se retrouvent arrêtés, jugés et condamnés à un sort pire que la mort. Envoyés dans un royaume étrange et coupé du monde, ils se voient forcés d’absorber un parasite qui va les transformer en Bersekirs, des hommes-bêtes enragés qui sont privés de volonté propre et destinés à la guerre. Une voix dans leurs têtes les pousse à chercher le légendaire roi des fauves qui serait en mesure d’enrayer leur terrible métamorphose en monstres. Ils ont sept jours avant que tout soit trop tard mais l’espoir existe-t-il vraiment ou ce roi ne serait qu’une chimère ?  

Survivre, mais sous quelle forme ?

Une course contre la montre s’engage alors où les amis d’hier devront rester soudés pour lutter contre leur environnement et surtout contre eux-mêmes. Le roman exploite à merveille cette dualité homme-animal qui se dessine chez chaque protagoniste, luttant constamment contre le changement de comportement qui s’installe petit à petit en eux. L’atmosphère lourde et oppressante qui les enveloppe s’en ressent et contribue à l’immersion du lecteur, le tenant en haleine pour connaître le devenir de chaque personnage dont la priorité est simplement de survivre tout en restant humain. En effet, ils ne seront pas épargnés par les événements et seront confrontés à des choix cornéliens qui mettront à mal leurs convictions.

L’univers proposé au fil de la lecture s’avère passionnant et efficace. Le monde cruel où la famine règne et le froid est mordant, où les plus forts font la loi et la survie est un véritable combat, n’est pas à mettre entre toutes les mains bien qu’il soit accrochant. La description des lieux visités, la magie utilisée via ces parasites dont on ne sait pratiquement rien renforcent l’immersion du lecteur et amène de nombreuses questions. La représentation des Bersekirs, êtres dénués de volonté propre mais capables de rentrer dans une rage folle incontrôlable, ajoute une dimension épique aux combats brutaux mais réalistes. Autant de scènes d’action alternées de tensions entre les personnages qui mettent en place un rythme soutenu sans temps mort bien qu’efficace. Le style d’écriture est travaillé, soigné et fluide accompagnant un récit construit, riche à la fois passionnant et complexe. Tout pour le plaisir du lecteur !

Une dualité homme-animal

Sans détour, ce nouveau roman d’Aurélie Wellenstein est un plaisir à lire d’un début à la fin. Entraînant et captivant, ce récit original sur les Bersekirs empreint de mythologie nordique se révèle solide et accroche rapidement le lecteur. On pourrait regretter qu’il soit trop court tellement il est bien écrit, la plume de l’auteur s’y prêtant avec brio. Enfin une mention spéciale pour la couverture sublimée réalisée par Aurélien Police illustrant parfaitement cette dualité entre l’homme et l’animal représentée au cœur du récit. Une image animée d'un très beau mouvement, d'une force rare et qui motive l'imagination du lecteur.

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