Thomas Geha est un auteur breton. Ancien libraire, il écrit depuis quelques années maintenant, des nouvelles, et des romans. Après son diptyque fantastique que nous présentons, Le Sabre de Sang, son dernier roman, Cent Visages, vient de paraître.
Deux esclaves.
Tiric Sherna est un shao. Il a survécu à la guerre, non pas parce qu’il l’a gagnée, mais parce qu’il a été « chanceux ». Il est alors fait esclave par les Qivhiens, un peuple reptile qui vient de massacrer les shaos. Pour survivre, il devra se battre dans l’arène, baisser la tête devant sa maîtresse, et résister à ses blessures.
S’il en est là, c’est parce que la force de la vengeance est plus importante que la force de l’abandon.
Accompagné de son ami Kardelj Abaskar, il affrontera des conditions de vie terribles, des combats vitaux, la faim, la soif, la détresse…
Un diptyque réussi.
C’est un très bon diptyque que nous sert Thomas Geha. Il peut paraître difficile d’emmener le lecteur dans un monde fantastique où, faune et flore, lieux géographiques et peuples, sont totalement inventés, sans pour cela aligner des pages et des pages de descriptions. Et pourtant, c’est avec un beau tour de force que Thomas Geha y arrive : il y a juste ce qu’il faut de descriptions pour se plonger dans cet univers nouveau et travaillé, sans que cela entrecoupe trop l’histoire et l’action.
Le rythme est intense, soutenu, et maintenu jusqu’à la dernière page du second tome. Que c’est plaisant ! Pas moyen lâcher les livres une fois débuté.
Dans le premier tome, nous suivons les aventures de Tiric Sherna dont il est le narrateur ; dans le second tome, changement de ton et de vision : nous suivons les aventures de son compagnon, Kardelj Abaskar. Une bonne idée pour une vraie complémentarité de style.
L’ensemble est très cohérent, agréable, fini, et se laisse lire particulièrement vite.
Notons la magnifique couverture de Bastien Lecouffe-Deharme !