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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Avril 2011
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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Avril 2011

de Kelly Gay
 
Avec "" de Kelly Gay (Editions Eclipse), nous nous retrouvons dans l'un de ces univers qui mêlent SF et fantastique. En effet, l'action se déroule dans une Atlanta (Géorgie) où vivent côte à côte, et pas forcément en bonne intelligence, des humains mais aussi des "{Outremondiens}", des créatures venues de planètes de deux plans parallèles au nôtre, Elysia et Charbydion, qui semblent, par certains aspects, être notre Paradis et notre Enfer traditionnels. Depuis l'invention par un savant génial de portails dimensionnels, la Terre est devenue un lieu de résidence privilégié par les races des deux planètes, races qui, au travers de contacts épisodiques depuis des millénaires, sont nos fées, magiciens, démons et autres sirènes de nos mythologies. L'inspecteur Charlie Madigan, une femme malgré son prénom, fait partie du département spécial de la police d'Atlanta chargé de faire respecter la loi par tous ces êtres turbulents; elle fonctionne en tandem avec Hank Williams Jr., une sirène mâle à la voix ensorcelante contrôlée par un appareil afin d'en éviter la séduction et qui - preuve de bon goût pour moi ! - est un amateur de "country music" d'où le nom terrien qu'il s'est choisi. Suite à la découverte d'une nouvelle drogue outremondienne qui fait des ravages, Charlie et Hank vont se mettre à enquêter et découvrir que cela fait partie d'un complot beaucoup plus vaste. Nous découvrirons avec eux pourquoi et comment Charlie a été morte et ressuscitée, quel est son rôle, quels buts poursuivent ces nobles Charbydoniens - mais les apparences ne sont-elles pas trompeuses, surtout lorsque l'on a à faire à des êtres qui sont pour nous des représentations archétypales du Mal et des démons. L'intrigue est fort bien menée et je me suis vite pris au jeu grâce à des personnages attachants et bien campés - quoique parfois l'auteur est à la limite de la caricature mais cela fait aussi partie du charme du roman -, à un monde bien décrit, aux interactions des différentes personnalités. Le mélange SF-fantastique fonctionne fort bien, savant génial qui bricole aussi bien dans la physique que dans la génétique, fées et démons qui se sont mis à la technologie etc... Kelly Gay a réussi là un excellent roman, bien écrit et bien traduit, qui remplit parfaitement son contrat: s'évader pendant quelques heures en ne pouvant s'empêcher de continuer à tourner les pages. Le deuxième tome est annoncé pour l'automne, vivement la suite !
 
 
, d'Oisin McGann J'avais eu un choc littéraire (que j'avais décrit lors d'un coup de coeur d'octobre dernier) en lisant "", le premier volume de {{"La saga des Wildenstern}}" d'Oisin McGann, qui se déroulait sur une Terre du milieu du 19ème siècle, à la fois très proche et très différente de la nôtre, avec sa puissante famille des Wildenstern qui domine l'Irlande et le commerce avec l'Amérique du Nord, ses "mécanimaux" dont même M. Darwin n'a pu décider de l'origine. Ce deuxième tome, "", a la même puissance d'écriture et d'intrigue que le premier. J'y ai retrouvé avec plaisir Roberto, devenu patriarche de la famille à son corps défendant, et son frère Nathaniel qui est devenu son responsable de la sécurité. L'auteur s'étend sur les difficultés de Roberto à essayer de réformer les mauvaises habitudes - meurtres, trahison, cupidité, arrogance - de la famille et sur les découvertes de Gerald en matière de mécanimaux et de "particules intelligentes". Il utilise avec brio, en toile de fond, la vieille idée de la combustion humaine spontanée pour développer une intrigue criminelle fort prenante et originale. De nouveaux personnages - dont Cathal, le jeune bâtard abandonné, et l'inquiétant Dr. Angstrom, directeur d'un étrange asile de fous - et groupes - qui sont ces mystérieux Chevaliers d'Abraham et quels buts poursuivent-ils ? - apparaissent pendant que se précise le tableau complexe de cette Terre où la civilisation actuelle est sans doute l'héritière d'une civilisation bien plus avancée. Nous comprenons mieux, au travers des découvertes de Gerald et du Dr. O'Neill, ce que sont les mécanimaux, ces créatures mécaniques au comportement animal. McGann, de rebondissement en coup d'éclat, avec une belle écriture bien rendue par le traducteur, Patrick Imbert, m'a scotché jusqu'à la révélation finale, coup de maître auquel je ne m'attendais pas du tout ! Encore un de ces livres impossibles à reposer jusqu'à la fin et qui m'ont valu une nuit blanche... J'ai vraiment l'impression que cette série en cours deviendra un des futurs classiques de la SF.
 
