Peu de jeux de rôle de création française peuvent se targuer d'avoir un succès comparable à celui de Nephilim. Né il y a plus de 10 ans, il a traversé les crises successives en gagnant en densité et en rondeur. Révélation est en fait le troisième avatar de ce jeu dont l'évolution s'est faite par mue : à chaque nouvelle édition, il nous révèle un peu plus de sa richesse. Le sujet ? Des êtres magiques peuplent notre monde, dans un anonymat qui se voudrait complet. Malheureusement, ces Nephilim immortels ont besoin du corps des humains pour s'incarner, et ils se sont rapidement fait des tas d'ennemis parmi les personnes " éclairés ", regroupéés en factions armées, Templiers et autres Rose-Croix, qui les pourchassent depuis des siècles. Dans ce contexte, leur quête spirituelle millénaire, l'Agartha, semble bien loin de se réaliser. Entre Vampire : la mascarade et Highlander, Nephilim donne aujourd'hui naissance à une série de romans. Veuillez passer en vision-Ka pour lire la suite…
Sur un air d'Hubert Félix Thiéfaine
La vie de Jennifer Martin était beaucoup moins compliquée avant. Etudiante en lettres, elle partageait son quotidien entre ses cours, son petit ami, sa piscine et… son psy. Car Jennifer a eu quelques soucis impliquant de rendre une visite hebdomadaire à un analyste : longtemps elle s'est crue persécutée par une créature intérieure, Lol, menaçant d'abolir sa personnalité pour la remplacer. Mais depuis quelques temps, ses délires schizophrènes s'étaient espacés, au point qu'elle se pensait guérie. Grave erreur ! Ses crises viennent de la reprendre de plus belle, bouleversant son quotidien et mettant en danger son équilibre mental.
Pour ne rien arranger, dans ses moments de lucidité de plus en plus épars, Jennifer a l'impression d'être poursuivie par un sans-abri aux cheveux roux hirsutes, aux mains étranges et au front orné de cornes naissantes qui le font ressembler à un satyre. Maniaque sexuel ou simple paumé ? Difficile de croire que toutes ses rencontres aux quatre coins de Paris soient le fruit du hasard. Jennifer a bien l'intention d'éclaircir la situation. Mais la découverte du corps du clochard assassiné vient contrecarrer ses plans. La jeune fille a maintenant la police sur les talons.
Qu'importe, car Jennifer a désormais fusionné avec Lol. L'ar-kaïm, cet être magique associé aux sept éléments qu'elle est devenue, n'a pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds. Et puis y'a pas à dire, le don de l'immortalité, ça vous aide à appréhender la vie autrement…
Des arguments convaincants
La première chose qui interpelle en lisant Le Syndrome Eurydice est la qualité de la retranscription de la vie d'une étudiante à la Sorbonne. Fabien Clavel a puisé dans son cursus quantité de clichés et de petites piques adressées à tous les protagonistes de ce quotidien qui attirent le sourire et parviennent surtout à récréer un environnement qui semblera certainement familier au public de ce roman. Sur cette démarche qui pourrait semblait limitée, repose la cohérence de l'univers de Nephilim, qui est le nôtre, sans détours fantasmagoriques. Aussi la magie des Nephilim est-elle avant tout cryptique, étrangère aux yeux des humains. De ce point de vue, ce livre est une vraie réussite.
On épargnera donc à Fabien Clavel son style un peu irrégulier, et l'on se concentrera sur les atouts de ce premier roman. Intrigue rondement menée, ambiance très bien rendue, lente montée en puissance font que l'on se croirait véritablement au cœur d'une bonne partie du jeu de rôle (ce qui n'a rien de péjoratif).
Toutefois, ce livre n'est pas destiné aux seuls aficionados des écrans à quatre volets en papier cartonné. Avec un glossaire clair et explicatif, et une mise en scène progressive de toutes les facettes qui créent l'originalité de Nephilim, ce premier opus de la collection Univers a des chances de rallier un public nombreux et nouveau. Gageons que la qualité de ce volume se maintiendra par la suite et attirera réciproquement vers le jeu de rôle homonyme une foule de sceptiques convaincus.
Sur un air d'Hubert Félix Thiéfaine
La vie de Jennifer Martin était beaucoup moins compliquée avant. Etudiante en lettres, elle partageait son quotidien entre ses cours, son petit ami, sa piscine et… son psy. Car Jennifer a eu quelques soucis impliquant de rendre une visite hebdomadaire à un analyste : longtemps elle s'est crue persécutée par une créature intérieure, Lol, menaçant d'abolir sa personnalité pour la remplacer. Mais depuis quelques temps, ses délires schizophrènes s'étaient espacés, au point qu'elle se pensait guérie. Grave erreur ! Ses crises viennent de la reprendre de plus belle, bouleversant son quotidien et mettant en danger son équilibre mental.
Pour ne rien arranger, dans ses moments de lucidité de plus en plus épars, Jennifer a l'impression d'être poursuivie par un sans-abri aux cheveux roux hirsutes, aux mains étranges et au front orné de cornes naissantes qui le font ressembler à un satyre. Maniaque sexuel ou simple paumé ? Difficile de croire que toutes ses rencontres aux quatre coins de Paris soient le fruit du hasard. Jennifer a bien l'intention d'éclaircir la situation. Mais la découverte du corps du clochard assassiné vient contrecarrer ses plans. La jeune fille a maintenant la police sur les talons.
Qu'importe, car Jennifer a désormais fusionné avec Lol. L'ar-kaïm, cet être magique associé aux sept éléments qu'elle est devenue, n'a pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds. Et puis y'a pas à dire, le don de l'immortalité, ça vous aide à appréhender la vie autrement…
Des arguments convaincants
La première chose qui interpelle en lisant Le Syndrome Eurydice est la qualité de la retranscription de la vie d'une étudiante à la Sorbonne. Fabien Clavel a puisé dans son cursus quantité de clichés et de petites piques adressées à tous les protagonistes de ce quotidien qui attirent le sourire et parviennent surtout à récréer un environnement qui semblera certainement familier au public de ce roman. Sur cette démarche qui pourrait semblait limitée, repose la cohérence de l'univers de Nephilim, qui est le nôtre, sans détours fantasmagoriques. Aussi la magie des Nephilim est-elle avant tout cryptique, étrangère aux yeux des humains. De ce point de vue, ce livre est une vraie réussite.
On épargnera donc à Fabien Clavel son style un peu irrégulier, et l'on se concentrera sur les atouts de ce premier roman. Intrigue rondement menée, ambiance très bien rendue, lente montée en puissance font que l'on se croirait véritablement au cœur d'une bonne partie du jeu de rôle (ce qui n'a rien de péjoratif).
Toutefois, ce livre n'est pas destiné aux seuls aficionados des écrans à quatre volets en papier cartonné. Avec un glossaire clair et explicatif, et une mise en scène progressive de toutes les facettes qui créent l'originalité de Nephilim, ce premier opus de la collection Univers a des chances de rallier un public nombreux et nouveau. Gageons que la qualité de ce volume se maintiendra par la suite et attirera réciproquement vers le jeu de rôle homonyme une foule de sceptiques convaincus.