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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Avril 2012
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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - Avril 2012

20 000 Siècles sous les mers de Richard Nolane et Patrick Dumas
 
Appartenant à la catégorie des lecteurs de BD qui aime lire ses séries complètes en une fois lorsqu'il ne faut pas trop attendre entre les albums, je viens de lire le diptyque de Richard Nolane et Patrick Dumas "20 000 Siècles sous les mers" (Tome 1 "L'Horreur dans la tempête" et Tome 2 "Le Repaire de Cthulhu", tous deux dans la belle collection 1800 chez Soleil), complet depuis quelques jours. Comme vous vous en doutez d'après les titres des albums et le nom du scénariste, il y a tout ce que nous aimons : des personnages tirés de Verne et de Lovecraft, dans un "crossover" savoureux. Que contient cette caisse mystérieuse qui, accompagnée par des hommes d'aspect aussi étrange qu'inquiétant, va être embarquée sur un vaisseau confédéré quelques mois avant la fin de la guerre civile ? Le vaisseau en question ayant coulé en pleine tempête avec l'aide d'un poulpe géant, la réponse nous sera apportée quelques années plus tard, en 1871, lorsque le professeur Arronax s'échappe du Paris de la Commune en compagnie d'une jeune journaliste, Mlle Dupin, grâce au capitaine Nemo. Celui-ci les embarque dans un "Nautilus" de nouvelle génération, magnifique, à destination des côtes américaines où les attend le professeur Armitage Wendell (les lovecraftiens apprécieront !), de l'Université d'Arkham, étonnant personnage au visage de cyborg steampunk. A partir de là, je ne vous endirais pas plus car une belle aventure maritime attend le lecteur !Nolane, en fin connaisseur des littératures de l'imaginaire, nous offre un beau scénario de chasse à l'objet interdit pour empêcher des créatures innommables de revenir sur Terre grâce à leurs adorateurs. Outre les personnages verniens et lovecraftiens - y compris de superbes Innsmouthiens venant directement de leur récif -, il nous offre de nombreux clins d'oeil à d'autres héros de romans, de BD et même de série télévisée - devinez qui peut bien proposer un train spécial sur les ordres du général Grant devenu président et en assurer la sécurité... - dont deux résolument et volontairement anachroniques (ou qui prouvent que nous sommes dans un univers parallèle...). Le dessin de Patrick Dumas est superbe : son "Nautilus" au design ressemblant à une limule relookée par Hugh Ferris ou Raymond Loewy est de toute beauté et marquera les esprits, de même que son Cthulhu.
Un diptyque de plaisir à la fois intellectuel et esthétique !
 
 
 