de Raphaël Albert
Le premier volume de Raphaël Albert, "Rue Farfadet", m'avait enthousiasmé (coup de coeur de novembre dernier). Je souhaitais rapidement un second volume d'enquêtes de Sylvo Sylvain, l'elfe détective de Panam, et de son acolyte, le pillywigin Pixel. Mes voeux ont été exaucés avec "Avant le Déluge", toujours chez Mnémos. Outre nos deux détectives qui ont maintenant fait fortune et pu monter une vraie agence, nous y retrouvons certains personnages du premier tome comme le journaliste Jacques Londres ou le duc Armest mais aussi de nouveaux personnages dont l'énigmatique Quatrième Duc, sorte de Fantômas, génie du mal qui tire les ficelles de nombreux complots et crimes dans le Royaume, et l'insaisissable Arsène Lutin, gentleman-cambrioleur portant bien son nom et qui se joue des autorités. Dans cet univers où l'auteur mêle harmonieusement steampunk et magie, humains et races du Petit Peuple, se trame un nouveau complot encore plus dramatique que celui de la Conspiration des Eléments. Nous apprenons petit à petit ce que cachent depuis des décennies les Technomages, associés au nain Porf et à son empire industriel. Nous retrouvons avec plaisir ce Panam si proche et si différent du nôtre, où peut se produire un Browning Circus digne du cirque du Dr. Lao, car Raphaël Albert n'a pas perdu son talent pour les clins d'oeil et les références à la littérature populaire. Au fur et à mesure que l'on avance dans le roman et que nous découvrons les douleurs soigneusement enfouies et les raisons de l'exil de Sylvo Sylvain, dont les démons se réveillent en même temps que ceux, très réels, qui s'attaquent à ceux qu'il aime, le ton change : l'humour s'assombrit comme l'humeur de Sylvo et le roman, peu à peu, devient de plus en plus noir, ce qui n'enlève rien à son intérêt et à sa qualité. Nous arrivons à une fin dramatique bien dans la tradition du roman populaire qu'affectionne l'auteur : "cliff hanger" insoutenable... A quand l'épisode suivant ? Le livre bénéficie de plus d'une présentation soignée - on appréciera les pages publicitaires de la fin - et, non, la pagination entre les pages 69 et 76 est bien correcte ! En conclusion, voici une suite particulièrement réussie qui laisse bien augurer des nouvelles productions de Raphaël Albert et qui démontre que de l'excellente "urban fantasy" peut se dérouler ailleurs qu'à Londres.
 



Algernon, Charlie et moi. Trajectoire d'un écrivain de Daniel Keyes
 
Les Editions J'ai lu relancent la collection "Millénaires" sous le nom de "Nouveaux Millénaires" et commencent avec un texte tout à fait passionnant: il s'agit de l'essai autobiographique de Daniel Keyes, l'immortel auteur d'une des nouvelles les plus poignantes de la SF, "Des fleurs pour Algernon", transformée ensuite par lui en un roman tout aussi réussi. Sous le titre "Algernon, Charlie et moi. Trajectoire d'un écrivain", Daniel Keyes nous livre ses souvenirs d'écrivain luttant pour créer. Ses réflexions et ses analyses sur le processus créatif à travers son propre exemple sont une ouverture fascinante - surtout pour les lecteurs qui, comme moi, sont totalement dépourvus de tout talent d'écriture et de création - sur le fonctionnement d'un auteur au travail, sur ses angoisses et ses interrogations, sur ses certitudes et ses doutes. Comme Daniel Keyes a toujours été un passionné de l'analyse au sens freudien du terme et du fonctionnement de l'esprit humain (se souvenir de ses deux ouvrages excellents sur Billy Milligan et la question des personnalités multiples), le livre se lit de la même manière que la nouvelle, comme un journal retraçant la progression du personnage, avec une fin plus heureuse :-))), un livre que je n'ai pas pu poser avant de l'avoir fini ! Et Thibaud Eliroff, responsable de cette nouvelle collection et du choix de cet ouvrage, a eu l'excellente idée de republier la nouvelle originale à la suite du texte de Keyes. Un démarrage en beauté pour la collection !
 
