Un auteur encore méconnu

On connaît surtout James Lovegrove comme l’auteur de Days (1997). Dans cet ouvrage, qui fut son  premier traduit en français, Lovegrove nous donnait une anticipation sociale sur l'émergence de giga-complexes commerciaux, influant profondément nos sociétés modernes. On sait moins qu’il a également écrit Royaume désuni, paru chez Bragelonne en 2008 et GiG chez Griffes d’encre en 2008. Lovegrove donne aussi dans le steampunk puisqu’il a entamé un cycle de trois ouvrages, les dossiers Cthulhu, mélangeant les grands anciens de Lovecraft à… Sherlock Holmes. Sacré challenge !

Cthulhu chez la reine Victoria

De retour d’Afghanistan, le jeune docteur John Watson est rentré en Angleterre blessé et traumatisé. Il rencontre par le plus grand des hasards le jeune Sherlock Holmes, un détective privé qui enquête sur une série de meurtres dans le quartier de Shadwell. Or, ces crimes impliquent un ancien condisciple de Watson, Stamford. Ce dernier est emprisonné mais se suicide d’horrible manière en murmurant des choses indicibles… Qui rappellent à Watson son séjour afghan.

L’enquête de Holmes les amène à une fumerie d’opium, propriété d’un riche chinois nommé Gong-Fen. Après avoir semé le désordre dans la fumerie, Holmes voit Gong-Fen surgir chez lui. Il lui propose de l’initier aux secrets du monde, sous l’œil ébahi de Watson. Holmes apprend alors l’existence des grands anciens et de Cthulhu… Pendant ce temps, un savant renommé complote et invoque ces mêmes grands anciens.

Un excellent moment

Pastiche ? Hommage ? Qu’importe car Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell constitue un vrai plaisir de lecture. On se plaît à cette confrontation de Holmes et de l’univers lovecraftien, via une introduction de Lovegrove qui avoue un lien de parenté avec l’ermite de Providence ! Il n’était pourtant pas facile de fusionner l’univers logique et rationnel de Conan Doyle et celui horrifique de Lovecraft. On retrouve même Moriarty ! Pari gagné donc et on attend la suite, car il y en a une…