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Le tourneur de page : Passage en Outre-Monde

Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 01/11/2011  -  jeunesse
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Le tourneur de page : Passage en Outre-Monde

Après la déferlante Hunger Games, force est de constater que la mode est au dystopies ! Et quand les éditeurs nous noient sous les nouveautés, il est fort agréable d’en voir une sortir du lot. C’est le cas du premier tome du Tourneur de page, et le plaisir est encore plus grand quand on sait qu’il vient d’une petite maison d’édition !
 
Sous le diktat du bonheur pour tous, la dictature guette….
 
Bienvenue dans la Bulhavre, où vous serez obligatoirement heureux, enfin, si vous respectez ses 10 000 règles… La société créée par Muriel Zürcher ne laisse pas vraiment la place aux notions de liberté et d’individualité. Les habitants vivent dans une bulle et leur vie est parfaitement réglée, dans les moindres détails : par exemple, un couple doit avoir deux enfants, pas plus, pas moins. Ils doivent évidemment respecter un couvre-feu et portent une « misphère » greffée à leur nombril, permettant de contrôler leurs émotions et souvenirs, et de les reprogrammer, si besoin est. Cette société possède son gourou, le mystérieux « Tourneur de Page », aidé sur le terrain par des « tourneurs ». Un matin, le jeune Alkan va être l’élément perturbateur en commençant par s’échapper de sa maison – « avant que ne sonne 213 » – pour tester un bolide qu’il a construit. C’est là qu’il va faire la connaissance d’une vieille dame bizarre, Liriana… A partir de ce moment, les péripéties vont s’enchaîner et le lecteur sera curieux de connaître la suite.
 
Qualité littéraire et valeurs humaines
 
En plus de cet univers parfaitement dépeint, Muriel Zürcher a le don de faire durer le suspense. Elle nous renseigne par petites touches sur ce qu’il s’est passé pour que les hommes en viennent à vivre dans une bulle. Il y a bien eu une sorte d’apocalypse, causée par la négligence de l’homme et l’épuisement des ressources de la Terre. L’autre point d’interrogation, c’est le chef suprême de cette société, le « Tourneur de Page ». L’auteur vous réserve une révélation de taille le concernant… Ainsi, on ne peut s’empêcher de tourner les pages, pour savoir ce qui va se passer !
Cerise sur le gâteau, l’écriture est vive et le livre découpé en courts chapitres, ce qui correspond parfaitement au rythme soutenu des aventures de nos personnages. Il n’y a pas que le point de vue d’Alkan, mais aussi celui de son jeune frère, Tahar - qui passe son temps à dessiner alors qu’il est interdit de représenter la vie sous la Bulhavre – et de jeunes « résistants » que nos deux héros rencontreront dans un village souterrain échappant au contrôle de la Bulhavre. Autant vous prévenir que vous risquez de trembler pour les protagonistes. Les « méchants » de la Bulhavre sont cruels et ne vont pas les épargner… Mention spéciale à la charismatique Iriulnik, une femme tourneur-en-chef hystérique qui se réjouit uniquement lorsqu’il est question de faire du mal…
Ce récit de qualité comporte également une grande part philosophique qui risque de faire réfléchir le jeune lecteur sur la bêtise de l’homme - qui a provoqué « la grande extinction » - sa cruauté, et son refus de la différence, puisque sous la Bulhavre, les différentes ethnies ne se mélangent que rarement et tout le monde doit suivre le même modèle de vie. Heureusement, Alkan et ses compagnons font preuve de courage et s’entraident sans cesse, n’ayant pas peur de se mettre en danger pour sauver leurs proches.
 
De bien belles aventures, qui se terminent sur une fin ouverte. Ça tombe bien, le tome 2 vient de paraître !
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