La Folie des Anges de Kate Griffin
 
Kate Griffin, auteur habituellement jeunesse, passe avec "La Folie des Anges" (Editions Eclipse) au rayon adulte, et de manière très réussie. Il s'agit en effet d'un roman de magie urbaine d'une originalité et d'une inventivité étonnantes. L'auteur part du principe, fort ancien, que tout objet et/ou créature vivante est source de magie et que celle-ci s'accroît avec l'âge des choses ou des êtres. A partir de là, le Londres où se déroule l'action est un lieu imprégné des magies les plus inattendues pour qui sait s'en servir. Et Matthew Swift, le héros de cette série, est doué pour cela: apprenti du plus grand magicien londonien, il n'a rien perdu de ses talents et de ses connaissances lors de sa résurrection, deux ans après son assassinat ! Mais est-ce bien lui, avec ces yeux d'un bleu intense ? Pourquoi les voix qui hantaient le téléphone et l'internet, les anges bleu électrique, ont-elles disparu ? Pourquoi a-t-il été tué et pourquoi tous ses amis ont-ils été éliminés de manière plus que violente pendant son "absence" ? Que cherchent son ancien maître, M. Bakker, et cette créature tueuse et affamée surnommée Fringale ?
 
Pour trouver la réponse à ces questions, nous allons parcourir un Londres totalement magique - les scènes avec les esprits tutélaires du métro ou du train ou les créatures magiques issues des ordures sont remarquables -, habité par des groupes utilisant au mieux les différentes sortes de puissances à disposition - motards aus déplacements quasi instantanés, sorciers noirs ou magiciens blancs, fanatiques religieux, mendiants et leur Roi archétypal ou pigeons et autres rats au service de La Clocharde. Tout cela est très créatif, je n'avais encore rien lu de tel, et écrit dans un style très particulier: le mélange constant du "je" et du "nous" dans les phrases de Matthew est, certes, déroutant au début mais s'explique fort bien et contribue puissamment à l'étrangeté du roman et à son charme.
 
J'avoue avoir été très vite pris par ce livre de Kate Griffin, après quelques pages au début qui semblent un peu lentes mais qui permettent à l'auteur de poser les bases. Ensuite on se laisse emporter par ce rythme à la fois lent et rapide, avec des scènes d'action magique remarquables et des personnages très attachants - certains des "méchants" sont très réussis ! -, le tout fort bien traduit - l'éditeur a corrigé ses défauts et la faiblesse des traductions de ses premières parutions - par Benoît Domis. Il ne faut pas non plus se laisser arrêter par une couverture particulièrement laide, qui ne rend pas justice à la qualité du livre... Bref, je suis très impatient de lire le deuxième tome !

 
Les Vampires Argeneau de Lynsay Sands
 
Au milieu des innombrables séries de bit-lit, souvent fort honnêtes d'ailleurs, je viens d'avoir le plaisir d'en découvrir une amusante et originale: "Les Vampires Argeneau" de Lynsay Sands (3 volumes sortis chez Milady). Ecrite avec beaucoup d'humour, elle est aussi originale à plusieurs titres: presque pas de violence, du sexe mais sans abus, mise en valeur de la famille et de notions démodées comme l'honneur, l'honnêteté, le travail. Je n'oublie pas non plus une explication science-fictive de la condition des vampires qui leur permet ainsi de se comporter de manière tout à fait logique comme des humains normaux - les sens et la force plus développés - et même d'aller au soleil, une explication que je n'avais encore jamais vu.
 
