- le  
Les Chevaliers de la raclette T2 - La Montagne brisée - Les secrets d'écriture de Nadia Coste
Commenter

Les Chevaliers de la raclette T2 - La Montagne brisée - Les secrets d'écriture de Nadia Coste

A l'occasion de la sortie le 1er février de Les Chevaliers de la raclette T2 : La Montagne brisée, aux éditions Actusf, Nadia Coste revient sur l'écriture de ce nouveau roman.

Actusf : Les Chevaliers de la raclette T2 : La Montagne brisée est paru dernièrement aux éditions Actusf. Quelle a été l’idée à l’origine de cette série au nom évocateur ?

"Tous les trois, nous avons évoqué différents évènements historiques et commencé à faire fuser les idées. Quelque chose revenait forcément : l’importante place du fromage en Savoie !"

Nadia Coste : C’est Jérôme Vincent, éditeur chez ActuSF (qui est basé à Chambéry, pour ceux qui l’ignorent) qui avait envie de faire découvrir la riche histoire de la Savoie aux enfants et adolescent d’aujourd’hui. Il nous a donc proposé, à Jean-Laurent Del Socorro et à moi-même, de réfléchir à une série qui pourrait s’adresser aux 8-12 ans. Tous les trois, nous avons évoqué différents évènements historiques et commencé à faire fuser les idées. Quelque chose revenait forcément : l’importante place du fromage en Savoie !
Jean-Laurent et moi avons très vite décidé de nous occuper chacun de trois personnages, ce qui faisait un groupe de 6 amis… soit exactement le bon nombre pour une raclette !

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette seconde aventure des Chevaliers de la raclette ?

Nadia Coste : Alors, techniquement, « La Montagne brisée » se passe après « Le Château en flammes » mais… mes héros voyagent bien avant ceux de Jean-Laurent puisqu’ils vont se rendre en 1248 aux abords du Granier, montagne dont le sommet est tombé pendant une nuit et a écrasé plusieurs villages… l’éboulement s’est arrêté au pied d’une église, à Myans, où des moines qui priaient ont entendu des démons leur parler !
Nina, Mehdi et Serena vont voyager dans le temps pour essayer de sauver un maximum de personnes de ce drame…

Actusf : On retrouve donc Nina, Serena et Mehdi, déjà présent l’aventure du Château en flammes, écrit par Jean-Laurent Del Socorro. Aviez-vous créé les personnages ensemble ou avez-vous les apprivoiser ?

Nadia Coste : Nous avons tous les deux créé les trois personnages qui interviendraient dans nos histoires respectives. Bien sûr, nous avons besoin des trois personnages créés par l’autre, alors cela peut donner des échanges comme « est-ce qu’il dirait ça, à ton avis ? » : on respecte beaucoup les personnages de l’autre !
Nous avons veillé à l’équilibre du groupe ensemble.

Actusf : Avez-vous un personnage préféré ? Pourquoi ?

Nadia Coste : J’avoue que j’aime beaucoup Nina, que ses copains surnomment « Nini » parce qu’elle ne mange ni gluten, ni lactose ! Personnellement, je suis intolérante au gluten et je ne suis pas une très grande mangeuse de fromage (jetez-moi des tomates… ou du chocolat, plutôt !). C’était amusant pour moi de jouer avec le contrepied : un personnage intolérant au lactose en Savoie n’a pas une vie facile !
J’aime aussi Nina parce qu’elle est timide, mais qu’elle est capable de dépasser ses limites pour aider ses amis ou même des inconnus quand leur vie est en jeu !

Actusf : Comment avez-vous composé cet univers ? Avez-vous du faire beaucoup de recherches ?

Nadia Coste : Il nous a d’abord fallu choisir les règles du voyage dans le temps, car de nombreux choix sont possibles avec ce thème (j’ai eu l’occasion d’expérimenter différentes choses dans d’autres romans, notamment avec « Ascenseur pour le futur » ou avec un roman co-écrit avec ma sœur « Devine de quand je t’appelle »).

Ensuite, bien sûr, il a fallu se documenter pour ne pas dire trop de bêtises ! J’ai notamment utilisé le récit de Jacques Fodéré à propos de l’éboulement du Granier, qui, contrairement à Wikipédia, explique qu’il faisait très beau ce jour-là… et que l’orage est arrivé d’un seul coup, accentuant l’impression de colère divine liée à la catastrophe ! Je me suis aussi inspirée du livre d’Arnold Van Gennep sur les us et coutumes de Savoie au moyen-âge pour imaginer les gens de l’époque que mes héros vont rencontrer…

Actusf : Avez-vous eu des sources d’inspiration en particulier, littéraire ou/et cinématographique pour la création de La Montagne Brisée ?

Nadia Coste : Pas directement. Il y a forcément beaucoup d’influences de tout ce qu’on a vu ou lu, mais sans pouvoir dire que c’est une source d’inspiration particulière pour le roman. En vrac, les Goonies, le Club des cinq, les Cités d’or, Retour vers le futur

Il y a tout de même des souvenirs d’atelier théâtre, lorsque j’étais ado, et de textes que j’ai pu jouer à l’époque : Mehdi, qu’on surnomme Bagou, se fond dans le personnage de Cyrano avec bonheur, tandis que Nina a bien du mal à pousser sa voix pour jouer Iphigénie… On en retrouve des clins d’œil dans l’histoire.

