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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - septembre 2017
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Les coups de coeur de Jean-Luc Rivera - septembre 2017

J’espère que vous avez tous passé un bon été, agréable, reposant et plein de bonnes lectures. Et de bonnes lectures ; il y en avait beaucoup car les éditeurs continuent de nous gâter.
 
Tout d’abord, il y a les « Intégrales » que Mnémos a la bonne idée de sortir depuis un peu plus de deux ans : rien que des « classiques » ou assimilés, dans des grands formats très beaux, avec des couvertures cartonnées très réussies, qui présentent l’avantage de contenir un cycle entier, parfois avec des inédits en français. Je m’étais mis de côté quelques-uns de ces ouvrages, des auteurs que j’adore et que le manque de temps m’avait empêché de relire, parfois depuis des dizaines d’années. Un vrai bonheur que de se replonger dans l’incomparable « Lord Darcy » de Randall Garrett, ce détective d’une Terre parallèle qui utilise la magie au lieu de la science, selon des règles tout aussi strictes que les nôtres car la magie ne permet pas faire n’importe quoi ! J’ai relu aussi la magnifique « Ligue des Héros – L’Ere du dragon » de Xavier Mauméjean, ce bel hommage à la littérature populaire et de pulps, tout en finesse - à la Mauméjean ! – et qui contient quelques nouvelles qui ne figuraient pas dans les premières éditions. L’intégrale « Opar » de Philip José Farmer est toujours aussi plaisante à lire et contient un troisième roman inédit, « La Geste de Kwasin » (écrit par Christopher Paul Carey en 2012), qui boucle heureusement la saga. Quant à l’intégrale du « Cycle de Linn » d’Alfred E. Van Vogt, je n’avais pas relu « L’Empire de l’atome » et « Le sorcier de Linn » depuis plus de vingt ans et la magie opère toujours, de la très belle SF. Et je ne vous dirais rien de l’« Histoire du futur » de Robert Heinlein, le nom de l’auteur suffit…
 
Chez un autre éditeur, Nouveaux Millénaires, j’ai relu avec délices « Le Cycle de Tschaï », de Jack Vance, l’un de mes auteurs favoris. Là aussi, la magie du verbe et de la prose de Vance opère à plein, la découverte de cette planète géante et des quatre races extra-terrestres qui l’habitent, ainsi que celle de leurs serviteurs humains modifiés, est toujours aussi surprenante et prenante. J’en profite pour vous annoncer que Tschaï n’a pas fini de nous surprendre, comme vous le découvrirez à l’automne…
 
Toujours dans les intégrales est sorti chez Bragelonne « Alien », la tétralogie des novélisations des films (« Alien, le huitième passager », « Aliens, le retour », « Alien 3 » et « Alien Resurrection ») par Alan Dean Foster pour les trois premiers et A. C. Crispin pour le dernier. Les aventures de Ripley se lisent aussi bien qu’elles se regardent sur écran et, en bonus, le livre nous présente un épais cahier (64 pages) de photos tirées des films et, surtout, de croquis de H. R. Giger effectués pour les films « Alien » et « Alien 3 ».  A lire et à feuilleter par tous les amateurs de la série !
 
