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Le Roi des Ronces

Yuji Iwahara (Scénariste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/06/2006  -  bd
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Le Roi des Ronces

Yuji Iwahara, mangaka d’origine japonaise spécialisé dans les Seinen (manga pour adulte), a déjà publié de nombreuses séries dans son pays d’origine, comme : Chikyū Misaki ou Gakuen Sōsei: Nekoten!. Mais c’est seulement avec l’adaptation en bande-dessinée de Koudelka, un survival-horror sorti sur la première Playstation en 2000, qu’Iwahara se fera connaître hors des frontières du Japon. Le Roi des Ronces est son premier manga publié en France. Dix tomes sont à paraître, contre six volumes à l’origine au Japon. Et, grande fierté de l’éditeur, le manga a été colorisé par un studio français, une première depuis Akira il y a plus de quinze ans.

Désherbage

Le virus Medusa, dont le principal symptôme est la calcification des corps, fait des ravages dans le monde entier. Au Japon, 160 veinards atteints de la maladie se voient offrir la chance d’être cryogénisés dans l’attente de la découverte d’un remède. Malheureusement, au moment de réveil, foin de guérison miraculeuse et, à la place des jolies infirmières qui les ont endormis, des monstres voraces aux allures de dinosaures qui dévorent la majorité des rescapés. Combien de temps s’est écoulé depuis le début de leur sommeil ? Où sont passés les médecins censé les accueillir ? Autant de questions à l’importance toute relative lorsqu’il s’agit de survivre, affaibli par une maladie qui les ronge de l’intérieur et poursuivi par des dinosaures affamés, dans un monde post-apocalyptique envahi par les ronces.

Mignonne, allons voir si la ronce…

Difficile de juger de l’intérêt de cette nouvelle série sur un premier tome qui, lui-même, ne correspond qu’à une partie du premier tome japonais. On passe plus de temps, dans ce premier opus, à fuir devant des monstres en sautant sur des plateformes qui s’écroulent qu’à tailler le bout de gras. Les personnages ne sont ainsi que grossièrement esquissés : l’aventurier ténébreux, le vieux égoïste, l’intello peureux avec des lunettes, le noir, la jeune fille mystérieuse, et quelques enfants à sauver régulièrement d’une mort atroce. Le monde post-apocalyptique dépeint par Iwahara, assez éloigné des standards du manga, évoque plutôt un décor hollywoodien, à mi-chemin entre Lost et Jurassic Park.

Niveau graphisme, une surprise : c’est en couleurs ! L’éditeur a pu en effet obtenir de l’éditeur japonais l’autorisation de faire colorer le manga par un studio français. C’est dans l’ensemble une réussite, même si l’on s’étonner les choix de couleurs de certains monstres devenus orange ou violet. Ce détail, combiné à un style de dessin à mi-chemin entre le manga et le comics, permettra au Roi des Ronces d’intéresser les occidentaux les plus allergiques à la bande-dessinée japonaise. Il leur faudra tout de même prendre la peine de lire le manga de droite à gauche, comme cela se fait au pays du soleil levant.

Le Roi des Ronces pourrait être une excellente introduction au genre pour un néophyte. Pourtant, il lui manque quelque chose qui pousserait le lecteur à attendre la suite avec impatience. Peut-être est-ce dû au choix de l’auteur d’insister, dans cette introduction sur l’action plutôt que sur l’histoire, au point d’en faire un tome peu intriguant. Ou peut-être est-ce dû au découpage de l’éditeur français, trahissant celui de l’auteur, qui casse le rythme original du manga. Réponse dans le second tome, à paraître à la fin du mois.

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