Lynsay Sands nous présente une famille étendue de vampires installée à Toronto, tous plus sympathhiques les uns que les autres: la matriarche, mère poule autoritaire, manipulative et surprotectrice, Marguerite, qui régente toute une bande d'enfants et de cousins, des petits jeunots allant de 17 à 204 ans ! Ses fils plus âgés apparaissent peu dans le premier volume publié en français, qui est apparemment le 3ème en anglais (il semble que les ouvrages aient été publiés sans ordre chronologique en Amérique, dommage qu'il en soit de même en France, même si cela n'a guère d'importance pour la lecture). Mais peu importe !
"En-cas d'urgence" nous parle de la vie de Lissianna, le bébé de Marguerite, 202 ans à peine, une jeune fille vampire superbe et intelligente mais qui souffre d'un petit problème: elle est hématophobe ! C'est à dire qu'elle s'évanouit à la vue du sang, ce qui est fort gênant pour un vampire... Sa maman, pour son anniversaire, lui offre un psychologue, Greg, intelligent et beau garçon, ce qui ne gâte rien, que Lissianna croit être un cadeau d'une autre nature. A partir de ce quiproquo de départ, l'auteur nous livre une comédie débridée, sur le refrain bien connu: je l'aime mais ce ne peut pas être réciproque... Avec tous ces vampires fort sympathiques et décidés à tout faire pour que leur  soeur / cousine soit guérie et heureuse, se voulant parfaitement intégrés à la société - leurs réflexions dans les différents romans m'ont souvent fait penser à une série télévisée américaine hilarante, "The Munsters" -, on se doute que le sort de Greg sera réglé au lieux des intérêts de l'amour.
 
Dans le deuxième volume de la série, "L'amour m'a tuée", c'est au tour d'Etienne, l'un des frères aînés de Lissianna, de découvrir l'amour avec une jeune femme médecin légiste car il aboutit à la morgue suite aux agissements de l'un des ses concurrents - Etienne est le concepteur d'un jeu vidéo à succès où l'on chasse des vampires !!! - qui a découvert qu'il était véritablement un vampire. Cela permet à Lynsay Sands de passer en revue de manière drôlatique tous les poncifs des romans et des films de vampires, dans une histoire menée tambour battant.
Et dans le troisième paru à ce jour, "JF cherche vampire", l'auteur nous narre les mésaventures de Lucern, l'aîné des fils de Marguerite. Etant né en 1390, il a un peu de mal à s'adapter à la morale et à la liberté de conduite de la société canadienne, sans parler de toutes ces femmes qui se comportent en égales des hommes... En conséquence, il mène une vie de reclus en tant qu'écrivain: mais le succès venant - il est l'auteur de bit-lit qui se vend le mieux ! -, son éditeur décide qu'il doit participer à une tournée de promotion. La belle et volontaire Kate Leever, son agent, débarque donc chez lui et, grâce aux manoeuvres de Marguerite, réussit à le faire participer à une convention durant 5 jours aux Etats-Unis. Pour notre plus grand bonheur, Lucern et Kate vont accumuler maladresses et malentendus en un crescendo hilarant. C'est aussi l'occasion pour l'auteur de décrire à ses lecteurs une convention vue de l'autre côté de la barrière et le ressenti des écrivains. Encore un volume fort sympathique !
 
Vous l'avez compris, je suis devenu un inconditionnel de cette série amusante et sans violence, pleine d'humour et de bons sentiments, fort agréable à lire. Vivement les volumes suivants !