Un nouveau roman de Xavier Mauméjean est toujours une bonne surprise et l’anticipation d’un plaisir de lecture raffiné : inutile de vous dire que « La Société des faux visages » (Alma Editeur) ne m’a pas déçu ! L’auteur nous emmène dans le New York de 1909 où vient d’arriver le Dr. Sigmund Freud, accompagné de son fidèle (mais l’est-il tant que cela ?) disciple Carl Jung, pour donner, à l’université Clark, une série de conférences sur sa nouvelle théorie si controversée. C’est aussi là qu’habite et se produit le célèbre magicien Harry Houdini (de son vrai nom Ehrich Weiss), le roi de l’évasion.  Le roman débute d’ailleurs par Houdini se libérant, sous une pluie battante, la tête en bas, des chaînes et menottes qui l’entravent au sommet de l’Helios Building. Alors qu’il est dans sa loge, il va être convoqué chez Cyrus Vandergraaf, l’homme le plus riche d’Amérique, descendant d’une des plus vieilles familles hollandaises de Manhattan ; celui-ci a aussi convoqué le Dr. Freud car son fils, Stuart, est un admirateur de ses théories. Or Stuart a disparu et ils ont pour mission de le retrouver, dans la discrétion la plus absolue afin d’éviter le scandale. A partir de là, tous deux vont se mettre à enquêter, utilisant leurs talents respectifs, dans une coopération souvent difficile car chacun essaye de comprendre, pour ne pas dire disséquer, la personnalité de l’autre. Et Xavier Mauméjean va nous entraîner, dans un New York partagé entre familles richissimes, gangs juifs et irlandais, à la police et aux politiciens corrompus (le fameux Tammany Hall du parti démocrate qui tenait les rouages de la ville), où le rêve américain se transforme en cauchemar pour beaucoup d’immigrés et où l’antisémitisme domine (pp 168-169 il y a des descriptions difficilement croyables aujourd’hui des attitudes de gens « éclairés et éduqués »). Dans un récit superbement écrit, où chaque mot compte et où chaque phrase est parfaitement ciselée, l’auteur nous fait partager une enquête basée sur l’analyse freudienne, où l’énigme de la disparition de Stuart (matérialisée par un étonnant bâtiment en trois parties) ne peut être résolue que par les talents combinés d’Houdini et de Freud : comme l’écrit en conclusion l’auteur p. 277 « L’un passé maître dans l’art de l’évasion, l’autre spécialiste de l’intrusion, ils étaient complémentaires. » Voici un roman brillant, plein de petits détails, souvent pleins d’humour, qui sont autant de témoignages de la culture et des recherches fouillées de Xavier Mauméjean, comme par exemple Freud annotant « Little Nemo in Slumberland » p. 49 ou une lettre adressée à Houdini par un jeune inconnu du nom de Lovecraft, de Providence p. 70 (tous les lovecraftiens apprécieront) ou encore la mention du Dr. Holmes, de Chicago, l’un des premiers serial killers de l’histoire ; et je ne vous parle pas des portraits de certains protagonistes du roman, souvent glaçants dans leur description – il faut lire la description de Hetty Green, de son vrai nom Henrietta Howland Robinson, la femme la plus riche et la plus haïe des Etats-Unis, un personnage totalement hallucinant. Quant à la découverte de ce qu’est La Société des faux visages, je pense que vous serez aussi surpris que moi ! Voici sans doute l’uchronie (puisque dans notre monde Freud et Houdini ne se sont jamais rencontrés) la plus brillante que j’ai lu depuis longtemps, un roman qui conclut en beauté la trilogie (« Lilliputia » et « American Gothic ») que Xavier Mauméjean a consacré à l’Amérique et à son imaginaire, sans doute sa manière de procéder à son analyse de sa fascination – et de la nôtre – pour ce grand pays tout en démesure.
 
J’avais apprécié, de Blake Crouch, sa trilogie de « Wayward Pines » (J'Ai lu) : est sorti chez Nouveaux Millénaires un roman de SF tout à fait intéressant, « Dark Matter ». Jason Dessen, professeur de physique, marié à l’amour de sa vie, Daniela, artiste-peintre, mariage qui a bouleversé leurs deux carrières prometteuses, avec un fils de quinze ans, Charlie, est enlevé par un inconnu en rentrant chez lui après avoir pris un verre avec son vieil ami Ryan Holder, qui a continué sa propre carrière scientifique et vient de remporter un prix prestigieux, le Pavia. Lorsque Jason reprend conscience, il rentre chez lui : sa maison est décorée différemment, il n’a plus de fils, Daniela est célibataire et ne le connaît pas, mais il a remporté le Pavia pour ses recherches et découvertes. A partir de là il va appliquer toute son intelligence et ses connaissances à comprendre ce qui lui est arrivé et reconquérir sa vie antérieure, avec femme et enfant.  Et cette matière noire qui compose l’immense majorité de l’univers, mais dont on ne sait pas ce qu’elle est, se révélera être la clé de son aventure. Je ne vous en dirais pas plus afin de ne pas gâcher vote lecture mais Blake Crouch joue avec talent et imagination des multiples possibilités offertes par les décisions que nous prenons ou pas et leurs conséquences potentielles, allant crescendo au fur et à mesure des pages, jusqu’à un grand finale totalement inattendu et baroque, fort beau. Un excellent roman de SF !
 