Sans Honte de Gail Carriger
 
J'ai déjà eu l'occasion de faire part de mon enthousiasme pour les deux premiers volumes ("Sans Ame" et "Sans Forme") de la série de Gail Carriger, "Le Protectorat de l'ombrelle" : fort heureusement pour nous l'attente n'a pas été trop longue. Juste le temps pour Sylvie Denis de traduire avec autant de talent que pour les précédents le troisième tome et Audrey Petit, la directrice de collection, nous livre "Sans Honte" (les trois volumes chez Orbit). Nous nous replongeons ainsi dans cette atmosphère victoriano-steampunk, mélange de science triomphante - dirigeables et communication sans fil via l'éther - et de surnaturel, où vampires, fantômes et loups-garous se sont intégrés à la société anglaise depuis leur "coming out" à la Renaissance. Et nous retrouvons avec bonheur notre héroïne, Miss Alexandra Tarabotti, devenue lady Maccon et, par la faute de ce qu'elle appelle délicatement son "désagrément embryonnaire" (une grossesse théoriquement impossible pour une paranaturelle comme elle), la risée et la honte de la bonne société londonienne. Ayant perdu son mari et sa position de muhjah (conseillère) au sein du bien nommé cabinet fantôme, ne pouvant se réfugier chez son ami Lord Akeldama, le vampire le plus scandaleux, le mieux informé et le mieux habillé de tout Londres qui a disparu avec tout son entourage alors que manifestement un contrat a été mis sur sa tête, Alexandra ne peut plus faire qu'une chose : se rendre sur le continent et aller sur les traces de son père en Italie, où règne sans partage le pape, là où les Templiers sont toujours présents et où les créatures surnaturelles ne sont pas les bienvenues. Accompagnée de son amie française Mme Lefoux, la célèbre inventrice, et de son ex-majordome Floote, cela nous vaut une épopée à travers ces pays étranges que sont la France et l'Italie, où l'on ne boit pas de thé mais du café - how shocking ! -, où les hommes français ont "un penchant pour les moustaches ridicules" mais où la cuisine italienne a trouvé l'arme absolue contre les vampires (ail) et les loups-garous (basilic) grâce à cette sauce merveilleuse qu'est le pesto, la révélation pour Alexandra dans ce livre... Certes, il ne faut pas oublier non plus de découvrir pourquoi les vampires de Londres veulent la tuer et pourquoi les Templiers - et Floote - semblent en savoir autant sur M. Tarabotti père et les "Voleurs d'âmes"et les "Traqueurs de peaux" et, surtout !, rester en colère contre lord Maccon pour ne pas avoir cru en sa femme, alors que celui-ci réussit l'exploit d'être saoul en permanence, laissant tout le travail à son Beta, le si distingué professeur Lyall.
L'auteur laisse libre-cours, une fois de plus et pour notre plus grand plaisir, à sa passion pour les histoires à l'intrigue fouillée et bien écrite, à sa verve toujours caustique et drôle - très britannique lorsqu'elle s'en prend aux maniérismes typiquement françaises (très représentative la remarque de la p. 129 sur les "agaçants haussements d'épaules français" qui rendent perplexes quant à leur signification beaucoup de nos amis étrangers). Les personnages deviennent de plus en plus attachants et/ou énigmatiques au fur et à mesure que Gail Carriger peut les développer de volume en volume - avec une mention particulière pour Lord Akeldama et pour Floote -, les inventions des savants presque ou totalement fous de plus en plus loufoques ou délirantes, lady Tarabotti de moins en moins à cheval, à son corps défendant, sur les usages et les bonnes manières.
 
Plus de 300 pages où la créativité le dispute à l'humour, mais d'où la profondeur n'est pas absente ! Je vous laisse méditer sur cette question extrêmement perturbante que se pose à juste titre p. 170 le professeur Lyall : "qui souffre le plus, le gentleman dont la cravate est mal nouée, ou ceux qui sont forcés de le regarder ? 
 
 
 
La Conspiration de la Couronne de Michael J. Sullivan
 
Michael J. Sullivan, avec "La Conspiration de la Couronne", premier volume d'une nouvelle série intitulée "Les Révélations de Riyria" (Milady), donne dans cette veine de fantasy que je qualifierai d'aventure de cape et d'épée, qui a pris son essor depuis quelques années. Il nous introduit dans le monde féodal d'Elan, morcelé en une foultitude de nations, royaumes, duchés, comtés etc..., où s'affrontent trois grands partis politiques transcendant les frontières, et plus particulièrement à Medford, capitale du royaume de Melengar. C'est là que se sont rendus Royce, voleur émérite, et Hadrian, bretteur tout aussi émérite, qui sont embauchés sur place pour voler une épée, travail facile et bien payé. Comme ils le subodoraient, le contrat était trop beau et ils se retrouvent face au cadavre du roi, sont arrêtés et condamnés à mort. Arista, fille du roi défunt et soeur du nouveau roi, Alric, magicienne, leur propose de les libérer si ils enlèvent en partant celui-ci afin de lui éviter d'être assassiné à son tour et de l'emmener voir un mystérieux prisonnier nommé Esrahaddon, enfermé dans une prison ecclésiastique lointaine et inconnue de tous. Bien entendu ils sont obligés d'accepter et se retrouvent non seulement régicides mais kidnappeurs, avec toutes les force du royaume à leurs trousses. A partir de là, l'auteur nous plonge dans un tourbillon d'intrigues et de faux-semblants où tout le monde conspire ou semble conspirer, où les alliances se font et se défont au gré des intérêts de chacun entre royalistes, nationalistes (républicains) et impérialistes soutenus par la toute puissante église du demi-dieu Novron car, comme souvent, la religion s'en mêle.
Michael J. Sullivan, à partir d'un démarrage somme toute très classique - une paire de mercenaires sympathiques, aux antécédents sans doute plus mystérieux qu'ils ne semblent l'être -, développe une action sophistiquée, abondant en retournements de situation, combats et duels divers, mettant en scène des personnages qui, de secondaires, vont se révéler importants comme le prince Aldric ou le petit moine à la mémoire eidétique, Myron, et les "méchants" comme l'intrigant Braga, l'ambitieux évêque Saldur de l'Eglise de Nyphron ou le veule comte Archibald Ballentyne.
 
