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Les Armes du Méta-Baron

Alejandro Jodorowsky (Scénariste), Zoran Janjetov (Dessinateur), Travis Charest (Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/2008  -  bd
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Les Armes du Méta-Baron

On ne présente plus Alejandro Jodorowsky, ce maître du scénario de bande dessinée. On doit à ce Chilien de près de quatre-vingts ans des séries cultes comme L'Incal, Les Technopères, Alef-Thau et, bien entendu, La Caste des Méta-Barons.

Zoran Janjetov, né en 1961 en Yougoslavie, a étudié aux Beaux-Arts de Novi Sad. Avant de participer au projet Les Armes du Méta-Baron, il a travaillé, déjà avec Jodorowsky, sur les séries Avant l'Incal et Les Technopères.

Avec un prénom comme le sien (Travis), Charest sent l'Outre-Atlantique. Et pour cause, puisqu'il est Canadien. Dessinateur de comics, il a participé à la série WildC.A.T.S.

Voilà le trio international qui nous propose Les Armes du Méta-Baron, un one-shot qui reprend le personnage apparu dans L'Incal et La Caste des Méta-Barons, à savoir Sans-Nom, le dernier des Méta-Barons.

Le Méta-Baron à la recherche d'armes ultimes

Les huit univers sont menacés par les Hulzgémeaux, de redoutables vampires mentaux. Le Méta-Baron, qu'on croyait le plus puissant guerrier que les univers aient jamais connu, ne sera pas de taille à les vaincre sans les armes ultimes qui feront de lui un combattant invincible.
Guidé par les intra-dormeurs, Sans-Nom devra combattre de terribles ennemis, réels ou imaginaires, pour s'accaparer les artefacts tant convoités...

Sans-Nom est de retour, pour le meilleur et pour le pire

Les Armes du Méta-Baron a la particularité d'être un album de bande dessinée sur lequel deux artistes sont intervenus. Le premier, Janjetov, possède un style relativement classique, un poil naïf, et met en couleur ses cases de manière simple mais efficace, sans fioriture. Avec le second, Charest, nous entrons dans le dessin moderne, assisté par ordinateur. Les personnages sont réussis, les visages parfaits, les décors de toute beauté. Les cases perdent parfois leur rectangularité, ou bien les personnages sortent des cadres donnant une vie intense aux planches. Les couleurs sont superbes, avec des jeux d'ombres et de lumières saisissantes.

On aura compris que Les Armes du Méta-Baron possède des planches de qualité variée. Personnellement, je trouve le travail de Charest mille fois meilleur que celui de Janjetov, mais leurs styles sont si différents qu'on se demande si on peut vraiment les comparer. C'est un choix artistique intéressant que d'enrôler deux dessinateurs si opposés sur un même projet. Toutefois, le résultat final pour le lecteur est l'impression d'avoir une moitié de BD superbe et l'autre très moyenne.

Cela dit, les planches sont habilement réparties entre Charest et Janjetov. L'histoire commence vers le milieu de la quête du Méta-Baron. Le dessinateur canadien s'occupe alors d'illustrer la première partie de cette dernière, dont Sans-Nom récupère les souvenirs après avoir perdu la mémoire. L'artiste yougoslave se charge pour sa part de la fin de l'aventure.

Si artistiquement Les Armes du Méta-Baron est plutôt une réussite, cette bande dessinée souffre malheureusement d'un scénario affligeant. La quête d'armes ultimes par Sans-Nom est un thème bateau, qui permet à Jodorowsky de livrer un scénario sans trop se creuser la cervelle. Nous suivons donc le Méta-Baron d'un bout à l'autre des huit univers à la recherche d'armes qu'il doit soustraire à des créatures plus affreuses et dangereuses les unes que les autres. Notons au passage le combat tout à fait ridicule que le héros mène contre les défenses protégeant l'œil transpinéal.

Une BD inutile ?

Il est évident que Les Armes du Méta-Baron est destiné à un public averti, aux fans de l'univers de La Caste des Méta-Barons. Ces derniers retrouveront avec plaisir la version par Charest du combat entre Sans-Nom et Aghora, en adéquation avec celle de Gimenez qu'on trouve dans Sans-Nom, le dernier des Méta-Barons, huitième et dernier tome de la série précédemment citée. Janjetov reprend également fort habilement le style de Gimenez dans une de ses cases.

Malgré tout, seuls les fans absolus des Méta-Barons trouveront leur compte avec cette BD, qui est clairement un objet pour bédéphiles fétichistes. Les autres peuvent passer leur chemin.

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