- le  

Les deux tours

Roger Seiter (Scénariste), Simone Gabrielli (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 04/02/2015  -  bd
voir l'oeuvre
Commenter

Les deux tours

Scénariste strasbourgeois, Roger Seiter a publié une quarantaine de scénarii en parallèle de sa carrière dans l’éducation nationale et d’une formation initiale d’historien. Pour citer certaines de ses œuvres, on peut mentionner HMS, Fog, Special Branch, ou encore la série Trajectoire. Ses scénarii sont souvent teintés d’un fond historique documenté.
 
Simone Gabrielli est un illustrateur né à Rome. Il a dessiné des couvertures pour la série Vampirella aux Etats Unis, puis a réalisé des travaux pour Sergio Bonelli Editore en Italie. Il travaille avec Seiter sur le diptyque 12 septembre
 
Un conflit qui prend racine dans un passé lointain ? 
 
Duncan Campbell a été projeté dans le passé, à la fin du XVIème siècle. Ses formations d’historien et de spécialiste du Moyen-Orient auraient pu être très utiles si la réalité n’était pas si éloignée de ses connaissances. En effet, un conflit qui oppose le monde islamique au reste de l’Europe semble être sur le point de faire basculer le monde. 
 
Duncan ne peut compter que sur ses connaissances, et ses talents diplomatiques, pour tenter de restaurer la paix entre deux peuples au bord du chaos.  Mais comment garder la tête froide quand on vient de perdre la femme de sa vie, et qu’on ne sait pas comment retourner dans son présent, au 6 septembre 2001 ? 
 
Une uchronie pour rêver la paix entre deux mondes. 
 
Suite et fin de ce diptyque, Les deux tours est un album intéressant, qui clôture efficacement la série. Du point de vu scénaristique, le premier tome souffrait de quelques raccourcis déstabilisants, mais nécessaires compte-tenu du peu de longueur pour développer la série. Ce dernier tome se voit allongé, avec 64 pages, pour permettre d’éviter une fin bâclée, offrant alors au lecteur une expérience plus profonde et bien maîtrisée. Le fil historique est bien mené, mais il faudra tout de même que le lecteur soit bien attentif aux lieux géographiques pour ne pas se perdre dans les nombreux changements d’endroits, naviguant entre les peuples pour mieux cerner chaque élément de l’intrigue. 
 
Les personnages ne gagnent pas en profondeur et manquent de charisme, mais l’intrigue comble ces quelques limites. La courte longueur de la série impose des raccourcis et une fin quelque peu expéditive, mais parfaitement maîtrisée, permettant au lecteur de ne pas rester sur sa faim et de fermer l’album sans sensation d’inachevé. Le thème de l’uchronie, sur le conflit entre le peuple islamique visant à imposer sa religion en Europe, et l’Europe, est original, et est bien traité. Etant donné la période de sortie de ce second tome (février 2015), cet album s’inscrit dans une belle dynamique d’espoir de paix entre les peuples, qui n’est pas dénuée de sens. 
 
Du côté du dessin on note une nette amélioration comparativement au premier tome. Le détail des visages s’est bien amélioré (notamment sur les nez, et leur colorisation), on ressent alors que le talent de Gabrielli s’est bonifié sur les 3 ans qui ont séparé les deux albums. Les décors et les bâtiments manquent de finesse et de détails, mais là n’est pas l’essentiel. La mise en couleur est de qualité, servant bien les dessins. L’ensemble offre au lecteur un album de qualité se démarquant du premier volet par une amélioration des quelques défauts dont il souffrait. C’est une uchronie intéressante, véhiculant un message de paix entre les peuples qui prend du sens ces derniers temps…
 

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?