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Le Sang et l'Or

Anne Rice ( Auteur), Eric Scala (Illustrateur de couverture), Michelle Charrier (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 28/02/2005  -  livre
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Le Sang et l'Or

Anne Rice naît en 1941 à la nouvelle Orléans. Sa vie sera marquée par deux malheurs, sa mère meurt alors qu’elle n’a que 15 ans et plus tard sa fille Michelle sera emportée avant ses six ans par une leucémie. Un an après, en 1973, elle écrit Entretien avec un vampire en cinq semaines mais l’ouvrage ne sera publié qu’en 1976. Le succès d’Entretien avec un vampire puis de Lestat, le Vampire l’encourage dans son métier d’écrivain. Elle écrit sous son propre nom mais également sous les pseudonymes d’Anne Rampling et A.N. Roquelaure. En plus de ses Chroniques des Vampires et de ses Nouveaux Contes des Vampires, qui sont ses œuvres les plus connues, grâce notamment à l’adaptation en film de deux de ses récits, Entretien avec un Vampire et La Reine des Damnés elle a écrit La Saga des Sorcières, Les Infortunes de la Belle au Bois dormant et divers romans tels que Le Violon ou La Voix des Anges.

Un long monologue que l’on suit avec passion

Thorne se réveille après avoir passé des centaines d’années dans une antre de glace. Marius le prend sous son aile et se livre à lui. Ce vampire vieux de plusieurs millénaires et gardien ancestral de « Ceux Qu’il Faut Garder » lui raconte sa vie dans un long monologue.
Marius de Romanus est né sous l’Antiquité romaine, transformé contre son gré en vampire après avoir été offert en offrande à un dieu des bosquets gaulois, il maudit Mael, l’homme responsable de son enlèvement, bientôt lui aussi transformé par le Sang et qu’il ne cessera de croiser tout au long de sa longue vie. Esthète et peintre, il nous entraîne dans les beautés de la plus splendide des villes, la Rome impériale, avant de nous faire découvrir les magnificences de Constantinople, de Florence ou de Venise. Le créateur d’Amadeo, qui deviendra Armand, et de Lestat, livre l’histoire de ses amours contrariées, du plus fidèle avec la sculpturale Pandora, au plus tragique avec Amadeo, en passant par le plus platonique avec Botticelli. La vie de Marius c’est également le combat contre les satanistes, des vampires qui pensent avoir été créés par Dieu et qui répandent la mort. Une croyance et des actes inconcevables pour ce vampire d’origine romaine.

Un récit rouge et or plein de magnificence

Marius est un vampire que les habitué des romans d’Anne Rice ont pu croiser souvent. Il est l’une des plus anciennes créatures et l’une des plus solitaires. Devenu vampire sans l’avoir choisi, forcé à se nourrir de sang, il devient néanmoins le gardien de « Ceux Qu’il Faut Garder » et prend alors la charge la plus lourde qui puisse être réservée à un immortel. Un fardeau qu’il partageait il y a bien longtemps avec Pandora. Son caractère emporté aura raison de la patience de la belle et il ne cessera de la regretter. Les siècles passent sans qu’à un instant, même lorsque d’autres amours naissent dans son cœur, il ne l’oublie, les regrets éternels sont bien plus qu’une image pour lui. Pourtant, il est avant tout l’un des vampires les plus sereins face à son obligation de se nourrir, aimant la compagnie des mortels et aimant s’entourer de gens d’esprit, il ne tue que les êtres malfaisants, ce qui le débarrasse de tout remord. Raffiné et esthète, il fuit la compagnie des autres immortels et notamment des satanistes, des êtres lâches et butés. Lui-même artiste et peintre de talent, il s’éprend follement de Botticelli et de ses toiles.

Anne Rice avec ce roman rend hommage à la peinture et tout particulièrement à Botticelli dont Marius s’éprend follement. Elle laisse libre court à une plume trempée dans l’or pour parer ses pages de faste et de merveilles. Elle évoque les périodes les plus intéressantes pour elle, la Rome antique, la Florence de la Renaissance et la riche Venise. Avec un vrai talent de conteuse et fuyant tout manichéisme, elle pare ses vampires de défauts incroyablement humains, à commencer par la rancune et la nostalgie. Le Sang et l’Or est tout entier une ode à l’amour, à la passion qui dévore Marius comme Thorne, au ressassement sans fin. C’est un chant d’éternelle nostalgie entrecoupé çà et là par un retour au présent, mais peut-on vivre pleinement le présent lorsque l’on est un être de plusieurs millénaires ?

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