Après le succès de Fleurs de Dragon  en grand format et parallèlement à la sortie en poche de ce thriller historique, Jérôme Noirez sort chez Gulf Stream la suite des aventures de  Ryôsaku et ses assistants.

L’ombre

A la fin de Fleurs de Dragon était lâché le nom du mystérieux Shôgun de l'Ombre. De retour dans la torpeur estivale de Kyoto, Ryôsaku et ses trois adjoints en entendent de nouveau parler. L’ombre que l’on accuse d’avoir profané un cimetière, l’ombre dans le texte d’un tanka inachevé. Une ombre  meurtrière que l’on associe de plus en plus facilement avec le surnaturel, ce qui n’est pas pour rassurer les trois jeunes gens.
Kaoru, Keiji et Sozô n’en ont pas fini pour autant avec leurs vieux démons. L’heure de l’affrontement a sonné, Shôgun de l’Ombre ou pas. Les enseignements de Ryôsaku auront-ils suffi à les faire grandir ?

La Ville, le Nô, la Poésie

Alors que Fleurs de dragon permettait au lecteur de découvrir les campagnes japonaises, les armes d’époque et les luttes politiques en cours au XVe siècle, Le Shôgun de l’ombre complète le tableau en décrivant la ville de Kyoto en pleine reconstruction, les croyances qui la traversent et les arts complexes du Nô et de l’écriture poétique. Autre nouveauté par rapport au précédent tome, une histoire d’amour, belle, désespérée, qui flirte sans cesse avec la mort, se développe au cœur de l’intrigue.

Un thriller fantastique

Qui est le Shôgun de l’ombre ? Quel lien peut-il avoir avec un poème trouvé chez l’une de ses victimes ? Pourquoi la Voie du Saké ne mène-t-elle pas à la sagesse ? Quel rapport entre les incidents qui agitent Kyoto et la jolie jeune fille qui observe nos héros ? Voici une partie des questions que l’on se pose, avec les protagonistes du récit.
Une autre question, plus essentielle, qu’on retrouve dans plusieurs des œuvres de Jérôme Noirez est la suivante : Comment résoudre un désir légitime de vengeance?
La réponse ne s’impose pas d’elle-même, mais survient après un parcours difficile, émaillé de manifestations dont on se demande, longtemps après la lecture, s’il s’agit de folie ou de surnaturel.

Plus qu’une suite

Le Shôgun de l’ombre, plus tourmenté que Fleurs de Dragon, apporte au diptyque un peu plus de noirceur. La violence, ici, prend naissance dans un drame social. Noirez dénonce, sans pathos une injustice qu’il constate. Il rend avec maestria la souffrance du poète à l’œuvre inachevée et celle d’un enfant privé de guide. Ce texte est de ceux qui restent en mémoire, comme une expérience vécue. À lire, d’urgence.