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Le Syndrome Godzilla

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2006  -  jeunesse
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Le Syndrome Godzilla

Il n’est pas un pan d’imaginaire qui résiste à Fabrice Colin. Cet auteur est sans nul doute le plus prolifique et le plus reconnu de la jeune génération qui a fait ses premières armes dans le jeu de rôle. Retrouver son âme d’enfant est un don partagé par de nombreux auteurs et un cadeau régulièrement offert aux lecteurs mais traiter avec justesse de  cette période trouble, complexe qu’est l’adolescence est une aventure périlleuse dont Fabrice Colin, auteur que n’effraie quasi aucune expérimentation, a su sortir vainqueur. « Pourtant, « il n’y a pas de vainqueur ou de vaincu. Il y a la vie. »

Dans la peau du monstre ou le monstre dans la peau ?


Daniel H. ne parle pas à grand monde. A une interlocutrice qui l’appelle régulièrement en numéro caché. A son père plus rarement, un chercheur accaparé par les organismes marins et accablé par le suicide de sa femme. A Mike, par chat interposé, Mike qui a remporté les enchères sur e-bay autour du costume de Godzilla mais qui réalise alors qu’il essaye d’enfiler la panoplie qu’il l’a usurpée et l’expédie à Daniel.
A Godzilla, l’homme avec un sac sur la tête un soir sur trois ou sur quatre. Ils échangent et se posent des questions et « à chaque fois [se] rapproch[ent] mais de quoi ?

« Une partie de ma jeunesse est en train de mourir, de pourrir en moi et si je ne l’expulse pas maintenant, elle m’emportera avec elle »
Chacun des deux protagonistes se desquament, l’un pathologiquement, l’autre psychologiquement. Les lambeaux de la narration témoignent de ce puzzle de souffrance de ces bouts monstrueux d’identité qu’ils doivent s’arracher pour faire peau neuve, aller de l’avant.

Kindertotenlieder en 3 mouvements

Ces chants pour les enfants défunts ouvrent et closent ce fulgurant roman. Ils retentissent aussi lorsque le drôle de duo traverse le train fantôme. Le syndrome Godzilla est une BO magistrale, avec des variations sur des détails et des grands pans lyriques. La solitude, l’oubli ces thèmes difficiles à supporter composent une grande part de cette assourdissante symphonie qu’on aimerait confondre avec un silence.  Si « Godzilla est l’épine sanglante dans le pied du vingtième siècle », le syndrome Godzilla est l’arête tranchante qui se coince dans la gorge du lecteur l’empêche de déglutir et révèle sans artifice sa nature de dinosaure évolué sa monstruosité.

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