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de la série en cours de Marie Brennan sur les souvenirs d’Isabelle, lady Trent, vieille dame indigne et naturaliste de renom car elle est la spécialiste incontestée des dragons dont elle a révolutionné l’étude et la taxonomie dans les cercles scientifiques du Scirland (ce pays aussi collet monté et aristocratique que l’Angleterre de la fin du XIXème siècle) : après « Une Histoire naturelle des dragons » puis « Le Tropique des Serpents », voici maintenant le troisième volume de ses souvenirs, « Le Voyage du Basilic » (tous trois à l’Atalante). Lady Trent continue de nous livrer ses souvenirs, ici sur la première expédition scientifique organisée par elle-même, faisant face aux difficultés financières et surtout aux critiques nombreuses et aux ragots sans fin sur sa vie dissolue (elle ose partir sans chaperon ! et ce sur un navire plein d’hommes seuls, avec son assistant…). Avec beaucoup de finesse, Marie Brennan fait évoluer la psychologie de son personnage : certes, Isabelle est toujours aussi enthousiaste quand il s’agit de dragons, mais la maturité la rend légèrement moins impulsive, elle s’intéresse maintenant à son fils Jake - fibre maternelle tardive – qui a dix ans et elle se penche plus sur les implications politiques de ses actes. Et de la politique il y en aura, elle refusera de retourner au Bayembé malgré les amis (et les énigmes irrésolues) qu’elle y a laissé alors qu’elle part explorer le Grand Nord et ses serpents de mer avant de se rendre au Coyahuac pour y étudier les quetzalcoatls (ces serpents à plumes appartiennent-ils au genre des dragons ?) puis au Yélang et dans la Mer Brisée, après avoir connu nombre de mésaventures dans ce dernier pays. Et c’est sur l’île de Kéonga que la politique, de manière inattendue, la rattrapera car elle se retrouvera mêlée à des intrigues de pouvoir internationales – dans lesquelles le Scirland est naturellement impliqué… Ce troisième volume des mémoires de Lady Trent nous apporte aussi de nouvelles informations sur l’antique civilisation disparue des Draconiens, qui a laissé des vestiges énigmatiques sur tout le globe : avec son ami Suhail, archéologue aussi peu conventionnel qu’elle, Isabelle va découvrir des ruines inconnues commencer à lui indiquer des liens possibles entre son sujet d’études obsessionnel et celui de Suhail. Ecrit avec toujours autant d’humour mais avec un ton plus sérieux, maturité oblige, « Le Voyage du Basilic » est aussi prenant, avec son mélange de zoologie, d’ethnologie et réflexions sur la société, en particulier sur la place et le rôle des femmes, que les deux volumes précédents et il introduit plusieurs personnages intéressants et nouveaux : l’inflexible et malin capitaine fou du Basilic, Aékinitos, l’archéologue trompe-la-mort Suhail et le fils d‘Isabelle, Jake, passionné par beaucoup de choses – dont la mer et les navires – mais pas, au désespoir de sa mère, par les dragons. Comme pour les deux romans précédents, superbe couverture de Todd Lockwood qui signe aussi les belles illustrations intérieures (le caeliger, un dirigeable tout à fait spécial que je vous laisse découvrir avec Isabelle, p. 229 est magnifique) et traduction impeccable de Sylvie Denis. Et si vous n’avez pas lu les deux premiers volumes, voilà une lacune à combler de suite afin de pouvoir apprécier au mieux ce troisième tome qui nous fait attendre impatiemment le suivant.
 
