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Le Théâtre du vent

Eric Corbeyran (Scénariste), Amélie Sarn (Scénariste), Nauriel (Dessinateur), Simon Champelovier (Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/2006  -  bd
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Le Théâtre du vent

Eric Corbeyran est un scénariste prolifique, avec plus 80 albums réalisés. On lui doit en particulier Le Chant des Stryges et Imago Mundi. Touche-à-tout, il est chez lui dans tous les genres de scénarios. Amélie Sarn est plutôt spécialisée dans les albums jeunesse. Elle a de nombreux ouvrages à son actif. Elle a par ailleurs traduit plusieurs albums, dont la série Ravenscliff, et elle écrit aussi sous le nom d’Amélie Cantin. Nauriel débute dans la bande dessinée avec la série Nanami. Elle a travaillé à quelques fanzines auparavant.

Une jeune fille tellement ordinaire...

Nanami est une fille comme toutes les autres. Sa vie n’est pas simple, entre les Black Roses, un groupe de jeunes de mauvaise réputation, ses mauvaises notes et ses parents qui la menacent de l’envoyer en pension. Peu intéressée par l’école, elle est rêveuse et souvent perdue dans ses pensées. Son amie Cloé, plus mûre et appliquée, ramène Nanami sur terre chaque fois que c’est nécessaire.
La découverte d’un très vieux livre oublié dans le collège va la plonger dans une aventure étrange. Des dragons sortent des pages du grimoire, tourbillonnant et ravageant sa chambre. Lorsqu’elle rapporte, malgré l’avis de Cloé, le livre à son propriétaire, un mystérieux directeur de théâtre aveugle, elle découvre que les membres de la troupe du Théâtre du Vent sont en fait les Black Roses. Sans raison, l’homme lui propose de prendre un rôle dans sa pièce. Elle accepte, un peu inquiète. A sa grande surprise, lorsque les acteurs se mettent à jouer, il leur semble être projetés dans l’univers de la pièce, le monde réel disparaissant autour d’eux.

Un style métissé et épuré


Nauriel dessine là son premier album, mais elle assure un graphisme original, mêlant avec beaucoup de bonheur certains aspects venus des mangas avec un trait plus européen. Du Japon, elle prend les codes de représentation des visages et des expressions, ainsi que le jeu de caméra de ses cases (plongées, gros plans, contre-plongée, panoramique, action décomposée). Privilégiant l’action et les personnages principaux, elle laisse par moment le fond de ses cases dépouillé, parfois blanc ou simplement esquissé. A d’autres moments, selon les besoins du scénario, les graphismes prennent un dessin plus classique avec des fonds détaillés et fournis.
Simon Champelovier y ajoute des couleurs claires et fraîches sans être soutenues, qui adoucissent le trait souligné de Nauriel.

Un album lent et prenant

Le scénario est conçu pour toucher particulièrement les jeunes adolescentes. Les auteurs prennent le temps de poser le décor du drame, de montrer la vie des héroïnes avant de, peu à peu, y distiller les graines du doute et les premiers éléments de fantastiques jusqu’au crescendo final. Les personnages y prennent de l’ampleur, de la profondeur. Nous accompagnons Nanami dans son errance de jeune fille larguée par une école qui n’est pas à son écoute, puis tentée par cette chance de vivre autre chose que ce quotidien dans lequel elle ne trouve pas sa place. L’album se termine dramatiquement, poussant le lecteur vers la prochaine suite.
Dans la grande mouvance du fantastique pour ados lancé par Harry Potter et l’Ile du Crâne, repris et décliné sous des myriades de formes diverses, cet album ajoute fraîcheur et légèreté. Epais (88 pages), bien dessiné et bien conçu, avec quelques croquis en postface, c’est un très bon début pour cette série

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