Les aventures de Scott Leblanc de Geluck et Devig
 
Comme nous le savons tous, les Editions Casterman sont la maison qui a accueilli tous les personnages de Hergé, dont l'un des plus célèbres reporters de la planète. Et aujourd'hui elles publient "Les aventures de Scott Leblanc", deux volumes sortis avec un scénario de Geluck - l'homme du "Chat" - et un dessin de Devig. Disons-le tout de suite: c'est un pur plaisir ! Geluck met en scène un anti-Tintin car Scott Leblanc est un benêt, obnubilé par la protection des animaux, qui colle aux basques du professeur Dimitri Moleskine, un anti-Tournesol car homme d'action tout en étant un génie scientifique et un fumeur invétéré, toujours la cigarette au coin des lèvres pour résoudre le complot contre les essais nucléaires français dans "Alerte sur Fangataufa", complot contre le monde libre qui se poursuit dans "Menace sur Apollo" qui se déroule dans une Floride où volent de merveilleuses soucoupes volantes modèle Adamski.
 
Avec des personnages secondaires hilarants - que ce soient les humains ou les animaux -, une volonté assumée de pasticher la BD belge, des dialogues pince-sans-rire remplis de clins d'oeil, c'est un pur régal pour les amateurs. Régal renforcé par le dessin de Devig, une ligne plus que claire qui m'a rappelé - toujours Hergé ! - le graphisme de "Jo, Zette et Jocko", à peine forcée et qui n'en prend ainsi que plus de saveur. C'est d'ailleurs plutôt à cette série qu'à celle de Tintin que rend hommage "Scott Leblanc": dans chacune des deux séries la première aventure met en scène un "savant fou" qui a mis au point un rayon stoppant les moteurs. Mais il serait injuste de ne s'arrêter qu'à des comparaisons: la série "Scott Leblanc" a sa propre personnalité, attachante et drôle, une histoire agréable et prenante, où l'on rit à chaque page. Une très belle réussite donc, avec une liste impressionnante de titres à venir qui, si il ne s'agit pas d'un ultime pastiche de la 4ème de couverture de "Tintin", nous promet encore de nombreuses heures de plaisir à venir.
 
 
Le piège machiavélique de Pierre Veys et un dessin de Nicolas Barral
 
Amateurs de Blake et Mortimer, les héros du grand Edgar P. Jacobs, réjouissez-vous ! Je viens de fort m'amuser à lire la parodie - qui est en même temps un hommage - des aventures de nos deux héros qui est sortie récemment chez Dargaud sous le titre  "Le piège machiavélique", sur un scénario de Pierre Veys et un dessin de Nicolas Barral. Cette version loufoque du "Piège diabolique" est hilarante: les traits de caractère des personnages sont exagérés ce qu'il faut, le dessin est fidèle tout en se démarquant subtilement de l'original - et comme chez Jacobs, tous les détails comptent dans une case -, les clins d'oeil et les gags excellents - les bus londoniens ou le métier de Mortimer dans cette Angleterre parallèle sont de très bonnes trouvailles. Une belle réussite !
 
L'ami de toujours de Xavier Mauméjean
 
Xavier Mauméjean vient de sortir un nouveau roman, "L'ami de toujours" (Flamamrion), qui n'a pas eu l'air de susciter beaucoup de réactions, peut-être parce qu'il est catégorisé "jeunesse" et plutôt "fantastique". Et, comme toujours avec cet auteur, on a bien tort !
 
En effet, Mauméjean reprend le thème bien connu de l'ami imaginaire, celui que beaucoup d'enfants ont eu à une période de leur petite enfance, et le traite à sa manière. David, geek parfait de Caroline du Nord, rencontre, en partant sur New York où il a décroché un entretien d'embauche avec une firme prestigieuse dans le domaine des jeux, son ami Richard qu'il n'a pas vu depuis de nombreuses années. Seul petit problème: Richard était l'ami imaginaire avec lequel il parcourait la contrée tout aussi imaginaire d'Avelion. Et Richard s'incruste, alors que David a enfin la chance de sa vie en décrochant le job ! A partir de là, l'auteur nous livre les réactions de David au fur et à mesure que les semaines passent et que son exaspération augmente. Et, comme toujours avec Mauméjean, les dernières pages prennent le lecteur à contre-pied de tout ce à quoi il s'attendait. Une fois de plus, voici un livre qu'il est difficile de reposer une fois entamé car Mauméjean nous prend habilement au jeu rêve / réalité de qui est qui.
 
Jean-Luc Rivera

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