Je vous parlais plus haut de Jack Vance : les Editions du Bélial', sous la direction éclairée de Pierre-Paul Durastanti et Olivier Girard, continuent de faire leur beau travail sur cet auteur en nous proposant « Miro Hetzel », ouvrage qui reprend les deux longues nouvelles (ou courts récits) que Vance a consacré aux missions de cet effectueur (détective privé) galactique, qui ne laisse jamais le respect le plus strict de la loi se mettre en travers de ses enquêtes, des intérêts de ses clients et surtout des siens. Bien que sa moralité soit élastique, son sens moral se met toujours au service de son élégance raffinée et de son comportement de parfait gentleman de l’Étendue Gaéane. Il ira d’abord, dans « L’Agence de voyage de Terrier », sur la planète Maz, perdue aux confins des aires de répartition des humains, des Liss et des Olefracts qui l’administrent conjointement, dans une coopération malaisée et un manque total de communication, Maz qui est le berceau des tribus gomaz, des guerriers redoutables qui ont une fois essayé d’envahir la galaxie et sont maintenant confinés sur leur planète et soumis à un strict embargo technologique pour éviter tout risque. Comment se fait-il que des produits de haute technologie puissent être exportés de Maz alors que les Gomaz sont réfractaires à toute notion de travail, surtout pour des envahisseurs ? Mito Hetzel mènera ses investigations, compliquées par les limitations imposées sur la planète par ses administrateurs et par des tentatives d’assassinat diverses. C’est aussi l’occasion pour Jack Vance de déployer tout son talent pour écrite une véritable enquête policière, donner libre cours à son humour en décrivant dans le détail des sociétés aussi bizarres que loufoques et en dépeignant des personnages aux comportements complètement décalés (ses caricatures de touristes sont époustouflantes…). Puis, dans « Le Tour de Freitzke », Miro Hetzel replongera dans sa jeunesse en se retrouvant à mener une enquête sur l’un de ses anciens camarades d’université, devenu un chirurgien hors pair : outre l’enquête, Vance nous livre là une belle étude de cas psychologique, pour ne pas dire psychopathique, tout en nous faisant découvrir de nouvelles sociétés de cette Etendue Gaéane, au travers de ces descriptions détaillées qu’il affectionne. Et le dénouement de cette enquête sur l’étrange docteur Faurence Dacre met bien en valeur le sens particulier de la justice de Hetzel. Un enquêteur galactique à découvrir de toute urgence pour passer un excellent moment, avec, en couverture, un bien beau château gomaz vu par Nicolas Fructus !
 