Ajoutez-y de belles idées comme l'histoire des origines du monde actuel d'Elan et des dieux mille ans auparavant ou celle de la magie, des échanges pleins d'humour entre des protagonistes souvent très pince-sans-rire, et cela donne pour résultat un roman enlevé, où l'on ne s'ennuie pas une seconde, une de ces lectures de pur plaisir qui nous fait attendre avec impatience le tome 2, "La Tour elfique", déjà annoncé par l'éditeur.
 
 
Traqueur de William Hussey
 
La littérature dite "jeunesse" est sans aucun doute parmi les plus créatives et les plus inventives dans les domaines de l'imaginaire, en particulier en ce qui concerne "l'urban fantasy" où les Anglais figurent parmi les maîtres du genre. Le premier tome de "Traqueur" de William Hussey (Castelmore) en est un bon exemple : voilà un roman qui se déroule non à Londres, comme souvent, mais au fin fonds de cette campagne anglaise superbe - cottages au toit de chaume, petits jardins emplis de fleurs, vieilles dames chapeautées et gantées prenant le thé toute la journée - qui cache sous son vernis affable des monstruosités de toutes sortes. C'est le cas du charmant village où habite le jeune Jake Harker, un "nerd" amateur de BD d'horreur et d'épouvante depuis son père lui a fait découvrir sa propre collection de comics. Le seul événement hors du commun a été l'assassinat dans des conditions horribles d'une petite fille quelques années plus tôt, lors de la fête organisée par l'Institut Hobarron, grande compagnie de recherches de pointe où travaillent les parents de Jake, meurtre dont celui-ci fut témoin et qui le laissa traumatisé. Or voici qu'en sortant de l'école Jake rencontre un terrifiant homme blême, M. Quilp, et son familier : à partir de là tout bascule. La mère de Jake est tuée en essayant de le sauver, les scientifiques de l'Institut se révèlent être aussi les gardiens protecteurs - et ce à tout prix - de l'humanité face à ce que les sorciers appellent la Déferlante, ce rapprochement des dimensions qui se produit tous les vingt-cinq ans et qui permettrait à tous les démons d'envahir notre monde si celui-ci n'avait pas été scellé par le premier Traqueur, Josiah Jacob Hobarron, en 1645. Mais le portail s'affaiblit, pour une raison que je vous laisse découvrir et qui fait tout le ressort de l'intrigue, alors que le pouvoir des sorciers, autour de l'immortel Marcus Crowden, se renforce. Seule l'Arme de Hobarron pourrait empêcher le désastre, encore faudrait-il savoir ce qu'elle est et où elle se trouve ! Jake devra aller au Creux de Hobarron, ce minuscule village idyllique perdu en bord de mer, là où tout a commencé, pour avoir la réponse aux questions qu'il se pose.
L'auteur utilise avec brio l'histoire de la sorcellerie britannique - ah, les références à Matthew Hopkins, "Witchfinder General" que beaucoup connaissent sous les traits de Vincent Price dans un film inoubliable - et la démonologie pour tisser, en y incluant même un soupçon de science-fiction et une teinture de New Age - la Wicca idéalisée en Art Ancien -, un roman dense, rempli d'action, aux personnages bien campés : outre le sympathique Jake et ses amis - la belle Rachel ou l'intrigant et énigmatique Simon, il y a des sorciers horrifiants à souhait avec leurs familiers répugnants - non seulement Crowden mais aussi la mère Inglethorpe et Grype - et des "gentils" ambigus et déchirés à souhait - la tante Joanna, les docteurs Holmwood et Saxby ou les parents mêmes de Jake.
 
