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Le talent assassiné

Francis Valery ( Auteur), Benjamin Carré (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/10/2002  -  livre
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Le talent assassiné

Staring :
L'auteur : Francis Valéry.
Plusieurs romans pour la jeunesse dont trois aux éditions Degliame, La cité entre les mondes couronné du prix Julia Verlanger, rédacteur en chef de la défunte revue CyberDreams, essayiste pour Folio SF avec Passeport pour les étoiles.
Dans ce roman, il est : Francis Valéry, Jean-Hubert de la Thibaudière dit JH et bien d'autres pseudonymes…

Co-staring :
Le directeur de collection : Gilles Dumay
La collection Lunes d'encre dirigée par Gilles Dumay nous avait habitué à publier des œuvres aux frontières de la SF, mais Le talent assassiné est en marge de la littérature tout court.
Dans ce roman Gilles Dumay est Gilles Dumaysberg, directeur de collection des éditions Steele & Rubinstein sise à Babylone-sur-Seine dans un univers parallèle…

Ce roman/pamphlet/autobiographie de Francis Valéry débute par une mise en abîme qui pourrait de prime abord sembler classique. En effet, Francis Valéry doit se rendre aux éditions Denoël afin de parler de son prochain projet avec son éditeur : Gilles Dumay. Sur le chemin, une importante déflagration fauche l'auteur et là c'est le trou noir.

" Sautez dans l'urinoir pour y chercher de l'or.
Je suis vivant et vous êtes morts. " *


Jean-Hubert de la Thibaudière dit JH prend le relais dans une sorte d'univers parallèle (et peut-être onirique) ou Paris devient Babylone-sur-Seine, Gallimard devient Steele & Rubinstein et Gilles Dumay devient Gilles Dumaysberg. JH est un auteur pour la jeunesse dont les ventes sont en pleine perte de vitesse. L'ultimatum tombe comme un couperet : l'auteur doit donner dans le déclinable sous peine de se faire dégager des linéaires des librairies.

" Plongez dans la baignoire pour voir d'où vient le vent.
Vous êtes tous morts, je suis vivant. " *

S'enchaînent alors des rencontres bizarres qui prétendent que JH ne serait qu'un pseudonyme d'un véritable auteur qui aurait acquit une certaine substance suite à un accident. Sur ces entrefaites, Gilles Dumaysberg est assassiné…

Un roman pour initié ?

Si certains romans nécessitent de la part du lecteur une bonne culture afin de comprendre toutes les allusions, tous les clins d'œils, pour celui-ci, il lui faudra une solide connaissance du milieu de l'édition SF.

Pour Gilles Dumay(sberg), Francis Valéry oscille entre taillage de costard et taillage de pipe, lui renvoyant sans cesse l'image qu'il souhaite donner de lui. Il le présente comme Gilles Rocco Dumay, bête de sexe et mercenaire de l'édition… L'accumulation de coups de griffes qui ressemblent parfois à s'y méprendre avec des règlements de comptes font passer l'intérêt principal du roman - à savoir la mise en abîme, le concept d'Alter Ego et la prouesse narrative - au second plan et c'est dommage.

Entre les coups de gueules…

Tout le monde en prend pour son grade : les commerciaux, les journalistes, les chaudasses, les maisons de prod, les éditeurs, etc. (liste non exhaustive car beaucoup trop longue). Un tel torrent de bile même s'il est mérité peut mettre le lecteur dans une situation de rejet.
Volontairement provocateur et trash, Le talent assassiné ne peut laisser personne indifférent mais une chose est sûre, c'est qu'il frappe là où ça fait mal.

… et les coups de griffes…

Une question reste en suspends : ce roman peut-il intéresser le lecteur lambda qui ne connaît pas le monde de l'édition ? Question qui d'ailleurs en soulève immédiatement une autre : Le talent assassiné a-t-il été écrit pour le lecteur lambda ? (Pour l'instant sans réponse, le site est ouvert à tout éclaircissement venant de l'auteur ou de l'éditeur.)

… une œuvre très bien maîtrisée

Pour conclure, ce livre aurait été franchement désagréable s'il s'était contenté de faire dans le subversif, la dénonce provo et l'enfonçage de portes ouvertes. Heureusement, Francis Valéry rehausse le niveau en traitant différents niveaux de réalité avec une maîtrise de la narration qui n'est pas sans évoquer les univers maniaco-dépressifs d'un certain Philip K. DICK.

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