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Les chevaliers du Tintamarre

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Date de parution : 21/02/2020  -  livre
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Les chevaliers du Tintamarre - Raphaël Bardas

Raphaël Bardas en est à son premier roman, et l’auteur que je suis par ailleurs est (un peu) vert – mais surtout inspiré – de chroniquer, pour ActuSF, d’aussi bons premiers romans! Sans plus attendre, parlons des Chevaliers du Tintamarre paru aux éditions Mnémos le 21 février 2020.

Un résumé à la hauteur du titre.

Ce sont des gueux, ni plus ni moins. Trois camarades, de beuveries, en autres, aspirent à une vie plus chevaleresque. Surtout Silas d’ailleurs. Charcutier de métier, il pousse ses amis Rossignol – le musicien beau-parleur – et la Morue – le poissonnier bagarreur – vers l’aventure épique. Et à trop vouloir d’épique (on finit dans les ronces!), les voilà chevaliers des bas quartiers d’une ville en proie à une série de crimes inquiétants dont ils vont devoir résoudre le mystère.

Un très bon roman.

Ce roman me faisait de l’œil avant qu’on me le propose à chroniquer. Et il a été à la hauteur de mes attentes. Ce n’est pas un livre parfait, j’ai parfois un peu bugué devant quelques ellipses obscures, j’ai parfois été titillé par quelques détails, mais c’est un très bon récit de fantasy, à contre-pied de l’anti-héros habituel (sans non plus révolutionner le genre, calmons-nous). Ces trois compères n’ont rien pour eux et on en vient à s’y attacher très vite (surtout Silas, pour ma part, qui a quelque chose de très noble et romanesque derrière ses manières de malotru).

Chose très subjective, mais j’ai trouvé l’écriture vraiment raffinée. Cela n’empêchait pas Morue de parler comme un charretier, mais le verbe de la narration était bien distinct de celui de chaque personnage, reconnaissables à leur seule expression au cours des dialogues. Le tout se faisait sans paraître artificiel et accompagnait l’immersion à la perfection. La plume faisait montre également d’une grande richesse et de précision sur les termes employés, chose qui n'est plus si commune.

J’ai donc aimé la qualité de narration de l’auteur qui a toutes les chances, à mon avis, de se faire une place dans les noms répandus de la SFFF francophone. Le roman est jalonné de ces moments comiques déclenchés par ces personnages atypiques, mais il ne sonne pas comme une farce non plus. Tout est écrit dans un équilibre bien senti.

L’intrigue quant à elle est bien ficelée et comporte une belle part d’originalité, ce qui la rend agréable à découvrir. Bref, Les Chevaliers du Tintamarre est un roman à lire, il rejoint ma liste des très bons romans de fantasy francophones, et son auteur, Raphaël Bardas, est un auteur à suivre.

Laurent Sablon

NB : j’ai lu pas mal d’avis appelant une suite, et j’avoue être mitigé quant à la perspective de poursuivre l’aventure. Le risque étant de s’engouffrer dans la répétition de ce qui avait bien marché dans ce premier opus.

 

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