L'atmosphère est fort bien rendue - j'ai irrésistiblement pensé à ce grand film qu'est "The Wicker Man" -, qui passe de celle de vacances à celle d'une horreur de plus en plus étouffante alors que les jours passent, et ils passent très vite au fur et à mesure que les signes de la Déferlante apparaissent - belle pluie fortéenne de crapauds entre autres -, aussi vite que les pages que je n'ai pu m'arrêter de tourner... Un bien beau roman que les parents liront avec autant de plaisir que leurs enfants.
 
 
 
Intrépide de Jack Campbell
 
Depuis quelques années il semblerait que la science-fiction anciennement qualifiée de "militariste", c'est-à-dire mettant en scène des militaires droits dans leurs bottes et des vaisseaux spatiaux de combat, effectue un retour, souvent servie par des histoires aussi intelligentes que les soldats qu'elle met en scène. C'est le cas avec "Intrépide" de Jack Campbell, premier volume d'une nouvelle série intitulée "Par-delà la frontière", suite directe de "La flotte perdue" dont j'avais dévoré les six volumes (L'Atalante pour les deux sagas). Nous retrouvons donc - pour ceux qui ne connaîtraient pas - l'univers situé dans le futur des deux grands ensembles humains, l'Alliance et les Mondes syndiqués, ennemis qui se sont livrés une guerre farouche depuis plus d'une centaine d'années. Lors de l'un des premiers combats de cette lutte sans merci, le capitaine Geary (Alliance, les apparemment plus sympathiques) s'était éjecté le dernier de son vaisseau en perdition : la capsule l'a gardé cryogénisé pendant un siècle et il est recueilli par le vaisseau amiral d'une grande flotte de l'Alliance en route pour porter le coup fatal aux Syndics. Mais il s'agit d'un piège, l'état-major allié est massacré par ces s...... de Syndiqués lors des pourparlers de reddition et Geary - devenu le légendaire Black Jack Geary suite à un siècle de propagande - se retrouve par la force des choses, étant le gradé le plus ancien dans le grade le plus élevé, amiral de la flotte ! Tout l'intérêt des six volumes originaux réside dans la manière dont il va réussir à sauver la flotte et la ramener au bercail tout en s'adaptant à un monde qui a évolué - et pas dans le bon sens manifestement - aussi bien technologiquement que psychologiquement. La force de l'auteur, ancien officier, est d'écrire un récit aux manoeuvres militaires dans l'espace tout à fait crédibles et détaillées tout en faisant passer de manière plaisante un message contenant des notions tombées quelque peu en désuétude : honneur, humanité, justice, responsabilité ou comment faire son devoir - la guerre - en respectant son adversaire et ses propres hommes. Tout cela avait donné un récit palpitant qui s'achevait sur la découverte de l'existence d'une espèce extra-terrestre inconnue et dissimulée, manifestement hostile et l'explication d'un certain nombre de points énigmatiques que je ne vous dévoilerais pas afin de ne pas gâcher le plaisir de la lecture.
Jack Campbell démarre cette nouvelle série là où il avait laissé la première : quelques semaines ont passé depuis le retour triomphal de Geary et avoir gagné la guerre ne résout pas tous les problèmes. Les politiciens de l'Alliance sont bien ennuyés :que faire de cette flotte victorieuse, idolâtrant son chef qui pourrait être tenté de jouer les Bonaparte, comment poursuivre leurs propres desseins politiques et protéger leu pouvoir ? En faisant d'une pierre deux coups ; il suffit d'envoyer Geary et sa flotte explorer l'espace inconnu au-delà des Mondes syndiqués, espace où se trouve les extra-terrestres, à charge pour lui de résoudre le problème. Bien entendu, s'y ajoute quelques coups tordus puisque l'on joue sur le sens de l'honneur et du devoir de l'homme pour le placer dans une situation impossible. Comment va-t-il se sortir de ce guêpier ? C'est ce que nous découvrons avec bonheur dans ce premier tome prometteur : Geary part explorer l'espace occupé par Enigma - le nom donné à ces ET fuyants - et explorer aussi et surtout leur psychologie supposée ce qui permet à l'auteur de nous donner d'excellentes pages sur les déductions que l'on peut faire à partir d'éléments infimes.
 