Dans un coup de cœur d’avril dernier, je vous parlais su premier tome de « De Haut bord », de la belle SF militaire comme je l’aime : avec « Rapprochement à gisement constant », deuxième volume de la série (L’Atalante), H. Paul Honsinger continue de nous faire partager les aventures de Max Robichaux, le capitaine d’origine louisianaise du « Cumberland », cet officier pour qui honneur, sens du devoir et efficacité dans l’accomplissement des missions priment sur d’autres considérations comme la politique et la flatterie des supérieurs hiérarchiques.  Et, pourtant, après avoir vaincu un effectif krag - ces ennemis implacables, lointains descendants des rats, qui ont décidé d’éradiquer l’espèce humaine de la galaxie car elle soutient que ce sont des rongeurs descendant de la vermine de la Terre et est donc mécréante – supérieur en nombre au cours d’une manœuvre aussi téméraire qu’innovante (magnifiquement décrite), il va lui falloir mettre sa fierté dans sa poche, et son mouchoir par-dessus, lorsqu’il se retrouve nominalement sous les ordres du capitaine Duflot, officier qui n’a jamais vu le combat et suit à la lettre les instructions du manuel, dont l’incompétence est à la hauteur de l’ego :celui-ci, grâce à un parent bien placé, se retrouve en charge du convoi chargé d’escorter un envoyé sur la planète Rashid IV afin de négocier l’entrée en guerre du Royaume unifié de Rashid, des émirats alliés et du protectorat de mondes islamiques, une alliance capitale – et, accessoirement, due en bonne partie aux actions de Robichaux et aux talents de diplomate de son médecin de vaisseau et ami, le Dr. Sahin. Robichaux saura comment utiliser à son avantage les règles, continuer d’être un officier et un homme d’honneur et mener à bien, malgré les obstacles aussi bien humains que krags, ses missions tout en continuant de motiver et d’éduquer son équipage dont il gagne le respect (je vous laisse la surprise de la manière dont celui-ci le lui rendra, c’est fort bien trouvé). Le roman se dévore comme le premier, mélange bien dosé de combats épiques – les descriptions des mouvements de la flotte des jeunes Pfelungs sont enthousiasmantes - et de tactiques osées, de beaucoup d’action mais aussi de beaucoup de psychologie : non seulement celle des principaux protagonistes – Robichaux dont nous comprendrons en même temps que lui d’où lui viennent ses peurs et la superbe et émouvante  manière dont il va travailler dessus, Sahin – mais aussi celle des différentes espèces extra-terrestres. Robichaux avait réussi à comprendre les Pfelungs, dans ce roman il va commencer à établir des liens avec l’espèce la plus redoutée de cette partie de la galaxie, les effrayants et arrogants chasseurs que sont les Vaaachs, des prédateurs au sommet de l’évolution : ce qu’il fait pour cela, son comportement et ses réactions, constituent certaines des pages les plus intéressantes et les plus fines du livre (une fois de plus j’ai pensé au roman de Barry B. Longyear, « Enemy Mine »). De plus, Honsinger introduit une énigme historique passionnante : pourquoi n’y a-t-il pas de civilisations plus avancées que celles connues dans notre bras de la galaxie ? L’auteur apporte une réponse aussi intéressante qu’osée, d’autant plus qu’elle pose de graves questions morales, en particulier sur la notion de génocide. En résumé, un très bon roman, d’autant plus que la délicieuse cuisine cajun y est mise à l’honneur en permanence – les repas de Robichaux donnent faim ! -, avec une pointe d’humour toujours bienvenue (j’avoue, en tant qu’amateur de « country music », avoir particulièrement apprécié le clin d’œil de la p. 332 à la célèbre chanson de Johnny Cash, « A Boy Named Sue »), qui nous fait revenir avec bonheur à de la SF à la fois créatrice, tolérante vis-à-vis de l’Autre et pleine d’optimisme quant à la supériorité des valeurs « classiques » lorsqu’elles sont une base de comportement et non une simple posture. 
 
Olivier Cotte est non seulement un historien reconnu de l’animation mais aussi un scénariste de BD et il vient de signer, avec Xavier Coste au dessin, « Le Lendemain du monde » (Casterman), une BD post-apocalyptique fort étonnante et originale. Notre civilisation n’en finit pas de s’écrouler car il n’y a plus d’électricité – retour à la vapeur et aux machines purement mécaniques -, des IA s’étant échappées et ayant infectés tous les appareils électriques, y compris les nombreux implants cybernétiques que portaient la plupart des hommes. Comme il est l’un des rares à n’en jamais eu, James Graham Keran, ancien militaire réchappé des horreurs d’une guerre dans un pays désertique non identifié, est envoyé pour détruire le centre de recherches situé au fin fond de l’Afrique où tout semble avoir commencé et qui est devenu totalement inaccessible. Il va effectuer un voyage particulièrement difficile, à travers des pays retournant à la sauvagerie, où la loi du plus fort règne, où les hommes infectés par les IA deviennent à la fois des génies et des monstres, surmontant toutes les embûches et les pièges, y compris ceux tendus par ses « amis ». Et, bien entendu, ce qu’il découvrira au bout de ce voyage en enfer sera bien différent de ce à quoi il s’était préparé. Le scénario d’Olivier Cotte est très dickien d’esprit, lui-même rend hommage à Ballard ; hallucinations, faux-semblants et réalité s’entremêlent inextricablement, et le dessin de Xavier Coste, qui ne laissera personne indifférent, rend bien cette qualité de flou entre réalité et virtualité, les couleurs utilisées et la mise en page y contribuant fortement. Voilà une belle BD qui, en dépit de sa noirceur intrinsèque, est finalement plutôt optimiste. A découvrir !
 
Jean-Luc Rivera 
 
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