Actusf : Ce roman n’est pas votre 1ère incursion dans l’univers de la littérature jeunesse. Qu’est ce qui vous plaît tant dans ce genre ? Quels en sont les difficultés ? Les bonheurs ?

"De plus, pour moi, il y a deux âges charnières : l’entrée au collège, et l’entrée au lycée. Ce sont les moments où les enfants et adolescents forgent leurs convictions profondes, qui changeront finalement très peu une fois adultes."

Nadia Coste : La littérature jeunesse est vraiment très riche. Tout à déjà été fait, et pourtant, il y a toujours un angle nouveau à trouver, une originalité à apporter…
De plus, pour moi, il y a deux âges charnières : l’entrée au collège, et l’entrée au lycée. Ce sont les moments où les enfants et adolescents forgent leurs convictions profondes, qui changeront finalement très peu une fois adultes. C’est le bon moment pour placer des petites graines de questions sur le monde, sans leur apporter de réponse formatée, mais en les aidant à réfléchir à ce qui nous touche aussi…

Avec « Les Chevaliers de la raclette », nous nous adressons aux plus jeunes (fin de primaire, début de collège) : le moment où on joue encore au « pour de faux » avec les copains, où l’imagination n’a pas de limite… avant de perdre cette part de merveilleux, pour certains. J’aime permettre aux lecteurs de nourrir cette imagination. Si les jeunes savoyards en apprennent plus sur là où ils habitent, c’est parfait ! Et si ceux qui ne vivent pas en Savoie se sentent transportés à leur tour, encore mieux !

La principale difficulté de cette tranche d’âge, c’est la cohérence : si quelque chose ne tient pas dans un roman pour adulte, le lecteur va grimacer mais sans doute aller au bout. Si ça ne tient pas dans un roman pour enfant : celui-ci pose le livre et déclare qu’il est nul. Les jeunes ne filtrent pas : ils disent ce qu’ils pensent ! Mais c’est aussi un grand bonheur, car lorsqu’ils aiment, ils sont à fond, font des dessins des personnages, imaginent la suite… quelle récompense !

Actusf : Le 1er tome, Le Château en flammes, a été écrit par Jean-Laurent Del Socorro. Cette suite / collaboration était-ce prévu dès le départ ? Avez-vous travaillé chacun sur le tome de l’autre ? Comment cela s’est passé ?

"Notre but étant que les romans puissent se lire dans l’ordre que le lecteur préfère, il n’y a pas de « tome 1 » « tome 2 » indiqué clairement, et c’était important pour moi que l’entrée en matière dans « La Montagne brisée » puisse se faire pour quelqu’un qui découvre la série."

Nadia Coste : Nous avions choisi l’évènement historique que nous voulions aborder, déterminé nos six personnages, et fait nos recherches chacun de notre côté. Nous nous sommes mis d’accord sur le point de vue à utiliser pour plus de cohérence et avons échangé à propos de nos histoires.
J’ai écrit le premier chapitre de « La Montagne brisée » avant de l’envoyer à Jean-Laurent : il agissait un peu comme un « résumé des épisodes précédents » et montrait, par les souvenirs de Nina, ce qu’on savait des « Chevaliers de la Raclette ». Notre but étant que les romans puissent se lire dans l’ordre que le lecteur préfère, il n’y a pas de « tome 1 » « tome 2 » indiqué clairement, et c’était important pour moi que l’entrée en matière dans « La Montagne brisée » puisse se faire pour quelqu’un qui découvre la série.
Jean-Laurent a écrit son premier chapitre et me l’a fait lire pour qu’on soit bien d’accord sur nos débuts… puis nous avons écrit la suite, chacun de notre côté, en parallèle. À la fin, nous avons lu le texte de l’autre et noté tout ce qui devait être ajusté, ce que nous avons fait pendant les corrections !
Un bon travail d’équipe, même si ce n’est pas de l’écriture à quatre mains à proprement parler !

Actusf : Et après ? Aimeriez-vous écrire d’autres histoires mettant en scène les Chevaliers de la raclette ? Explorer une autre époque ?

Nadia Coste : Oui ! J’aimerais beaucoup que chacun des six amis soit le narrateur de son histoire. J’ai déjà de nombreuses pistes pour Mehdi… et il y a tellement de choses extraordinaires dans l’Histoire de la Savoie que le plus difficile sera de faire un choix sur la prochaine époque à explorer !

Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Nadia Coste : J’ai déjà parlé de « Devine de quand je t’appelle », où, grâce au voyage dans le temps, nous découvrons le Périgord préhistorique… Je travaille également sur « La Cité du Savoir », un gros projet de fantasy sur la différence entre l’intelligence scolaire et l’intelligence du cœur.
Et il y a, bien sûr la sortie de « Sueurs Froides » au mois de mars aux éditions Gulf Stream : un thriller où sont évoquées l’homosexualité et l’homophobie dans le sport, dans un huis clos à la patinoire !

Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?

Nadia Coste :
Le 22 février au festival Yggdrasil à Lyon, de 14h à 18h
Le 21 mars au « Festival pour lire » à St Quentin Fallavier
Le 22 mars au Salon du livre jeunesse Petites Pages Châtillonnaises à Châtillon sur Chalaronne
Les 28 et 29 mars au salon du livre jeunesse de Sarlat
Les 4 et 5 mars à la Fête du livre de Flers
Les 16 et 17 mai à Époque, le salon des livres de Caen
Le 6 juin au salon Croq’Lecture à Magny en Vexin

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?