Tout cela est très plaisant à lire, surtout si l'on aime une SF pleine de combats spatiaux, de découvertes de planètes nouvelles et de personnages torturés ou tortueux.
 
 
 
Wicked Game de Jeri Smith-Ready
 
De plus en plus de romans nous présentent une "bande-son" à écouter en les lisant : c'est particulièrement approprié dans le cas de "Wicked Game", tome 1 de la nouvelle série de bit-lit "Le Sang du rock", écrite par Jeri Smith-Ready (Milady). Outre ses goûts musicaux, renforcés par les titres de chaque chapitre (une chanson différente et appropriée à chaque fois, non sans humour), l'auteur nous fait découvrir une histoire amusante et sympathique : Ciara (prononcez Kira) Griffin, jeune étudiante, décroche un job d'assistante marketing dans une petite station de radio de Virginie. Après avoir reçu l'approbation des DJ de celle-ci, qui ne travaillent que de nuit, elle va découvrir qu'ils sont des vampires, passionnés de musique. Et c'est là que réside toute l'originalité de cete série : les vampires restent en quelque sorte "coincés" psychologiquement à l'époque de leur transformation, incapables d'évoluer et de s'ajuster. Cela a pour conséquences qu'ils vivent repliés sur eux-mêmes, à l'abri de cette station ou de sortes de maisons de retraite spécialisées... Or WMMP risque d'être vendue à une chaîne de radio commerciale et Ciara, qui naturellement tombe amoureuse du beau vampire Shane - DJ années 90 -, va tout mettre en oeuvre pour la sauver. Avec l'appui de Franklin, le directeur commercial humain terrorisé par les vampires, David, directeur général, ex-agent du Contrôle (organisation secrète supranationale s'occupant de protéger les vampires et la population les uns des autres) et ex-amant de la propriétaire de la radio (Elizabeth, elle-même vampire et agent du Contrôle) et des DJ, elle va monter une campagne publicitaire de génie où la révélation que des vampires sont aux commandes des platines va faire monter en flèche le taux d'audience, chacun étant un expert dans sa période de référence, d'où le nouveau nom de la station "WVMP, le sang du rock". Mais Gidéon, chef d'un clan de vampires survivalistes, ne l'entend pas de cette oreille, comme d'ailleurs Jolene, ancienne camarade de classe de Ciara et son ennemie jurée d'autant plus qu'elle travaille pour la chaîne de radio prédatrice. Résultat : plus de 460 pages d'un roman fort amusant, à l'intrigue pleine de rebondissements, qui m'a fait penser à une bonne série télévisée américaine ! Les personnages sont bien campés - Ciara dont on découvre le passé lourdement chargé, avec des parents prêcheurs escrocs, et surtout les vampires pour lesquels on voit que l'auteur a fait des recherches historiques et les a intégré (par exemple le folklore traditionnel présente le vampire comme s'arrêtant compulsivement pour compter des graines de millet répandues au sol, moyen très sûr de ralentir votre poursuivant surnaturel : cela donne lieu à des scènes drôles ou pathétiques mais toujours bien venues dans le cours de l'action) -, l'intrigue est originale puisqu'au lieu des habituels combats ( mais il y en a aussi, rassurez-vous !) nous avons droit au montage d'une belle arnaque avec, en même temps, le développement de l'histoire d'amour entre Ciara et Shane qui est abordée avec une finesse peu courante dans ce genre de romans. Cela permet à Jeri Smith-Ready de mettre à l'épreuve les connaissances en psychologie de Ciara pour essayer de faire évoluer son vampire, le message étant que l'on peut et que l'on doit refuser que quoi que soit soit irrémédiable, qu'il faut toujours se battre. Et bien entendu, tout cela en musique ! Vivement un nouveau concert avec le volume 2.
 
 
Jean-Luc Rivera

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